Une mission princière de plus de 300 Belges a quitté samedi dernier Bruxelles pour Dakar dont 155 entreprises pour stimuler les relations avec le Sénégal, 47e partenaire du royaume certes intéressant, mais pas encore essentiel pour la Belgique, souligne lecho.be.
ECONOMIE – Après le Japon, fin de l’année dernière, place désormais au Sénégal. Ce week-end, une délégation de plus de 300 Belges, issus du monde académique, politique et entrepreneurial, s’est envolée pour une nouvelle mission princière, menée par la Princesse Astrid, notamment accompagnée des ministres Hadja Lahbib, Willy Borsus et Pascal Smet.
Le déplacement au Sénégal est une première pour une mission économique belge.
Cela faisait d’ailleurs cinq ans que notre pays n’avait plus foulé le continent africain dans le cadre d’une mission princière. La dernière remonte à 2018 avec un déplacement au Maroc.
Pour ce qui est d’une mission en Afrique subsaharienne, il faut même remonter à 2017 et la mission menée en Côte d’Ivoire. Initialement toutefois, le déplacement sénégalais était prévu bien plus tôt, mais la pandémie de covid a bousculé l’agenda.
Parmi la délégation, 155 entreprises différentes sont du voyage. « Il est difficile d’évaluer l’affluence pour les missions économiques en comparant la taille des délégations. Par leur taille ou leur relation, les pays ne sont pas toujours comparables », glisse Fabienne L’Hoost, la directrice générale de Belgian Foreign Trade Agency.
« Mais on constate effectivement un bel engouement, notamment par rapport à la mission en Côte d’Ivoire, qui est un partenaire assez comparable. À l’époque, 140 entreprises différentes avaient fait le déplacement. »
Pour attirer les entreprises, le Sénégal avance ses atouts depuis plusieurs années. Outre sa stabilité politique, parmi les réputées d’Afrique et sa situation géographique plutôt intéressante, le Sénégal mise sur une économie en plein développement.
« Le taux de croissance devrait se situer autour des 10% cette année. Une importante politique d’investissement dans les infrastructures a également été mise en place pour attirer les investisseurs étrangers », explique Fabienne L’Hoost.
La Belgique, premier fournisseur européen
Le Sénégal est aujourd’hui un partenaire utile, mais pas vraiment stratégique pour notre pays. Du côté des exportations, le pays africain est notre 47e client. La Belgique est toutefois le principal fournisseur européen du Sénégal, devant des partenaires historiques comme la France. Notre pays assure 23% de l’exportation européenne vers le Sénégal.
Mais le joli constat mérite une importante nuance.
Actuellement, 76% de nos exportations sont des produits minéraux, dont le pétrole. Les biens en question ne sont donc pas produits chez nous, mais uniquement en transit par la Belgique, via essentiellement le port d’Anvers.
« Cela ne veut pas dire que le Sénégal n’est pas important pour nos sociétés. On sait que 1.000 entreprises belges exportent vers le Sénégal et que 2.000 seraient intéressées de le faire », précise la directrice.
Univercells, Carmeuse, Deme sur place
Outre ses exportations, la Belgique est aussi directement active au Sénégal. Carmeuse dispose, par exemple, d’une usine sur place. La Belgique est également un acteur important au niveau logistique au sein du port de Dakar.
Les sociétés De Nul et Deme y assurent notamment plusieurs gros contrats. Le déplacement belge sera d’ailleurs l’occasion de l’officialisation d’une série de partenariats économiques entre des sociétés belges et sénégalaises.
« 32 signatures de contrat sont déjà annoncées, ce qui est également un nombre relativement important pour une mission économique ».
Une rencontre entre la princesse Astrid et le président Macky Sall est également prévue. La mission se tiendra jusqu’à jeudi et se déroulera principalement à Dakar.
Maderpost / Lecho.be