BRICS – Faisant suite au discours du Président chinois Xi Jingping qui a insisté sur la nécessité pour les pays membres du BRICS de coopérer et développer davantage les relations commerciales et autres avec l’Afrique, Macky Sall A a indiqué dans son discours du jour que le “renforcement de la coopération entre l’Afrique et les BRICS demande une vision partagée et novatrice des relations internationales contemporaines et des modalités de collaboration pour asseoir un partenariat pragmatique et mutuellement bénéfique”.
Le discours du Président sénégalais invité par Cyril Ramaphosa à l’occasion du 10e sommet des BRICS se tenant dans le contexte du centenaire de la naissance de Nelson Mandela, lors de la séance de dialogue avec l’Afrique, s’articulait sur le thème : “Comment renforcer la coopération entre les BRICS et l’Afrique pour une croissance inclusive et une prospérité partagée ?”.
Pour Macky Sall “l’idéal de changement pour la justice, l’inclusion et le progrès” que portait Mandela “est le même” que l’Afrique et les BRICS poursuivent aujourd’hui.
“Nous voulons une gouvernance mondiale plus juste, plus équitable et plus inclusive.” Le Président sénégalais de rappeler du reste le bon vieux NEPAD qui “vise le même objectif”, pour une Afrique qui “se construit par elle-même, en comptant sur ses propres ressources et sur des partenariats novateurs et mutuellement bénéfiques”.
Evoquant la vision qui est de “constater qu’avec les profondes mutations internationales en cours, il y a un nouveau monde qui se dessine, et que ce nouveau monde ne peut plus être gouverné par les règles et les mécanismes anciens”, Macky Sall décline “deux modalités”. Une première qui considérerait l’essor des BRICS “comme une contribution à l’avènement d’un nouvel ordre mondial plus inclusif, où les intérêts de nos pays pourraient être mieux pris en charge”. Une deuxième qui “agirait sur nos complémentarités en développant nos ressources humaines, naturelles et technologiques, pour constituer entre les BRICS et l’Afrique un pôle d’opportunités et d’échanges économiques, apte à donner une nouvelle dynamique à la gouvernance mondiale”.
Pour ce faire, dit Macky Sall les partis peuvent “convenir de mécanismes de collaboration pratique dans des domaines prioritaires tels que les infrastructures, l’agriculture, l’énergie, la formation des ressources humaines, les TIC, la finance et les investissements”.
“Sur les infrastructures par exemple, l’Afrique, à travers le NEPAD, dispose déjà d’une banque de projets (dont certains sont en cours) avec le Programme de Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA). Le PIDA vise la transformation structurelle de l’Afrique par la réalisation d’infrastructures interétatiques de base : routes, autoroutes, ponts, chemins de fer, barrages, centrales électriques, parcs industriels et infrastructures numériques.Notre collaboration autour du PIDA devrait d’ailleurs être facilitée pour deux raisons au moins”, relève le chef d’Etat sénégalais.
“D’abord, parce que c’est l’Afrique du Sud, membre des BRICS, qui est aussi coordonnateur du PIDA ; ensuite, parce que la réalisation du PIDA, telle que définie par le NEPAD, repose davantage sur le partenariat que l’aide.”
Soutenant que l’aide est un instrument de “solidarité ponctuelle”, et non “une stratégie de développement”, Macky Sall est d’avis que pour stimuler une croissance inclusive et une prospérité partagée, les BRICS et l’Afrique devraient imaginer des mécanismes qui facilitent l’investissement, les échanges et l’accès au crédit pour le financement de projets d’intérêt commun.
“C’est ainsi que nous parviendrons à établir des partenariats solidaires, porteurs d’opportunités et mutuellement bénéfiques, à la place de la relation traditionnelle bailleur-bénéficiaire”.
“Le Président Xi Jinping vient d’effectuer au Sénégal, avec des résultats extrêmement positifs, en est un exemple éloquent”, a conclut le Président sénégalais.
Habib NGOM