Le Gabon, où les neuf dixièmes de la masse continentale sont couverts d’arbres, veut être récompensé parce que considéré comme un test pour savoir s’il y a de l’argent à gagner dans la préservation des forêts.
GABON – Cela est reconnu par des dirigeants mondiaux tels que le Français Emmanuel Macron qui s’est rendu cette semaine dans ce pays d’Afrique centrale de deux millions d’habitants pour parler des forêts.
Les marchés financiers mondiaux n’ont rien de tout cela.
Le Gabon fait pression pour avoir le droit d’être récompensé sur le marché des compensations carbone pour avoir préservé ses forêts en tant qu’élément clé du bassin du Congo et puits absorbant le carbone.
L’ordre mondial actuel permet à ceux qui peuvent démontrer qu’ils ont amélioré leurs pratiques environnementales de générer et de vendre des crédits carbone. Il n’y a aucun mécanisme pour récompenser des nations comme le Gabon qui ont gardé leurs forêts en grande partie intactes.
C’est un problème pour les pays fortement boisés.
Comme l’explique Akim Daouda, le directeur du fonds souverain du Gabon : Soit le pays est indemnisé pour le maintien de ses arbres, soit il devra trouver un moyen de répondre aux besoins de sa population.
La voie la plus simple pour remplacer une partie des revenus de la baisse de la production pétrolière consiste à assouplir ses contrôles stricts sur l’exploitation forestière.
Déjà, l’industrie du bois, où les pratiques d’exploitation forestière durable sont appliquées, génère environ 1 milliard de dollars par an. Cela pourrait être beaucoup plus.
Le Gabon mène une campagne concertée pour faire accepter son argumentaire et créer des titres qui ne sont pas actuellement qualifiés de crédits carbone.
En cas d’échec, les forêts du Suriname à la Papouasie-Nouvelle-Guinée pourraient être menacées et avec elles l’un des derniers remparts contre le réchauffement climatique.
Maderpost / Bloomberg / Antoine Sguazzin