En marche résolue vers le commandement des armées sénégalais, après seulement 15 ans d’engagement sous le drapeau, les femmes pulvérisent les clichés et stéréotypes misogynes qui ont jalonné leur intégration dans l’armée sénégalaise et les autres corps habillés. Droites dans leurs bottes, ces dames qui paradent fièrement, chignons bas sous le béret, aux côtés des hommes ont déjoué les pires pronostics des ultras conservateurs machos qui assimilaient jadis leur intégration dans l’armée, comme militaire du rang (depuis 2007), à une coquetterie politique voué à l’échec. INDEPENDANCE – Aujourd’hui, cette greffe de la mixité dans les rangs serrés des forces de défense a très bien pris. À la Police, à la Gendarmerie ou encore dans l’administration pénitentiaire, elles se sont imposées sans avoir à recourir à une quelconque discrimination positive ou promotion de l’Empowerwomen. En femmes fortes, elles ont trimé dur comme les hommes pour arracher leurs galons dans un milieu. Rien ne leur a été offert, en effet, dans ces corps frileux. Tout a été gagné au forceps et il suffit de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur pour s’en convaincre. En pleine modernisation au début des années 1980, dans un monde en mutation, l’armée sénégalaise et les corps paramilitaires ont commencé à intégrer la dimension Genre. C’est ainsi que les lignes de cloisonnement ont commencé à bouger avec, dans un premier temps dans l’armée, l’intégration des femmes à l’école de médecine militaire, en 1984. Les barricades des casernes ne sauteront qu’en 2007 en faveur de la gent féminine. Par décret, le président de la République d’alors, Me Abdoulaye Wade décide d’ouvrir définitivement aux femmes les rangs des forces armées sénégalaises. Commémorant la 51e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, sous le thème: « Forces de défense et de sécurité et promotion du Genre », en 2011, il prophétisait déjà l’avenir de la femme dans les rangs de l’armée. « Les femmes se préparent vers les hauts grades et le Haut commandement. Aujourd’hui, elles sont dans les grandes écoles militaires », déclarait-il se réjouissant de la présence « remarquable » des femmes dans les troupes de l’armée. 11 ans après, les faits semblent lui donner raison. A la marine, à l’armée de l’air, à la gendarmerie et dans d’autres branches de l’armée, elles s’affirment. Jadis cloisonné dans certaines tâches, elles brisent petit à petit le plafond de verre. L’administration pénitentiaire et la Police, les bonnes élèves Pionnière de l’intégration du genre dans les corps paramilitaires, la Police a fêté en mars dernier, 40 ans de présence des femmes dans ses rangs. C’est la loi n°81-63 du 24 novembre 1981, qui a ouvert l’accès des femmes aux corps des commissaires, d’officiers et d’inspecteurs de police. 40 ans après, elles représentent 9,18% des effectifs avec 28 femmes commissaires. La police a, également, été le premier corps de force de défense piloté par une femme. L’une des premières femmes haut gradées de la Police, Anna Sémou Faye a été nommée directrice générale de la Police nationale (DGPN) en remplacement d’Abdoulaye Niang emporté par une sale affaire de trafic de drogue qui avait souillé la réputation de la Police nationale. « Anna Sémou Faye est parmi les plus gradés de la police. Elle a été choisie pour son ancienneté, sa rigueur et son expérience (…) Nous souhaitons qu’elle remette les gens au pas, et exige le maximum de sérieux pour que la police retrouve sa bonne réputation », décrit Abdou Latif Koulibaly alors ministre de la bonne gouvernance qui annonçait la nomination de l’ancienne DGPN, en 2013. Face à ces avancées significatives de la Police nationale, l’administration pénitentiaire elle aussi ne fait pas pâle figure puisque jusqu’en 2019, sur les 8 prisons que compte Dakar, les 6 étaient dirigées par des femmes. Là-bas également, la mixité a été sonnée en 1984. Sur des effectifs de plus de 1600 éléments, elle (l’administration pénitentiaire) compte plus de 260 femmes soit près de 17% des effectifs. Quoique minoritaires selon les statistiques, les femmes sont pourtant majoritaires dans le cercle très sélectif des cadres de l’administration pénitentiaire. Comme quoi, le plafond de verre a littéralement explosé. Maderpost / Seneweb]]>
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