L’alcool a coulé à flot ces dernières jours du fait de la célébration de Communion et Confirmation dans pratiquement tous les foyers catholiques du pays, mais de nombreux connaisseurs se sont plaints de la qualité et de la nature des liqueurs et vins mis en bouteille au Sénégal et invitent l’Etat, “responsable et garant de la santé publique”, à voir de près les composants et la qualité des liqueurs et vin servi aux consommateurs du Sénégal.
ALCOOL – Nombreux sont les amateurs de “bon vin” et “bon whisky” qui se sont plaints de la qualité de ces boissons “achetées chèrement” et qui ne rendent pas pour autant “le goût” et le “parfum” de leurs “étiquettes”.
“Franchement, je n’achète plus Clan Campbell, JB, Red Label (des whisky) du Jack Daniels (bourbon) et autres liqueurs au Sénégal. Soit ils sont faux, soit les entreprises de mise en bouteille nous mettent des composants chimiques, du méthanol, caramel et autres arômes de synthèses qui n’ont rien à voir les mêmes marques que nous achetons à l’étranger”, dit Gilbert Coly à Maderpost à l’occasion d’une communion, dimanche 2 juin.
“Je ne suis pas sûr que nous buvons du bon vin et du whisky. C’est bizarre, mais j’ai constaté que j’ai toujours mal à la tête quand je bois ces boissons mises en bouteille à Dakar, et que ce n’est pas pareil avec les boissons que les amis m’apportent. Je crois qu’on ne nous vend pas la bonne qualité d’alcool au Sénégal”, dit d’un autre côté Gilbert Diédhiou.
Antoine Carvalho s’est mis lui à la “bière”. “Je sais au moins que c’est du mil ou du sorgho fermenté. Cela fait longtemps que je ne bois plus de liqueur. Cela me donnait des maux de tête. J’aime bien le whisky, mais à chaque fois que j’en prends, j’ai l’impression de boire de l’alcool alimentaire. Cela a peut-être le même parfum, mais le goût n’est pas le même”.
Interrogé, un oenologue indique à Maderpost que les liqueurs mises en bouteille au Sénégal et celles vendues en Europe ne sont pas les mêmes. “Il y a une règlementation au Sénégal qui cadre l’embouteillage. Les sociétés ont des autorisations pour des composants tels les arômes de synthèse, le caramel, l’alcool requis qui va avec pour la mise en bouteille. Maintenant, est-ce que les directions de contrôle sont-elles en mesure de vérifier et d’analyser ce que des consommateurs boivent, ça c’est autre chose”.
L’oenologue de dire à Maderpost que les entreprises peuvent utiliser des colorants alimentaires naturels, de concentrés de raisons, de caramel, de méthanol, de l’anthocyanine, du jus de raisin, du mout concentré, pour différentes applications parmi l’édulcoration des vins et spiritueux. “Mais, il faut vérifier tout ça, parce que sont quand des molécules de synthèse. C’est du chimique ajouté à du sucre qui provient de la canne à sucre achetée dans le Nord du pays parfois. Du sucre et du chimique donc, cela mérite que l’Etat s’y attarde”.
Concernant les maux de tête, l’oenologue qui requiert l’anonymat est d’avis, qu’une forte consommation de vin ou d’alcool “peut provoquer des douleurs encéphaliques du fait de l’absorption déraisonnable de sulfite contenue dans le vin pour empêcher l’apparition de micros organismes néfastes, tels que les bactéries”.
Selon lui, cette substance dans les bouteilles empêche au vin de se re-fermentation voire de produire du vinaigre. Il ajoute que le dioxyde de soufre est un antioxydant qui évite au vin d’avoir un goût de cidre.
Comme plusieurs consommateurs, il estime que l’Etat devrait s’intéresser davantage à ce boit une partie “certes minoritaire mains non moins importante du pays”. “C’est une question de santé publique, l’Etat doit voir clair dans ce que boivent des citoyens.”
Maderpost