Annoncé par la présidence à Moscou ce jeudi 2 juin dans le cadre d’une visite à Moscou, à la demande de l’Union Africaine dont il est l’actuel président, pour rencontrer le chef d’État de la Fédération de Russie Vladimir Poutine, demain jeudi à Sotchi, Macky Sall va-t-il s’inspirer du coup de maitre du khalife général au Soudan, pour réussir à son tour là où la diplomatie occidentale a échoué et parvenir à trouver un compromis pour une accalmie qui libèrera des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains ? POLITIQUE ETRANGERE – Les regards des Africains et du reste du monde convergeront demain jeudi vers Sotchi où le président sénégalais, parlant au nom du continent à son homologue russe, devra trouver les mots et les solutions d’une sortie de crise pour parvenir à la cessation immédiate de la guerre en Ukraine déclenchée le 24 février par l’offensive russe. Sensible en tout cas à la demande de l’Union africaine exprimée par Macky Sall, Vladimir Poutine qui entend voir son pays développer des axes avec l’Afrique, dans le cadre commercial, sécuritaire, scientifique, culturel, sportif, entre autres, tient là une formidable occasion de refaire son retard sur le continent. Ce qui commence par écouter l’Afrique, et par conséquent Macky Sall, président, mais également porte-parole des Africains qui attendent de nouveaux types de rapport avec le reste du monde, dans le cadre commercial, du transfert des technologies, de la dette internationale, de la migration internationale, etc. Même s’il faut considérer que les partenaires historiques et stratégiques du continent, en l’occurrence la France, la Chine, les Etats-Unis, en particulier, ne resteront pas les bras croisés. Ils suivront de très près cette rencontre parce que les enjeux sont énormes dans ce qui se dessine comme un nouvel ordre monétaire mondial, voire nouvel ordre économique mondial, dans lesquels des basculements ou bouleversement hiérarchiques seront inévitables. Le Président Macky Sall a de prime abord le bon rôle dans cette rencontre au terme de laquelle il pourra tirer un leadership conséquent, aussi bien en Afrique que dans son pays, sans compter aux yeux de Poutine, si jamais il parvenait à faire taire les bombes russes, qui s’avèrent dans la durée problématique pour Poutine et l’économie russe. Les questions étant jusqu’où le leader russe peut-il aller ? Jusqu’à quand les puissances vont-elles tenir ? Quel est leur seuil de tolérance et bien entendu les risques d’une troisième guerre nucléaire celle-là ? La Covid- !9 et le réchauffement climatique annonçant, par ailleurs, des bouleversements futurs de la vie sur terre suscitent des réflexions profondes. L’une des autres questions, est de savoir si la guerre en Ukraine n’est pas devenue une patate chaude entre les mains de Poutine qui aimerait bien qu’un pays neutre, voire le continent africain, ce qui n’est pas rien en termes de chaine de valeurs commerciales pour le moment lointaine à la Russie, arrive à lui retirer des mains. C’est dire que Macky Sall a des arguments pour « aider » Poutine á se tirer d’affaire sans qu’il ne perde la face tout en lui offrant en retour des possibilités d’une présence plus marquée dans les secteurs que le Russe souhaiterait voir se développer. Même si Poutine, en bon stratège pourrait répliquer qu’il est bien installé en Afrique. Sa présence dans le vaste territoire malien, qui d’une lecture froide et lucide, a pour but d’occuper le terrain, de disputer le leadership présentiel aux autres puissances étrangères. Poutine a choisi deux pays aux sous-sols riches, la République centrafricaine (623 000 km carrés) en Afrique centrale, et le Mali (1,242 millions de km carrés) en Afrique de l’Ouest, pour asseoir et affirmer sa présence militaire et stratégique en Afrique. Ce que Macky Sall sait. Et c’est là qu’est attendu le génie, si l’on puit dire ainsi, du président sénégalais, qui devra trouver la bonne parade pour donner tout ou grande partie de ce que veulent ses pairs africains et qui pour l’heure et annoncés sont la libération et la levée du blocage des stocks de céréales et fertilisants dont leurs pays ont besoin sans compter le ravitaillement en carburant, garz et tout ce qui n’a pas été dévoilé. Sans froisser les Occidentaux qui suivront d’un œil attentif cette rencontre, tout comme Kiev d’où le President Volodymyr Zelensky adressera un message à l’Organisation par visioconférence dans les prochains jours. Macky Sall, qui a déjà eu un échange téléphonique avec Poutine, aimerait certainement bien parler de son pays et de la ceinture de feu qui l’encercle avec notamment la menace jihadiste au Mali et ailleurs en Afrique de l’Ouest. Quand on sait que l’Ukraine était un fournisseur d’équipements militaires, notamment dans le transport, et que la volonté de Poutine est, entre autres, de désarmer, voire démilitariser l’Ukraine, on image Macky Sall solliciter des gages, et qui sait plus, pour assurer au nécessaire une riposte. L’opération désarment du MFDC en Casamance, la lutte frontale contre la coupe de bois illicite dans le Sud pays, la protection et présence militaire aux frontières Est du pays sont autant de soucis pour le Président Sénégalais, appelé à faire face aux urgences et priorités du pays. Poutine sera-t-il un allié sur lequel Macky Sall pourra-t-il compter ? La France, les Etats-Unis, l’Allemagne qui se manifeste de plus en plus au Sénégal (la gaz l’expliquerait), la Chine, la Turquie qui fait son bonhomme de chemin, sont très attentifs. Cheikh Mohamadoul Mahi Ibrahima Niass, khalife général de Médina Baye (Kaolack, centre, à 191 km de Dakar), qui a réussi un coup de maître en mettant d’accord les belligérants et ramenant la sécurité au Soudan après avoir rencontré toutes les parties a de quoi inspirer Macky Sall pour un autre coup de maitre venant toujours du Senegal. Charles FAYE ]]>
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