L’emprisonnement de Pape Alé Niang prouve au moins une chose : l’ère du journaliste loup solitaire est révolue. Le monde change et bien changeons avec !
La puissance du groupe, théorisé par des journalistes de différentes rédactions, a permis les révélations de Panama Papers, entre autres. Et ce n’est que le début. La tendance va s’installer, au détriment du pisse-copie d’investigation, agissant en singleton, s’isolant ainsi de la dynamique de l’information, qui prend de plus en plus de volume, avec plus de vitesses sur les inforoutes.
Dans ce monde de verre, où plus rien ne résiste à la vérité, qui s’avère à la vitesse du son, avant de se révéler, bientôt, à la vitesse de la lumière, il n’y aura plus de place pour la triche.
Les dysfonctionnements, quels qu’ils soient, seront traqués, traités et publiés par des titres, d’ici ou d’ailleurs.
Et cela, grâce aux rassemblements de journalistes, dont la convergence vers la coopération internationale va s’amplifier.
L’Afrique, avenir du monde, tout comme le Sénégal et son statut de pays pétrolier et gazier, n’échapperont pas à la curiosité de ces équipes transnationales, qui trouveront sur place, des confrères avisés.
C’est une question de temps. Autant le savoir maintenant et s’y préparer.
L’accélération du processus d’un quatrième pouvoir transnational, puissant, dévastateur pour les délinquants, fera des recherches d’investigations, la tasse de thé des journalistes digitaux.
Notre époque est ainsi faite. Nos distractions grandissantes en redemanderont, davantage.
L’erreur sera grande cependant pour nous autres pisse-copie, de confondre vitesse et précipitation. De nous laisser dominer par une obligation de rapidité.
De nous laisser prendre au jeu des parties.
Dans les pays comme les nôtres, où il est vite fait de se retrouver au gnouf, pour recel d’information, le journaliste d’investigation, à qui il est interdit de faire son travail, gagnerait à s’inscrire dans une dynamique de groupe, pour des recherches approfondies.
Pour autant, cela ne fait de pas lui un ennemi de la société, encore moins un danger pour son pays, à moins qu’il n’ait tourné le dos à sa profession, pour devenir un agent double.
S’il est deux choses nous concernant, sur lesquelles nous devons nous accorder, c’est que, s’il est vrai que le journaliste doit informer juste et vrai, il doit aussi, avoir la latitude d’accéder à l’information, sinon il ira la chercher là où elle est. Comme le médecin ira chercher la tumeur.
Pape Alé Niang est un patriote. On me dira oui, de chez Pastef.
Nous serons tous alors de Pastef, à moins d’être des traitres. C’est une question de bon sens !
Maderpost