Devant prendre la présidence de la Banque de la CEDEAO, conformément à l’accord de 2020, le Sénégal, qui a désigné Amadou Hott, ancien ministre de l’Economie et de la Coopération sous le gouvernement du Président Macky Sall avant les législatives du 31 juillet dernier, se voit contester le poste par le Ghana qui souhaite maintenir son ressortissant, l’actuel président George Agyekum Nana Donkor pour un deuxième… mandat.
CEDEAO – Décidément, la multiplication des mandats a la peau dure en Afrique. Jeune Afrique fait savoir que l’actuel président de la Banque d’investissement et de développement communautaire (BIDC) poursuit son lobbying pour obtenir un second mandat. Le site du magazine panafricain d’ajouter qu’il fait tout de même face à l’opposition déterminée d’Amadou Hott qui souhaite que le poste lui revienne. « Ce qui serait de droit, indique une source à Maderpost, soutenant que le Ghana fait là montre d’un jeu inattendu ».
Selon notre source, le Ghana compte sur l’appui du Nigeria avec qui il pèse lourdement sur la balance pour imposer Donkor. Ce dernier nourrit « désormais l’ambition d’obtenir un second mandat à la tête de BIDC qu’il préside depuis 2022 », indique Jeune Afrique.
« S’il s’est dévoilé aussi tôt en approchant les représentants des différents membres de l’institution, comme nous l’ont confirmé plusieurs d’entre eux, c’est parce que le banquier doit renverser l’accord validé en 2020 à l’unanimité, qui prévoir que le Sénégal prendra la présidence de la BIDC en 2024 », renseigne Jeune Afrique.
Selon le magazine, seule Dakar pourra à cette échéance, présenter un candidat pour un mandat de 4 ans, non renouvelable. « Ce deal avait permis de mettre un terme à la crise née de l’éviction dans la course à la présidence d’Abdoulaye Fall, à l’époque vice-président des opérations, dont le dossier d’évaluation avait pourtant reçu les meilleures notes », dit Jeune Afrique, précisant que le Sénégalais avait bénéficié d’une rupture à l’amiable de son contrat, en contrepartie d’une compensation financière.
A signaler qu’Amadou Hott, alors ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération représentait le Sénégal lors de la 9e assemblée générale extraordinaire du Conseil des gouverneurs de la BIDC le 13 janvier 2020 au siège de la banque à Lomé, au Togo.
Maderpost apprend pour sa part, que le président de la Commission avait indiqué au cours de ces assises que c’était la troisième fois qu’une réunion du genre se tenait pour la nomination du prochain président de la BIDC. Il avait formulé le vœu pour que cette troisième réunion de janvier 2020 permette d’avancer “dans un esprit d’ouverture” et de “recherche de consensus”, dans le respect des procédures.
Ainsi avait-il été décidé à l’unanimité qu’en 2024, le Sénégal sera le “seul pays à présenter un candidat à la présidence de la Banque”. Amadou Hott ancien de la Banque africaine de développement (BAD) désigné par le Sénégal doit simplement “remplir les critères pertinents fixés par le Conseil des gouverneurs”, apprend Maderpost. Habilité, Amadou Hott ne sera élu que pour un mandat de 4 ans non renouvelable (2024-2028).
Le lobbying de Donkor laisse croire que nous ne sommes pas loin de vivre la même situation qu’en 2020 qui lui avait permis de l’emporter finalement sur le Sénégalais Abdoulaye Fall dont l’éviction avait failli déboucher à une crise diplomatique.
Reste à voir si le Ghana fera un second affront de suite au Sénégal en récidivant ?
Maderpost