Le tribunal de grande instance de Louga a condamné, mercredi, à six mois avec sursis, trois sages-femmes pour « non-assistance à personne en danger » après la mort en couches le 1er avril dernier d’Astou Sokhna au centre hospitalier régional Amadou Sakhir Mbaye. PROCES DES SAGES-FEMMES – La relaxe a été prononcée au profit des trois autres sages-femmes mises en cause dans cette affaire. Les sages-femmes ayant écopé d’une condamnation travaillaient dans l’équipe du soir au moment des faits, alors que celles relaxées étaient de service le matin le 1er avril. Le ministère public avait requis une peine d’un an dont un mois d’emprisonnement ferme à l’encontre de quatre sages-femmes et la relaxe au profit des deux autres lors du procès tenu le 27 avril. Deux des sages-femmes mises en cause dans cette affaire avaient comparu libres, alors que les quatre autres avaient été placées en détention après leur inculpation pour non-assistance à personne en danger. L’audience avait duré près de 16 heures et avait vu défiler devant la barre, une quinzaine de personnes, dont le mari d’Astou Sokhna, Modou Mboup. Cette affaire judiciaire est partie du décès en couches d’Astou Sokhna, le 1er avril, à la maternité de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga. Sa famille estimant qu’une négligence du personnel de l’établissement avait conduit à sa mort, avait déposé une plainte devant la justice pour non-assistance à personne en danager après qu’Astou Sokhna avait attendu, en vain, pendant plusieurs heures, pour subir une césarienne. L’enquête policière avait alors débouché sur l’inculpation de six sages-femmes et la détention préventive de quatre d’entre elles. Les circonstances du décès de cette femme d’une trentaine d’années avaient suscité une vive indignation au Sénégal. Des centaines de personnes avaient manifesté à Louga pour exiger la lumière sur sa mort. Le ministère de la Santé avait alors pris des mesures conservatoires à l’encontre de certains employés de l’hôpital régional de Louga après avoir diligenté une enquête administrative. Dans la foulée, le directeur de cet établissement public de santé, Amadou Guèye Diouf, est limogé et remplacé par Abdallah Guèye, un administrateur hospitalier. En réaction, plusieurs syndicats de travailleurs de la santé avaient tenu un sit-in pour dénoncer l’empressement ayant entouré la prise de mesures conservatoires à l’encontre de certains employés de l’hôpital. Dans plusieurs régions du pays, les travailleurs avaient décrété une série de grèves en guise de protestation contre l’inculpation de leurs collègues sages-femmes. Maderpost / Aps]]>
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