« Au Sénégal, l’inflation est mesurée par la variation de l’indice harmonisé des Prix à la consommation (IHPC). L’inflation se signale par une hausse des prix, mais toute hausse de prix n’est pas synonyme d’inflation. Elle est un accroissement général, durable, structurel du niveau des prix et commence quand le processus de hausse de prix devient cumulatif et incontrôlable » selon un document de l’agence nationale des statistiques et de la démographie parcouru par Maderpost.
INFLATION – Dans ce document de 42 pages intitulé : « Les déterminants de l’inflation au Sénégal : approche par les fonctions de consommation », l’Ansd définit les déterminants de l’inflation dans une analyse descriptive couvrant la période de 1967 à 2006.
Selon l’Ansd, cette étude cherche à identifier les déterminants de l’inflation au Sénégal.
Ainsi, il ressort de ces recherches que « les fonctions alimentation, logement et habillement seraient celles qui ont influencé le plus l’évolution du niveau général des prix à la consommation » rapporte le document de l’Ansd.
« Les recommandations de politique économique portent essentiellement sur la réduction des prix des produits de première nécessité, la revalorisation du secteur primaire, le développement des énergies renouvelables et l’application effective des mesures prises par l’Etat au niveau des marchés » ajoute l’Ansd.
Selon le document, l’analyse rétrospective de l’évolution de l’indice des prix à la consommation révèle une tendance générale à la hausse dont l’évolution peut être décomposée en trois phases. Le document révèle que la courbe de l’évolution de l’indice des prix est croissante sur la période 1995 à 2006.
Le document révèle également que les plus fortes variations positives de prix sur cette période sont observées au niveau de l’or (1404, 2%), la cola (1397, 2%) et l’essence (1248 %).
Les produits dont les prix ont moins progressé sont les œufs (256, 2%), le chou (275,2%), le navet (321, 4%) et le riz brisé (382, 6%). Au regard de ces chiffres, l’Ansd conclut qu’ « une hausse généralisée de tous les produits, mais aussi une hétérogénéité de ces augmentations suivant les produits.
Le document renseigne aussi qu’entre 1967 et 2006, le taux d’inflation moyen annuel du Sénégal est de 5,5% et ce chiffre cache d’importantes disparités. L’Ansd relève que « les plus fortes progressions du taux d’inflation au Sénégal s’observent pendant les années 70-80 et, enfin en 1994 ».
Le document explique que « les crises pétrolières des années 70, avec notamment la flambée des prix du baril au niveau international, ainsi que les crises monétaires symbolisées par la décision du Président Nixon du 15 août 1971, de suspendre, la convertibilité du dollar et les flottements des monnaies qui s’en ont suivis, ainsi que la dévaluation de F CFA intervenue en 1994 ont été les principales causes des forts taux d’inflation observés pendant cette période ».
Toujours dans cet élan de justification des forts taux d’inflation, le document rapporte que « les années 80, marquées par le début de la dette et l’application des politiques d’ajustement structurel qui en ont découlé, ont vu la poursuite de l’accroissement des prix. A cela s’ajoutent les sécheresses qui ont sévi durant cette période entrainant du coup des déficits céréaliers occasionnant les hausses des produits vivriers ».
Cependant, les politiques restrictives des années 80 ont conduit à la stabilité des prix, voire à leur décroissance. Le document révèle que « les effets néfastes de ces politiques sur la croissance, ainsi que sur la compétitivité de l’économie nationale se sont traduits par le changement de parité du F CFA par rapport au Franc Français intervenu en janvier 1994 ». La conséquence immédiate de cette décision est, selon la source, « une flambée des prix de 32,1% en 1994 et de 8,1% en 1995 ». Toutefois, note la même source « depuis 1996, on assiste à une hausse modérée des prix au Sénégal ».
Maderpost / Mamadou Ba