Des travailleurs de la compagnie africaine Air Afrique arrêtée en 2002 et dont les termes de la liquidation ne sont pas encore bouclés 18 ans après, n’ont pas apprécié que le versement de 66 millions, une « infime partie de leur dû s’élevant à des centaines de millions » soit vu comme « un geste de haute portée sociale ».
AIR AFRIQUE – « Ce n’est pas un don, c’est un dû et nous sommes dans notre droit, non seulement de le rappeler, mais de préciser encore qu’il y a bien longtemps que l’Etat du Sénégal aurait du solder cette liquidation avec le Fond social mis en place en 2005 pour solde de tout compte. Venir nous dire quinze ans après, que les 300 000 francs donnés en moyenne à plus de 200 employés d’Air Afrique de Dakar et Abidjan à la veille de la tabaski, sont un geste de haute portée sociale, c’est se f… de nous », a dit à Maderpost un ancien d’AIR Afrique à qui l’Etat du Sénégal doit 30 millions, selon ses dires.
Très remonté contre cette « pitié » dont ils ne veulent pas, la source précise que l’Etat n’a pas trop d’effort à faire pour solder l’ardoise. « Ce fonds social a été créé pour les travailleurs et non pas pour d’autres objectifs. Le Président Wade avait estimé que 2% des opérations devaient être versées par les structures travaillant à l’aéroport, avant que cela ne passe à 4%. C’est quand même beaucoup d’argent. L’Etat aurait pu payer tout le monde et en finir avec les 2/3 restant s’il avait utilisé l’argent pour les travailleurs. Il y a le saupoudrage de 2013 avec Farba Senghor alors ministre de tutelle, mais après rien. Pire, l’Etat a associé les travailleurs navigant et au sol de Dakar et Abidjan, ce qui a rendu plus compliqué encore le paiement des travailleurs ».
Regrettant que l’Etat verse avec « parcimonie » leur dû, « des 300 000 par-ci et là, avant la Korité et la Tabaski, ce n’est pas ce que nous attendons. Nous ne voulons pas de leur charité. Nous voulons que l’Etat solde et il y a un fonds social à cette fin. Cela ne vient pas du budget du pays », dit avec force la source.
Nous y reviendrons.
Maderpost