Les tabaskis se suivent, les galères se ressemblent. Une constante de tranche de vie éphémère vécue à fond la défonce pécuniaire. Fierté, regard et inquisition sociale obligent. Prisonniers du qu’en dira-t-on. Imbus de nos gigantismes et consommation intrépide du mouton tape à l’œil. On ne se refait pas. Chacun sa marque déposée. La nôtre est de faire bonne mine, quand tout va mal, surtout en ces temps de grisaille et misère du discours politique. Autant se faire plaisir et acheter à prix d’or notre mouton. La fierté n’a pas de prix. Payons aussi rubis sur ongle le ripasse. Les plantes fourragères, on ne connait pas. C’est pour les prairies occidentales où la pluie ne fait pas de caprices. Parlons de pommes de terre, on en mangera 9 000 tonnes, en deux jours démocratiques de tabaski. C’est deux mille tonnes de plus que la consommation mensuelle. Et alors ! Pareil pour les oignons. On en consommera 28 000 tonnes, trois mille de plus que nos besoins mensuels. Il en faut pour la grillade des côtelettes. Encore heureux, que nous n’en importions plus comme avant. Ce serait le comble. Merci aux producteurs, nationaux et indiens, d’avoir dopé la production. Il faut envisager maintenant la transformation. Les surgelés de frites, les oignons en boîte made in Sénégal. La chaine de valeur de l’agrobusiness finira par rendre la tabaski moins chère. Et je ne vous parle pas du Ladoum, que chaque maison sénégalaise gagnerait à avoir. Un couple qui plus est, pour un label national partant à la conquête de l’Afrique et du reste du monde. Vendre notre diby national, après l’entrée du ceebu jën au patrimoine immatériel de l’Unesco. On appelle ça, avoir de la suite dans les idées. Kobé a sa viande, pourquoi pas le Sénégal. Mais pour ça, il faut une vision, de grandes ambitions. A l’écoute du silence consensuel des politiques sur la cherté de la tabaski, ce n’est pas pour demain. A moins que le pétrole et le gaz ne viennent changer nos vies l’année prochaine ou en 2024. Plus riches qu’avant, si ce n’est une vue de l’esprit, nous donnerons, à notre tour des carcasses de moutons, riant d’un passé proche où il fallait se saigner pour sauver la face et se faire respecter. D’ici là, restons à nos moutons, huiles, pommes de terre, oignons hors de prix. Et qu’on ne vienne surtout pas nous bassiner les oreilles avec l’ouverture, ce dimanche, de la campagne électorale des législatives. Nous n’avons pas la tête à ça. Pendant que nous y sommes, n’oublions pas les balma axx que devront se dire nos ennemis politiques. Cela détendra l’atmosphère et nous fera digérer nos côtelettes. Bonne fête de tabaski. Charles Faye]]>
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