Que Dieu fasse que l’année 2022 ne ressemble pas à l’année 2021, pour ce qui est de la paix civile, notre volonté commune de vivre ensemble ! Le 4 janvier 2021, nous commencions la nouvelle année par une alerte quant aux risques que représente Ousmane Sonko pour le respect de la loi républicaine, de la paix civile, du respect des institutions et des règles d’une compétition politique, conformément aux principes démocratiques. TRIBUNE – Mais surtout, nous avions peur pour la protection de la forme unitaire de l’Etat du Sénégal ou de l’unité nationale ! Relisez notre chronique intitulée «Antoine Diome rappelle Sonko à la loi». L’objet était de nous insurger contre des déclarations du leader de Pastef, qui disait n’avoir cure des lois républicaines régissant la vie et le fonctionnement des partis politiques. Et, réagissant à une mise en garde didactique du ministre de l’Intérieur, suite à un appel public d’un mode de financement illégal des activités de son parti, Ousmane Sonko avait versé dans sa tendance habituelle de menacer l’Etat et les institutions publiques. On a bien vu ce qu’il était advenu des bravades de Ousmane Sonko contre l’Etat durant toute cette fâcheuse année 2021, notamment quand il a voulu se soustraire à l’action de la Justice dans l’affaire de viol dont l’accuse la dame Adji Sarr ! 14 jeunes Sénégalais en ont payé le prix de leur vie. C’est à croire qu’il ne recule devant aucun esclandre ! Ce 3 janvier 2022, il est à relever qu’en prélude à cette nouvelle année 2022, Ousmane Sonko devient encore plus dangereux et rejoue son disque de division des Sénégalais, en rajoutant une épaisse couche avec un projet de partition du pays. Ousmane Sonko pose le jalon de l’indépendantisme C’est comme si le Sénégal est reparti pour une rebelote de l’année qui vient de s’écouler. Ousmane Sonko poursuit dans la surenchère. En dépit des nombreuses alertes, certains refusaient de voir les penchants irrédentistes de Ousmane Sonko, sa défiance vis-à-vis de la République du Sénégal et surtout son projet de faire de la Casamance, son «territoire». Diantre, on nous rendrait quelque part justice en daignant nous relire de temps en temps ! Comme notre chronique du 22 mars 2021, avec le titre : «Le prix de l’honneur d’un fils de Casamance», ou celle du 18 octobre 2021 : «Les masques tombent en Casamance». En outre, combien de fois avons-nous eu à attirer l’attention sur «les insuffisances et les suffisances» de Ousmane Sonko et son discours violent et dangereux, demandant à chaque fois à ses partisans, de «donner leur vie» pour sa personne ? Combien de fois n’avons-nous pas alerté sur les imbrications de Ousmane Sonko avec la rébellion armée, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) ? Qui dans ce pays peut se mettre devant ses concitoyens, pour leur dire n’avoir pas entendu plus d’une fois, Ousmane Sonko tenir et répéter des propos à forte connotation régionaliste ? Qui ose dire n’avoir pas entendu le leader indépendantiste César Atoute Badiate, dire que «Ousmane Sonko est un don du ciel pour le Sénégal et la Casamance en particulier, (…) il est le leader qui était attendu depuis 1972». Jamais personne n’a entendu Ousmane Sonko se démarquer du Mfdc et de ses idéaux indépendantistes. Bien au contraire ! Il a fait des appels publics à ses «frères du Mfdc, à être à (ses) côtés et (le) protéger» lui, un fils de la Casamance. En mars 2021, après avoir été libéré par la Justice, il a eu un mot particulier à l’endroit des rebelles du Mfdc, à qui il a demandé publiquement de «déposer immédiatement les armes». Ces mots ont sonné comme un ordre de repli. Comme si tout cela ne suffisait pas, Ousmane Sonko vient de faire, sur le registre de l’indépendantisme, plus fort que tout le monde. Le mercredi 29 décembre 2021, Il a indiqué, qu’une fois élu maire de Ziguinchor, il