L’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) a lancé, ce jeudi, à Dakar, le projet MATCH qui vise à faciliter la migration régulière de quelque 210 jeunes talents africains du Sénégal et Nigéria vers quatre pays de l’Union européenne.
COMPETENCES – “210 jeunes sénégalais et nigérians seront sélectionnés pour participer à cette phase pilote du MATCH pour acquérir des compétences à l’extérieur et contribuer à leur tour au développement de leur pays à travers la création d’emplois’’, a déclaré le chef de mission du bureau de l’OIM, Bakary Dumbia.
Dumbia intervenait lors du lancement officiel dudit projet en présence des diplomates des pays européens concernés et des représentants des ministres de la Jeunesse et de l’Emploi.
Cette phase pilote concerne quatre pays notamment l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et le Pays-Bas, ainsi que deux pays d’Afrique, le Sénégal et le Nigéria.
“La migration que tout le monde voit tous les jours est malheureusement irrégulière, mais aujourd’hui, nous sommes là pour parler d’un nouveau concept appelée migration circulaire”, a souligné M. Doumbia.
Cette dernière, a-t-il poursuivi, permet à des jeunes ayant des expériences, d’aller apprendre dans d’autres entreprises de l’Union européenne (UE) pour participer au développement du pays, une fois de retour.
“C’est un partenariat qui est gagnant-gagnant, pour les pays qui reçoivent et pour ces jeunes”, a-t-il fait valoir.
“Le projet MATCH vise à remédier au besoin en main d’œuvre par une migration intelligente et organisée”, a pour sa part salué le point focal du projet à l’OIM Sénégal, Marie-Louise Ndiaye Tieba.
Le projet vise à faciliter le contact entre les jeunes professionnels hautement qualifiés du Sénégal et du Nigéria avec des entreprises des pays de l’UE.
A l’en croire, le projet sera aussi un moyen de développement, de futures voies juridiques entre l’Afrique et le continent européen.
“Ce projet permettra aux entreprises d’avoir non seulement des professionnels qualifiés, mais aussi de découvrir le potentiel de l’Afrique en vue d’avoir la possibilité d’identifier des opportunités commerciales”, a-t-elle expliqué.
Le Projet MATCH est financé par le Fonds européen Asile, Migration er Intégration (FAMI/AMIF), avec un budget de deux millions d’euros, expliqué l’OIM dans un communiqué.
Il a comme objectif de “répondre aux besoins du marché du travail de 4 Etats membres de l’UE à savoir la Belgique, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas, à travers le développement d’une voie migratoire légale, permettant à de jeunes migrants provenant du Nigéria et du Sénégal d’aller travailler pour une période de 1 à 2 ans dans des entreprises de ces quatre pays d’accueil“, selon la même source.
Elle précise que les secteurs d’embauche prioritaires identifiés sont les technologies de l’information et de la communication (IT) et la numérisation.
L’OIM indique que “les jeunes candidats sélectionnés se verront offrir des contrats à durée déterminée, suivant leurs profils de compétence adaptée aux besoins des entreprises participantes”.
L’objectif, assure l’organisme, “est que les bénéficiaires affinent et perfectionnent leurs compétences, de façon à accroître leur employabilité dans leur pays d’origine”.
Le communiqué souligne que “dans un effort de promouvoir l’embauche des femmes dans les secteurs ciblés, le projet comptera au minimum 30 % de femmes parmi ses bénéficiaires’’.
Selon le texte, “les travailleurs migrants seront invités à assister aux formations organisées par les entreprises individuelles, les organisations d’employeurs ou les agences pour l’emploi”.
A terme ils auront l’opportunité de mettre à profit les connaissances et compétences acquises dans leur pays d’origine en contribuant à des projets sur place’’.
Le projet MATCH ’’mettra aussi en œuvre des activités complémentaires telles que le développement des compétences, le renforcement des capacités et le partage des connaissances’’.
Il facilitera à terme ’’les échanges entre les organisations d’employeurs et les agences pour l’emploi des quatre États membres de l’UE et leurs homologues du Sénégal et du Nigéria, qui bénéficieront en retour, d’un programme de renforcement des capacités’’.
La durée du projet est de 36 mois.
Maderpost / Aps