Chaque mois, les institutions de microfinance octroient un volume de 50 milliards de francs Cfa de crédits, selon la ministre de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire, qui faisait face aux députés samedi, pour le vote du budget 2023 de son département. Victorine Ndeye d’indiquer que le «secteur compte environ 4 millions de clients, soit près de 10 fois la clientèle des institutions bancaires du pays. A travers l’économie sociale et solidaire, selon la situation de référence de l’Ansd (Agence nationale de la statistique et de la démographie), le secteur compte 69 884 emplois permanents, 85 199 contrats à durée déterminée et 458 385 bénévoles ou membres mutualistes, démontrant ainsi la dimension transversale et l’importance de son département ministériel».
MICROFINANCE – Ces éclairages étaient destinés aux députés qui ont déploré la taille de son ministère qui, selon eux, s’apparenterait à une Direction générale.
Dans la même dynamique, la ministre a rappelé que «les organisations de l’économie sociale et solidaire, toujours selon la situation de référence de l’Ansd, ont contribué à hauteur de 255,1 milliards de francs Cfa en 2019, soit 1,9 % du Pib».
La sempiternelle préoccupation liée aux taux d’intérêt est aussi revenue dans les travaux de commission. D’après le rapport de la Commission des finances, certains parlementaires «ont jugé excessifs les taux d’intérêt pratiqués par ces institutions de microfinance, entraînant quelquefois de sérieuses difficultés de remboursement de la part des bénéficiaires. Dès lors, ils lui ont demandé si ces taux usuriers sont toujours pratiqués par les Sfd, tout en s’interrogeant sur l’existence d’une législation relative aux mutuelles d’épargne et de crédit».
Sur ce point, la ministre de la Microfinance a rappelé que les taux d’intérêt «sont fixés et plafonnés par la Bceao et que toute violation de la réglementation expose à une sanction».
Par rapport au taux d’usure, le ministre des Finances et du budget a, de son côté, «informé qu’aux termes de la réglementation, il est de 24% pour les institutions de microfinance. A cet égard, les études qui ont été réalisées démontrent que les charges financières expliquent pour 37, 5 % le taux de sortie. Au titre des mesures prises pour la réduction des taux d’intérêt élevés, il a rappelé que, dans le cadre de la Concertation sur la vie chère, il a même été envisagé la possibilité de l’accès des Sfd aux guichets de refinancement de la Banque centrale».
Ce qui, d’après Mamadou Moustapha Ba, «permettrait d’alléger les taux de sortie, d’autant plus que le coût du risque de ces derniers est très élevé en raison de la spécificité des domaines concernés».
Au titre de l’année 2023, le projet de budget du ministère de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire est arrêté à 13 milliards 929 millions 657 mille 561 de francs Cfa.
Maderpost / Le Quotidien