La nouvelle année qui pointe le bout du nez pourrait donner au Sénégal bien plus de pétrodollars qu’il n’était prévu, d’une part, du fait de l’offre mondiale de pétrole qui devrait excéder la demande de 1,2 million de barils par jour en moyenne en 2025, et d’autre part, de la bonne nouvelle venue de la production du gisement de Sangomar qui dépasse les attentes, selon RFI.
PETROLE – Croisons les doigts et prions fort pour que les prévisions du dernier rapport de Commodity Market Outlook se confirment.
L’an prochain, l’offre mondiale de pétrole devrait excéder la demande de 1,2 million de barils par jour en moyenne, « un chiffre qui n’a été surpassé que deux fois auparavant, lors des mesures de confinement liées à la pandémie de 2020 et de l’effondrement des cours en 1998 », précise le rapport Commodity Markets Outlook parcouru par Afrimag visité par Maderpost.
La tendance favorable pour le Sénégal devrait se conforter pour les deux prochaines années qui devraient être marquées par un « contexte de surabondance de pétrole », relève le dernier rapport Commodity Markets Outlook de la Banque mondiale.
Pour Afrimag, cette prévision fera sans doute des heureux dans les pays dont les importations de produits pétroliers impactent fortement les balances commerciales.
Cette nouvelle surabondance de l’offre dont le Sénégal tirera profit s’annonce au moment où les nouvelles autorités apprennent une bonne nouvelle, le doublement quasiment de production de pétrole du gisement de Sangomar qui dépasse les attentes.
« Elle devrait s’établir autour de 15 à 16 millions de barils pour ses six premiers mois d’exploitation. Le champ de Sangomar, à 100 kilomètres de Dakar, exploité par l’australien Woodside, débute donc sur de très bonnes bases », indique Rfi.
Quatre millions de barils de plus que prévu. Pour un gisement qui vient de débuter, « c’est très encourageant », s’est félicité Charles Thiemele, directeur Afrique de la société de trading pétrolier et gazier BGN.
« Historiquement, sur les bassins africains, on a toujours exercé beaucoup de prudence pour s’assurer que tout se passe bien, mais aujourd’hui, les dernières productions, que ce soit au Sénégal sur Sangomar, en Côte d’Ivoire sur Baleine, on se rend compte que les objectifs ont tous été atteints, voire dépassés.
C’est une très bonne nouvelle. Cela atteste d’une technologie qui maintenant fait ses preuves e d’opérateurs qui sont tout à fait au niveau des challenges », souligne Charles Thiemele.
L’objectif de production à terme de 100 000 barils par jour est doublé, laissant miroiter « une manne intéressante pour le pays qui participe, pour l’instant, à hauteur de 18 % dans le projet ».
En termes de revenus, l’année prochaine, les pétrodollars devraient représenter plus d’un demi-milliard de dollars pour les caisses de l’État, avec en prime, du pétrole sénégalais sur le marché local grâce à la raffinerie de Mbao. Un début …
Ce d’autant que « dès 2025, au tout début de l’année, au premier trimestre, il est prévu que la raffinerie consomme, en partie, du pétrole sénégalais, en combinaison avec le pétrole nigérian qu’elle a raffiné historiquement », ajoute Charles Thiemele, directeur Afrique de la société de trading pétrolier et gazier BGN.
Reste maintenant à huiler davantage le dispositif pétrolier, en l’occurrence le raffinage local du pétrole de Sangomar qui a pris du retard, pour que tout le pétrole ne prenne le large.
Le pétrole sénégalais étant un produit brut particulièrement lourd, avec une forte teneur en soufre, il est vendu, à l’exportation, sur les marchés asiatiques principalement.
Maderpost / Afrimag / Rfi