Rosatom, la société nucléaire d’uranium de Russie sous contrôle étatique, aurait initié des contacts avec les autorités militaires du Niger pour acquérir les actifs détenus par la société française Orano SA, fait savoir Bloomberg.
NIGER – « La Russie poursuit son expansion stratégique en Afrique, cette fois en visant les gisements d’uranium du Niger », rapporte mardi 4 juin 2024 La Nouvelle Tribune parcourue par Maderpost.
Selon le site, « cette démarche de Rosatom intervient dans un contexte de dégradation des relations entre la France et certaines de ses anciennes colonies africaines », notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Orano, anciennement Areva, est présent au Niger depuis 1971 et détient des participations majoritaires dans plusieurs projets miniers importants, notamment la mine à ciel ouvert de Somair et le projet Imouraren, l’un des plus grands gisements d’uranium au monde avec des réserves estimées à 200 000 tonnes.
Cependant, l’exploitation d’Imouraren a été mise en attente depuis 2015 en raison des conditions de marché défavorables post-Fukushima, et la décision d’Orano quant à la reprise des activités a été reportée à 2028.
Les discussions entre Rosatom et le Niger sont encore à un stade préliminaire, sans qu’aucune condition précise de transfert n’ait été définie, précise le site.
Orano, contacté par Bloomberg, a déclaré ne pas être au courant de ces négociations.
Cette situation intervient dans un climat politique tendu, marqué par le coup d’État militaire du 26 juillet 2023 au Niger, qui a exacerbé les tensions avec la France. Malgré une annonce initiale de fermeture temporaire, Orano a finalement décidé de continuer ses activités dans le pays.
Le Niger, avec environ 4 % de la production mondiale d’uranium en 2022 et fournissant 25 % des importations de l’Union Européenne, représente un enjeu stratégique majeur. La Russie, profitant de la fragilité des relations franco-nigériennes, avance ses pions. En octobre 2023, Rosatom a signé un accord avec le Burkina Faso pour la construction d’une centrale nucléaire, illustrant la stratégie de Moscou visant à renforcer son influence en Afrique en répondant aux besoins énergétiques de ces pays.
Maderpost / Lanouvelletribune