Le ministère de la Pêche et de l’Econome maritime travaille à la mise en place de textes réglementaires pour l’implantation d’usines de fabrication de farine de poisson, a indiqué mercredi, Abdoulaye Diouf, enseignant-chercheur à l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA) de l’UCAD.
INDUSTRIE – Au Sénégal, ‘’il n’y a pas de texte réglementaire qui interdit l’installation d’usine de farine de poisson mais le ministère est en train de travailler dans ce sens’’, a-t-il dit.
M. Diouf s’exprimait au cours d’un atelier d’élaboration de programmes de formation courte durée en transformation de produits halieutiques.
Cette rencontre prévue jusqu’à vendredi est organisée par l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA) et le Centre d’excellence africain en aquaculture pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (CEA-AGRISAN).
Selon l’enseignant-chercheur, le document qui sera élaboré va permettre de limiter ‘’l’installation d’usine de farine de poisson’’ dans la mesure où le Sénégal veut arriver à la sécurité alimentaire dans ce secteur à travers la sardinelle (yaboye) et le chinchard (Diaye) et ce sont ‘’les mêmes espèces’’ qui sont ciblées par ces usines.
Pour l’universitaire, il est inconcevable que des poissons de qualité et en nombre soient vendus à ces usines pour l’alimentation d’animaux au détriment des populations sénégalaises qui pour la plupart n’ont pas les moyens de se procurer d’autres espèces de poissons.
‘’Ces usines doivent-elles s’approvisionner au niveau des plages pour prendre la matière première de qualité ?”, s’est-il interrogé.
“A l’origine, quand on installait les usines de farine de poisson, c’était pour résorber les déchets qui viennent de la transformation. Les industries de transformation génèrent des déchets à travers le filetage, les conserves et les produits de haut de gamme’’, a rappelé Abdoulaye Diouf.
Les usines de poisson étaient ‘’la meilleure solution’’ à travers la valorisation des déchets issus des industries, a-t-il expliqué.
L’enseignant-chercheur, spécialiste en transformation des produits halieutiques, trouve que l’installation d’usines de farine de poisson est ‘’un mal nécessaire’’ dans la mesure où c’étaient ‘’la meilleure solution’’ pour faire face à ce problème environnemental.
Il a signalé que ces usines, souvent taxées de pollueurs, font l’objet d’études d’impact environnemental.
’’Il y a des règles à respecter par rapport à la distance entre les populations et les usines qui doivent être hors agglomération’’, a rappelé le chercheur.
Maderpost / Aps