Le Sénégal espère une augmentation de ses flux commerciaux avec le Maroc avec l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), a déclaré son ambassadrice au Royaume chérifien, Seynabou Dial.
COMMERCE – “Avec la Zone de libre-échange continentale africaine, l’on est en droit d’espérer une augmentation sensible des flux commerciaux grâce à une politique tarifaire favorisant les échanges intra-africains”, a-t-elle dit.
Les échanges commerciaux entre le Sénégal et le Maroc “sont encore relativement faibles, en tout cas largement en deçà des potentialités et surtout des ambitions des deux pays”, a indiqué la diplomate, dans un entretien avec l’APS.
En 2019, avant la crise sanitaire liée au Covid-19, le Sénégal était le 22e marché d’exportation du Maroc et son 83e marché d’importation, signale Senau Dial.
Selon la diplomate, “l’une des grandes priorités” de l’ambassade du Sénégal au Maroc est de travailler à booster le partenariat économique avec le Maroc “conformément aux hautes instructions du président de la République Macky Sall”.
“Nous œuvrons, dans ce sens, à faciliter davantage les échanges commerciaux et les investissements, y compris dans le sens du Sénégal vers le Maroc”, ajouté Seynabou Dial.
Ce chantier est d’autant plus important qu’avec l’entrée en vigueur de la Zone de libres échanges continentaux africains (ZLECAF), “des opportunités prometteuses se dessinent pour nos commerçants et opérateurs privés”, fait-elle valoir.
“Cette nouvelle zone de libre-échange sera certainement une valeur ajoutée pour le commerce africain, et en particulier pour l’axe Maroc-Sénégal, sachant que les deux pays bénéficient déjà d’un réseau de connexions aériennes, maritimes et routières”, a souligné la diplomate sénégalaise.
Du côté du Sénégal, note-t-elle, “il y a des opportunités d’accès de nos produits au marché marocain, s’agissant, entre autres, des céréales non moulues, des cuirs et peaux, du coton et des graines et fruits oléagineux, etc.”
Relancer le Groupe d’impulsion économique
“La part de ces produits, ainsi que d’autres d’ailleurs, dans les exportations sénégalaises vers le royaume chérifien pourrait en effet être renforcée, sous réserve, notamment, de la suppression des tarifs douaniers et d’une meilleure connaissance du marché marocain”, a-t-elle fait savoir.
Pour booster le partenariat économique entre le Sénégal et le Maroc, Senau Dial appelle à une relance du Groupe d’impulsion économique (GIE) mis en place par les deux pays, en 2015, à l’occasion d’une visite du roi Mohammed VI à Dakar.
“Le GIE, qui réunit les patronats des deux pays, pourra identifier les obstacles au développement des échanges et formuler des propositions aux gouvernements en vue de fluidifier les flux commerciaux”, dit-elle.
Selon l’ambassadrice du Sénégal, le GIE est aussi le cadre devant permettre de “nouer des partenariats dans un certain nombre de secteurs à fort potentiel, créateurs d’emplois et susceptibles de stimuler l’intégration économique régionale”.
La relation entre le Maroc et le Sénégal est le fruit d’une “histoire partagée, un brassage culturel et civilisationnel“, processus qui a produit “des liens forts de fraternité́ entre les deux peuples”, a souligné l’ambassadrice Senau Dial, en évoquant les acquis de la coopération entre les deux pays.
“Puisant dans la solidité́ de ces liens, les deux pays ont constamment œuvré à renforcer leur cadre de coopération pour le hisser à un niveau de partenariat stratégique”, a-t-elle expliqué.
Seynabou Dial estime que dans ce sens, “plusieurs accords existent dont un des plus symboliques est celui relatif à l’établissement des personnes, signé en 1964, et qui constitue à ce jour le socle de l’intégration entre les deux peuples marocain et sénégalais.
En vertu de cet accord, toujours en vigueur, le Sénégal et le Maroc confèrent à leurs nationaux respectifs un statut particulier conforme aux rapports spécifiques unissant les deux pays », précise-t-elle.
Plusieurs autres accords et conventions lient les deux pays, sur les plans économique, sportif et culturel, mais aussi dans le domaine social, académique et scientifique, détaille la diplomate.
“Ces accords sont pleinement opérationnels et donnent lieu à̀ des échanges fréquents de visites de haut niveau et des missions techniques permettant leur mise en œuvre et, le cas échéant, leur actualisation afin de prendre en charge les défis et enjeux émergents”, indique Mme Dial.
Maderpost / Aps