Le président de la République Macky Sall a rappelé, lundi, les efforts de près de 320 milliards FCFA consentis par l’Etat pour la revalorisation des salaires, lors de la réception des traditionnels cahiers de doléances des centrales syndicales et des organisations patronales, à l’occasion de la fête internationale du travail, a constaté l’APS.
SOCIAL – « Je m’attendais à ce qu’il n’y ait pas de réceptions de cahiers de doléances pendant au moins trois ans, compte tenu de tous ces efforts du gouvernement dans la revalorisation salariale », a par exemple lancé Macky Sall provoquant une hilarité dans la salle.
Reprenant la parole, Macky Sall a salué la contribution économique du monde du travail qui est « une source d’inspiration, de dignité et de résilience ».
Il a rappelé les « efforts de l’Etat dans la revalorisation salariale des agents de la santé et de l’éducation notamment », tout en plaidant un « partage équitable des fruits de la croissance en allant vers d’autres catégories de citoyens et de secteurs d’activité ».
Dans cette perspective, le président de la République a parlé d’un élargissement au secteur informel avec la mise en place d’un « régime fiscal simplifié et incitatif ».
Outre les subventions et les renonciations fiscales, il a parlé d’un cumul de 319 milliards d’augmentation de salaires pour la période 2022 2023.
« La protection sociale du travailleur reste au cœur des préoccupations du gouvernement à travers une approche centrée sur l’humain pour plus de justice sociale », a insisté Macky Sall.
Macky Sall a aussi évoqué la nécessité de doter de « moyens conséquents » à l’administration du travail, devant lui permettre de s’adapter « aux mutations rapides et complexes que connait le monde du travail ».
La cérémonie a débuté un peu après 16 heures au palais de la République en présence du Premier ministre et de nombreux autres membres du gouvernement.
La présidente du Haut conseil du dialogue social Innocence Ntap Ndiaye a également pris part à la rencontre devant un parterre de syndicats des partenaires sociaux.
Les cinq secrétaires généraux des centrales syndicales les plus représentatives qui ont pris la parole ainsi que le patronat ont notamment interpellé le président de la République sur les difficultés des travailleurs et la conjoncture économique internationale qui a ses effets sur le monde du travail et la situation financière des entreprises.
Le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (SYNPICS) Ahmadou Bamba Kassé a insisté sur les difficultés dans le secteur des médias ainsi que certains manquements des entreprises de presse à l’endroit des journalistes.
Outre des cas de précarité extrême dans lesquels vivent certains professionnels des médias, M. Kassé a aussi évoqué la situation de journalistes sénégalais travaillant dans certains médias de la presse étrangères installés au Sénégal qui font face à des licenciements abusifs. Il a cité notamment le cas de la BBC, de l’agence de presse Apanews et Radio Chine internationale.
Le secrétaire général du SYNPICS a aussi demandé au président de la République un accompagnement de l’Etat dans la « mise en œuvre d’actes visant à assainir le secteur de la presse ».
Il faisait notamment allusion à la carte nationale de presse et les assises de la presse que le SYNPICS compte organiser prochainement.
Les revendications des médias ne sont pas chimériques, a dit M. Kassé, en demandant la clémence pour le journaliste de Walf TV (privé) Pape Ndiaye dans les liens de détention.
Selon la justice, il est poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles, outrage à magistrat, provocation d’un attroupement, intimidation et représailles contre membre de la justice, discours portant discrédit sur un acte juridictionnel et mise en danger de la vie d’autrui ».
En réponse à certaines de ces interpellations, le président de la République a réaffirmé que l’Etat doit aider à mettre de l’ordre dans le secteur de la presse, disant « qu’il y va de l’intérêt de tous d’avoir une presse autonome et de qualité ».
« Je reste attentif aux conclusions qui seront issues de vos assises », a ajouté Macky Sall.
La robotisation fait peur aux syndicalistes
La solennité de la cérémonie n’a pas empêché des moments de détente et de rire. Tantôt c’est une interpellation d’un syndicaliste qui réclame de mettre en marche la climatisation dans la salle.
Tantôt c’est le maitre des lieux même, en l’occurrence le président de la République qui est aux manettes pour distiller de petites anecdotes, histoire de détendre l’atmosphère à la salle des banquiers
Le calme était revenu quand le secrétaire général de la CNTS/FC, Cheikh Diop faisait connaitre ses contraintes devant la robotisation à tout va dans le monde du travail.
« L’unité de lieu étant rompue, nous devons redéfinir notre contrat social », a-t-il plaidé.
Son camarade Mballo Dia Thiam, secrétaire général adjoint de FGTS/B a évoqué la difficulté financière de certaines entreprises à « fort taux d’emplois », à l’instar de la SONACOS, de l’entreprise agroalimentaire Patisen ou encore de la société nationale la Poste.
Maderpost / Aps