Dans la loi de finance 2025, vingt-cinq projets/programmes d’investissement publics sont inscrits dans le budget pour un montant total de 424 010 299 366 CFA, a tweeté dimanche soir l’économiste statisticien/ financier et expert en gouvernance du Secteur public, Aliou Diouck.
Par Aliou Diouck
TRIBUNE – Parmi ces projets/programmes, quatre (04) sont réalisables en Partenariat Public-Privé.
Il s’agit du « Projet Centre d’expérimentation et de valorisation des algues » pour 345 971 725 CFA, du « Programme national d’accompagnement des Services financiers décentralisés (SFD) de petite taille » pour 7 987 626 51 9 CFA, du « Projet de mise en place d’un centre international de simulation » pour un cout global de 4 393 887 35 0CFA et du « Programme d’implantation, de valorisation et de gestion des infrastructures de stockage et de conservation » pour 54 452 888 0 00CFA.
La répartition sectorielle des projets/programmes évalués montre la prépondérance du sous-secteur de la santé (71%), suivi du développement industriel (12%).
La répartition spatiale des volumes d’investissements proposés au budget montre que les 31,7% sont exclusivement captés par les régions de Dakar (10,7%), Diourbel (10,9%) et Saint-Louis (10,1%), les 64,6% par au moins dix régions et les 3,60% pour la région de Louga.
L’estimation du potentiel de création d’emploi a été effectuée à travers un modèle input/output pour évaluer l’impact sur l’emploi pour certains projets d’envergure dont le cout est au moins supérieur ou égal à trente milliards.
Ainsi, pour un volume d’investissement de deux cent trente et un (231) milliards de FCFA, 14 684 emplois seront créés ou confortés, dont 10 069 emplois directs et 4 616 emplois indirects.
La mise en œuvre correcte, sans retard ni gaspillage passe inévitablement par une gouvernance stricte et efficace afin d’opérer des réalisations et des résultats avec des effets positifs palpables (EPP).
A cet effet, le président de la République a appelé à la mise en place effective d’un cadre innovant de suivi-évaluation de la mise en œuvre des projets avec ses déclinaisons sectorielles et temporelles afin d’asseoir une gouvernance de réalisations et de résultats.
Le Premier ministre pour sa part opèrera la validation des dépenses relatives à ces projets. Ce rôle du Premier ministre semble ne pas être compris par certains hommes politiques qui le qualifie d’entrave aux attributions du ministre des Finances.
Je ne pense pas personnellement que cela puisse être le cas.
Au contraire, cette validation est la solution à plusieurs problèmes que les projets d’investissements ont connu dans le passé.
D’abord, il faut savoir que conformément à l’article premier du décret 2024-948 relatif aux attributions du MFB, le ministre des Finances et du Budget qui est chargé de mettre en œuvre la politique définie par le président de la République en matière budgétaire et financière est placé sous l’autorité du Premier Ministre.
De ce point de vue, le Premier ministre s’implique passivement ou activement dans la préparation et dans l’exécution des lois de finances et dans la gestion de la trésorerie de l’Etat.
Contrairement aux anciens Premiers ministres (premiers des ministres) qui ne s’impliquaient que pour accorder des faveurs de paiement ou d’exonérations d’impôts ou de redevances, celui-ci est orienté vers les résultats qu’il n’a cessé de promettre aux concitoyens.
Ensuite, l’analyse de la performance de la planification des projets et la performance des couts de ceux-ci témoignent de favoritisme, de léthargie et de gaspillage.
En effet, il est facile de constater que l’exécution financière des projets est souvent plus élevée que leur exécution physique.
C’est le cas de stades où les paiements sont entièrement exécutés alors qu’ils sont toujours en phase de fondation.
C’est aussi le cas pour la construction d’universités comme celle du Sine-Saloum où le paiement dépasse de loin le niveau d’achèvement des travaux.
Enfin, les remarques faites ci-dessus ne devraient pas échapper à la vigilance des différents comités chargés du suivi des programmes publics.
Aliou Diouck Economiste statisticien/financier, Expert en gouvernance du Secteur public