Je ne sais pas trop comment dire les choses, non pas parce qu’elles sont difficiles à énoncer, mais parce que je veux rester dans les formes de civilité, même s’il est évident, que ce n’est pas l’envie qui manque de ruer dans les brancards et d’exiger des comptes. Sans aucune forme de courtoisie, pour la seule et simple raison, que j’ai l’impression que nous nous sommes faits manipuler, comme il n’est pas permis, le 14 janvier 2019, à quelques encablures de la présidentielle, quand le Macky réceptionnait en grande pompe, la première phase du Train Express Régional.
Depuis, rien ! Tuss, Nada !
Mountaga Sy, Abdoulaye Daouda Diallo, Abdou Karim Fofana, Oumar Youm, ont beau donner des dates et des gages, que le TER est resté à quai. Ils ont oublié, sans doute, qu’on ne parle jamais des trains qui partent avant l’heure, comme le vaniteux Marron-beige, bloqué depuis, sur ses rails en dépit de toutes les sornettes.
Annoncé à grands sifflets, le serpentin a craché son venin sur la sonnette d’alarme, devant une indifférence générale jamais égalée, devrions-nous dire, tant peu dans ce TER a compté pour nous autres.
656 milliards de nos francs ont été mis sur les rails, paraît-il, mon petit doigt me dit d’aller chercher le double sur 36km de tâtonnements et d’impréparations.
De la même manière, que nous n’avons que les vices que le train de vie permet, l’avis politique et les subtilités de la société civile, totalement aphone et loin des cabines, ont donné, en 2016, un billet sans horaires et sans arrêts au gouvernement du Macky.
Pas étonnant, que 5 ans après, nous soyons toujours au départ. Sans destination, sinon la réservation, de se demander comment un gouvernement peut manquer autant de respect à ses mandants ? Pourquoi ne dit-il rien, comme s’il n’avait rien à dire à des Sénégalais qui sont tout de même concernés par les politiques publiques !
Faut croire que le gouvernement n’a pas de compte à rendre.
Si ce n’est un train-train gouvernemental auquel nous sommes désormais immunisés, c’est que nous n’avons rien pigé de la station virtuelle, comme de la gare orpheline de ses voyageurs.
Ne nous offusquons pas alors que le TER prenne de la poussière d’autant que ne sont pas des exemples d’inachèvement qui manquent.
La Cité Keur Gorgui, qui aurait pu être l’une des plus belles du pays, tant son projet moderne est une invite à la ville intelligente, ou encore la fantomatique Cité Cheikh Amar incarnant le rêve social absorbé par la Caisse de Dépôt et Consignation, les hôtels hideux sur la corniche de l’ex-tout puissant ministre du ciel et de la terre, le wadaillon, renseignent sur la compréhension du taux d’achèvement des projets, qu’ont eu les différents gouvernements qui se sont succédés depuis l’ère senghorienne.
Prenons donc notre mal en patience, et ne raillons pas trop, car comme vous le savez et comme le disait Pierre Desproges, on peut railler, mais n’oublions jamais qu’un jour ou l’autre, c’est celui qui raille qui l’aura dans le train. A ter bientôt !
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