battrait monnaie. Ousmane Sonko voudrait une monnaie locale, précise-t-il, «en Casamance» (comme si étant élu maire de Ziguinchor, il aurait la «souveraineté» sur toute la région naturelle de la Casamance). Il explique lui-même que «cette monnaie locale va permettre à l’échelle de la Casamance, d’avoir des moyens d’échange. Ainsi, la monnaie conventionnelle qui est le Cfa, sera retirée et l’épargne va servir à réinvestir dans des créneaux beaucoup plus rentables et cela va sécuriser en même temps l’argent des déposants». Narcissique comme il est, on le voit déjà demander à imprimer sa propre effigie sur les billets de banque ! Selon le leader de Pastef, cette monnaie locale «peut rapporter énormément en termes de gain et de capacité d’investissement». L’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, leader historique du Mfdc, qui a préconisé la lutte armée contre l’Etat du Sénégal en vue de l’Indépendance de la Casamance, n’avait pas eu à théoriser la création d’une monnaie pour son «futur territoire». C’est dire que la sortie, faite lors de la présentation de son programme de gouvernance locale baptisé «Burok» (travail en langue Joola), a provoqué un tollé et mis on ne peut plus mal à l’aise, tous ceux qui refusaient de voir les turpitudes du leader de Pastef. Ainsi, essayera-t-il de rattraper le coup en publiant un tweet le 30 décembre 2021 à 00h 39, dans lequel il ne nie pas le propos, mais cherche plutôt à l’édulcorer, en indiquant : «La mise en place d’une monnaie complémentaire, sous forme de bons réservés exclusivement aux échanges intra-communautaires et échangeables en francs Cfa.» En effet, il a pu mesurer sa bourde, quand il a déclaré préalablement «le retrait du franc Cfa». Les enregistrements vidéos sont là pour le confondre. La déclaration est mal à propos, d’autant que la question de la gestion monétaire, l’un des principaux attributs de souveraineté, est si complexe et exigeante que le Sénégal, en synergie avec sept autres Etats, l’ont transférée à une institution communautaire, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Ousmane Sonko, lui, entend battre monnaie à l’échelle de la Casamance. Des militants de Pastef auront cherché à voler maladroitement au secours de leur leader, pour essayer d’expliquer sa grossière hérésie. Ainsi, invoquent-ils l’existence de monnaies locales en France comme «l’Eusko», la «Ginette» ou la «Luciole». On découvre curieusement qu’il peut arriver en effet aux militants de Pastef, de chercher à trouver des références de modèles en cours en France, un pays qu’ils honnissent ! Mais, ils oublient de dire que ces monnaies locales constituent de simples bons à échanger entre des acteurs locaux, en quelque sorte une sorte de troc, encore qu’il n’y a jamais été question d’un retrait de l’Euro dans les zones où de telles formes de transactions ont cours. Le modèle préconisé par Ousmane Sonko part du postulat du «retrait du franc Cfa» et d’un système de bancarisation. On voit bien la différence. Encore une fois, les enregistrements des propos de Ousmane Sonko sont bien éloquents et montrent comment, à l’occasion, il a eu également à délimiter les frontières de son «territoire». La petite histoire de la monnaie de Casamance version Mfdc On ne fera pas l’injure à Ousmane Sonko pour l’excuser, en considérant qu’il ne saurait pas ce qu’il fait. On a beau être borné, stupide et débile, on devrait savoir pour autant qu’on ne parle pas de corde dans la maison d’un pendu ! Justement, Ousmane Sonko choisit toujours d’être à Ziguinchor, pour tenir des propos qui éloignent la Casamance du reste du Sénégal. C’est dire que sa démarche est délibérée et vicieuse, cherchant manifestement à fouetter des ressentiments irrédentistes dans une partie du pays où cette question de sécession, pour laquelle le Mfdc a pris les armes pendant