Le Sénégal, en l’état actuel des découvertes de gisements d’hydrocarbures sur son territoire, est plus un pays de gaz que de pétrole, ce qui est de bon augure et place le pays “dans de bonnes dispositions” pour la transition énergétique, a indiqué le ministre du Pétrole et des Énergies, Sophie Gladima.
ENERGIE – Les découvertes actuelles de gaz au Sénégal sont de 910 milliards de m3 de gaz, au moment où le volume du pétrole est estimé à environ un milliard de barils, a-t-elle avancé dans un entretien paru dans l’édition du week-end du quotidien privé L’Observateur.
Cela veut dire qu’en termes de volume, “le Sénégal est plus un pays de gaz que de pétrole (…). Cette tendance peut changer, si de nouvelles découvertes sont réalisées, d’autant plus que le potentiel réel du bassin sédimentaire sénégalais nous a convaincus de poursuivre sa promotion pour avoir d’autres découvertes”, a dit la ministre du Pétrole.
Le Sénégal, insiste-t-elle, “a la chance de disposer de beaucoup plus de ressources gazières (environ 930 milliards de m3 que de ressources pétrolières (1030 milliards de barils)”.
“Vu que le gaz constituera l’énergie de transition, le Sénégal est dans de bonnes dispositions pour accompagner cette transition énergétiques”, étant entendu que le pays “dispose d’un bon mix énergétique (environ 30% d’énergies renouvelables)”, a souligné Mme Gladima.
La stratégie gas-to-power, désignant le processus de transformation du gaz en électricité, est considérée comme un élément-clé de la politique énergétique du Sénégal, avec le double objectif de donner l’accès universel à l’électricité et d’accroître la compétitivité économique.
Selon la ministre du Pétrole et des Énergies, le Sénégal s’est accordé avec d’autres pour demander que les pays en développement concernés par cette problématique puissent continuer à utiliser encore leurs énergies fossiles “pour atteindre ce temps de transition énergétique”.
“Le Sénégal présente des points forts et des actes déjà posés pour assurer sa résilience, sauvegarder son attractivité et impulser son développement économique durable”, a-t-elle assuré.
Concernant la répartition des revenus tirés de l’exploitation pétrogazière, la ministre du Pétrole a indiqué que le schéma qui se dessine, même si la loi n’est pas encore votée, “est qu’il y aura une partie des revenus qui sera réservée au budget de l’Etat pour des investissements prioritaires dans le domaine de la santé, de l’éducation, des infrastructures, etc.”
Une autre partie sera réservée aux générations futures, à travers un fonds intergénérationnel et une partie reviendra au Fonds de stabilisation pour parer aux fluctuations des cours du baril, a-t-elle poursuivi.
S’agissant des impacts de la hausse des prix mondiaux du pétrole observé depuis quelques temps et qui peut durer “une semaine, un mois, on ne sait pas”, Sophie Gladima affirme que “l’Etat a toujours soutenu les consommateurs”.
“C’est cette sorte de péréquation qui fait que l’Etat est toujours en mesure de faire face aux chocs exogènes pour suppléer le consommateur, lorsque les prix flambent”.
Deux projets d’hydrocarbures sont en cours de développement au Sénégal, après les découvertes jugées majeures faites par le pays dans ce domaine à partir de 2014.
Le premier concerne le projet gazier dénommé Grand Tortue Ahmeyim (GTA) dont le gisement est partagé entre le Sénégal et la République islamique de Mauritanie.
Un autre champ gazier dit Yaakaar-Téranga a été découvert dans les eaux sénégalaises exclusivement, selon Sophie Gladima, géologue de formation.
Le pays a aussi enregistré une découverte de pétrole associé au gaz avec le gisement de Sangomar situé dans le bloc de Rufisque, Sangomar et Sangomar profond (RSSD), a-t-elle signalé.