C’est un sujet qui revient régulièrement sur la table. Selon Le Soleil, le gouvernement et le patronat ne parlent pas le même langage à propos de l’accès des entreprises locales à la commande publique.
COMMANDE PUBLIQUE – Là où le patronat estime que l’Etat ne fait pas assez pour favoriser l’accès des entreprises locales à la commande publique, le Gouvernement met en avant ses chiffres, note Le Soleil.
Les deux parties étaient en conclave lors d’un atelier de restitution des recommandations de la concertation nationale sur le financement des Pme-Pmi, hier, au centre international de commerce extérieur du Sénégal (Cices).
Cheikh Tidiane Sy, vice-président du conseil national du patronat (Cnp) a donné le ton après avoir listé les chocs exogènes auxquels ont dû faire face les Pme sénégalaises ces trois dernières années (Covid-19, tensions inflationnistes, guerre en Ukraine). M. estime que la question qui se pose, c’est est-ce qu’il faut aider les Pme ou laisser les marchés aux entreprises étrangères ? Son plaidoyer sera renforcé par Adama Lam, président de la confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), l’autre grande organisation patronale qui invite l’Etat à soutenir les Pme à travers le levier de la commande publique.
Réagissant à ces interpellations, le Ministre du commerce, de la consommation et des Pme, Porte-parole du Gouvernement, a mis en avant les chiffres du dernier rapport de l’Autorité de régulations des marchés publics (Armp). Selon ce rapport publié le 30 novembre dernier, indique Abdou Karim Fofana, 67% des marchés publics sont captés par des entreprises locales et communautaires, soit une enveloppe de 852 milliards de F Cfa.
A titre d’exemple, il soutient que 55% des travaux du Train Express régional (Ter) sont réalisés par des entreprises locales. « Chaque année, dit-il, ce sont entre 800 et 1.000 milliards de F Cfa de la commande publique qui vont vers des entreprises locales », souligne M. Fofana. Le Ministre ajoute que le consommer local célébré ce mois (29 décembre-13 janvier), ce n’est pas seulement la commande publique, « c’est aussi tous ces produits locaux que nous consommons quotidiennement ».
L’un dans l’autre, le renforcement de l’appareil productif national est un impératif à la lumière des enseignements des crises récentes. Selon Ahmadou Al Aminou Lô, Directeur national de la Bceao, le gap à combler dans ce domaine est immense au regard des données statistiques du Sénégal en matière de transactions avec l’extérieur portant sur les produits alimentaires de consommation courante.
Ahmadou Al Aminou Lô alerte sur les importations de produits alimentaires et estime que : « cette propension à importer au détriment des produits locaux constitue un véritable obstacle au développement et à la promotion des Pme-Pmi qui n’arrivent pas à tirer suffisamment profit d’un marché domestique dynamique ».
Maderpost / Mamadou Ba