Le paludisme est un réel problème de santé au Sénégal. C’est une maladie infectieuse, potentiellement mortelle, due à plusieurs espèces de parasites appartenant au Plasmodium. Dans la région de Diourbel, cette pathologie est encore très présente. D’où son choix pour abriter la cérémonie dédiée à cette journée.
PALUDISME – Le paludisme est endémique dans tout le Sénégal et la population entière est exposée à la maladie. En 2020, 0,7 % des décès dus au paludisme dans le monde sont survenus dans le pays. Cette pathologie est une maladie fébrile aiguë causée par le parasite Plasmodium, il se transmet aux êtres humains par les piqûres de moustiques anophèles femelles infectées. Il s’agit d’une maladie évitable dont on peut guérir. Cette année, la campagne de la Journée mondiale du paludisme, célébrée par l’ensemble des acteurs de la lutte antipaludique, aura pour thème « Il est temps de parvenir à zéro cas de paludisme : investir, innover, mettre en œuvre ». La journée devait être célébrée depuis le 25 avril mais elle a été décalée jusqu’au 6 et c’est Diourbel qui abrite la cérémonie. Ce sera sous la présidence du ministre de la Santé et de l’Action sociale. Le choix de la région n’est pas gratuit. Il s’explique par le fait qu’une recrudescence de cette maladie a été notée en 2021 au niveau de la ville de Touba.
Le médecin-chef de la région médicale confiait lors d’un comité régional de développement consacré à la campagne de distribution de masse des moustiquaires imprégnée à longue durée d’action (CDM) « le taux de paludisme et le taux de mortalité lié ont doublé entre 2020 et 2021 à Touba où sur 1000 habitants, les 15 ont eu la maladie. La ville de Touba se trouve dans la zone de contrôle du palu alors que Bambey est une zone de pré-élimination. Dans la région, le fardeau de la morbidité est porté par Touba ensuite Diourbel ».
Pour Anta Diop Diallo qui représentait le programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), « cette flambée s’explique par plusieurs déterminants relatifs aux données délivrées par les structures privées de santé, les facteurs environnementaux. Il y a une augmentation au niveau de la région de Diourbel. Les districts de Diourbel et Touba portent le grand fardeau. Il y a plusieurs facteurs, environnementaux, les données délivrées par les structures privées, qui expliquent la hausse ».
Interpellée sur la recrudescence de la maladie dans le district sanitaire de Touba, Madame Lo, Yacine Fall, superviseur des soins de santé primaires et en même temps point focal paludisme du district sanitaire de Touba confie « pour l’année, 2022, on peut dire comme constat sur les quelques données recueillies, malgré le fait qu’il y ait une incomplétude des données, le nombre de cas de 2022 dépasse largement les cas de 2021. On note une certaine recrudescence, une persistance du paludisme dans le district de Touba. Le paludisme est toujours, l’ampleur est toujours ». Cette augmentation des cas peut être liée à la forte pluviométrie de 2022. Il y a aussi le constat fait que les populations n’utilisent pas correctement et avec efficacité la mesure de prévention comme les moustiquaires imprégnées. A noter que d’après le dernier rapport sur le paludisme dans le monde, publié en décembre 2022, le paludisme a emporté, d’après les estimations, 619 000 personnes en 2021, contre 625 000 en 2020. On comptait quelque 247 millions de nouveaux cas de paludisme en 2021 contre 245 millions en 2020. La Région africaine de l’OMS continue de supporter la charge de morbidité la plus lourde – soit, en 2021, d’après les estimations 95 % des cas de paludisme (234 millions) et 96 % des décès dus à cette maladie (593 000). Près de 80 % des décès imputables au paludisme dans la Région africaine concernaient des enfants de moins de cinq ans.
Maderpost / Emedia