La détermination du président sénégalais de soutenir les ménages en décrétant 2023 année sociale a trouvé finalement un écho favorable au Fonds monétaire international (FMI) ce d’autant que la décision de baisser les prix des denrées alimentaires contribuent á baisser l’inflation même si la dette s’élève à 75% du PIB.
ECONOMIE – Serait-ce pour éviter que le leadership de Macky Sall ne fasse des émules avec des échos favorables un peu partout en Afrique et dans les pays en voie de développement en ces temps de polycrise : changement climatique, guerre russo-ukrainienne, montée du populisme, tension des hydrocarbures, etc., parce que le Sénégal présente une carte de visite de pays producteur de pétrole et de gaz ou encore parce que le FMI ne peut pas faire autrement que d’aller dans le sens du président sénégalais, parce que tout le monde fait comme lui ?
Le Chef de la mission du FMI du Sénégal, Edward Gemayel et sa délégation, qui ont animé ce mardi novembre, une conférence de presse pour partager leur évaluation de la politique économique du Sénégal à l’issue de 10 jours de visite, dans le cadre de la mission du Fonds Monétaire International pour la dernière revue du programme soutenu par l’instrument de coordination de la politique économique et la facilité de crédit de confirmation, ont donné un blanc-seing au Président Macky Sall non sans exprimer leur satisfaction de la santé économique du pays « jugée bonne », en dépit de la tension internationale apparemment bien négociée par le Sénégal qui a su faire face aux chocs exogènes pour se projeter en 2023.
Le Sénégal qui entend dérouler ses programmes d’investissements publics, ses politiques sociales avait soumis dans le cadre de l’énergie une allocation de 350 milliards FCFA pour les subventions à l’énergie (électricité et produits pétroliers), sauf qu’au vu de la pandémie de la Covid-19 et la guerre en Ukraine, les subventions vont doubler et atteindre 750 milliards FCFA selon les prévisions de l’institution de Bretton Woods
Ce qui explique par conséquent un décaissement associé de 135 milliards FCFA en mi-décembre du FMI. « Nous avons discuté avec le gouvernement pour voir s’il y a une possibilité d’augmenter cette allocation de 350 milliards à 450 milliards FCFA dans le contexte du budget de l’année prochaine vu les performances au niveau des recettes nous sommes optimistes qu’elles seront bonnes l’année prochaine et donc ceci va permettre d’augmenter un peu les allocations », en témoigne le chef de mission, encourageant le gouvernement à faire davantage pour les ménages vulnérables, quand bien même il aurait découragé auparavant le Sénégal à s’inscrire dans cette aide sociale, soutenant que sa dette avait atteint 75% du PIB.
Mais à l’écoute de M. Gemayel, la dette sénégalaise « reste soutenable » même s’il recommande « une meilleure gestion » pour une des marges de manœuvre optimisée.
« Tout ce qu’on est en train d’encourager, c’est d’essayer de réduire les déficits graduellement de façon à ce que s’il y’a un autre choc dans les années à venir ou si le choc actuel va perdurer de façon à ce que le gouvernement puisse puiser dans ces réserves », a soutenu M. Gemayel.
Sur un autre registre, la mission du FMI pour le Sénégal s’est également prononcée sur l’inflation estimée à 8% pour l’année 2022 avec des projections de baisse 2 à 3%.
Selon le chef de la mission, la politique de baisse des prix que le gouvernement a adopté va contribuer à baisser l’inflation.
« Nous pensons que les subventions surtout aux produits alimentaires sont nécessaires et importantes dans le contexte actuel, cependant nous encourageons le gouvernement pour que ces subventions soient ciblées de façon à ce que les ménages à revenus faibles en profitent et qu’elles soient limitées dans le temps ».
Maderpost avec Dakaractu