plus de 40 ans, a généré toutes sortes de tensions et éprouvé toutes les familles sénégalaises, en faisant des milliers de victimes civiles et militaires. Jean-Marie François Biagui, ancien Secrétaire général du Mfdc, donne le fin mot de cette histoire de monnaie de la Casamance. C’était justement un projet d’une aile du Mfdc qui «consistait en effet, dans la création, en Suisse, d’une monnaie de singe, consubstantielle à l’érection, en Suisse donc, d’une banque spécieuse : “la banque centrale de Casamance”, avec comme ambition spécieuse de singer les banques centrales conventionnelles. En fait, il s’agissait d’un formidable leurre, qui exaltait l’indépendantisme de prétendus irréductibles indépendantistes casamançais, face au fédéralisme ou à l’autonomisme réaliste d’un certain Jean-Marie François Biagui. Et Ousmane Tamba, depuis la Suisse, créa donc “la banque centrale de Casamance” avec un “franc casamançais” adossé au franc suisse, histoire de rompre définitivement avec le franc colonial, d’abord français, puis sénégalais». Cette révélation renforce la dangerosité du projet de Ousmane Sonko. Pour notre part, nous nous dresserons contre et sans ambages, comme nous avions d’ailleurs eu à le faire en avril 2016, avec le projet de l’architecte Pierre Goudiaby Atépa, qui songeait à installer une Principauté sur l’île de Karabane. (Voir notre chronique «Pierre 1er, Prince de Karabane», en date du 11 avril 2016). Ce projet semble être abandonné depuis. En effet, il ne saurait être accepté un moindre compromis sur l’unité nationale du Sénégal. D’ailleurs, les accointances entre Ousmane Sonko et Pierre Goudiaby Atépa, qui avait soutenu sa candidature à la Présidentielle de 2019, apparaissaient si sulfureuses que Ousmane Sonko s’était senti obligé de préciser, le 31 janvier 2019, que son compagnonnage avec l’architecte «n’est pas mû par des raisons régionalistes». L’ignorance ne saurait être une circonstance atténuante pour Ousmane Sonko Elu à la tête de la mairie de Ziguinchor, Ousmane Sonko se verra le souverain ou «suzerain» de toute la Casamance et d’autorité, s’octroiera des pouvoirs exorbitants. Qu’est-ce qui lui ferait croire que les autres édiles des régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, s’associeront à son projet ? En outre, interpellé sur la disponibilité foncière à Ziguinchor pour réaliser ses projets mirobolants, Ousmane Sonko ne trouve que la solution d’étendre les limites de la ville de Ziguinchor à 9 kilomètres à la ronde pour, précise-t-il, prendre les terres de la commune voisine de Niaguiss. Ainsi, Ousmane Sonko s’autorisera de réaliser des découpages territoriaux à sa guise, une compétence qui, serait-il besoin de le rappeler, reste un domaine de souveraineté de l’Etat du Sénégal. Ne serait-il pas permis de croire que le leader de Pastef considérerait ses concitoyens de Ziguinchor plus dignes d’avoir des terres et des projets que les populations de Niaguiss ? Abdoulaye Baldé, maire sortant de Ziguinchor, a fustigé avec véhémence, le projet de gestion communale de son principal challenger pour les élections du 23 janvier 2022. Il considère qu’il constitue une menace grave à l’unité nationale. Mais, c’est sans doute beaucoup trop demander à l’autre candidat à la mairie de Ziguinchor, Benoît Sambou, de se prononcer contre des propos de Ousmane Sonko. Pour des raisons qu’il devrait être le seul à connaître, Benoît Sambou semble s’interdire de se prononcer contre le responsable de Pastef, préférant diriger ses attaques contre son propre camp, celui de Benno Bokk Yakaar. S’il épargne Ousmane Sonko, Benoît Sambou ne pardonne rien à Doudou Kâ, Aminata Angélique Manga ou Sylvain Alphonse Boyer, entre autres. Relisez notre chronique, «Les masques tombent en Casamance» ! Madiambal Diagne ]]>
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