La tension politique qui bat le plein de toutes les craintes n’est pas sans sentir l’essence et de gaz dont l’exploitation pour le second est annoncée en fin d’année ou en 2024 ; de quoi réfléchir deux fois plutôt qu’une. N’est-ce pas !
POLITIQUE – Dans une Opinion publiée par le Policy Center for the New South le 27 septembre 2021 à propos de la découverte d’hydrocarbures en Côte d’Ivoire, Francis Perrin indiquait que l’Afrique avait un important potentiel pétrolier et gazier largement sous-exploité, précisant que le Sénégal, est sur le point de devenir un pays producteur et exportateur d’hydrocarbures (pétrole et gaz naturel).
Les « 420 milliards de mètres cubes ne donnent d’ailleurs qu’une idée partielle du potentiel gazier du projet Sénégal/Mauritanie », disait-il, soulignant à l’époque que BP n’excluait pas que la zone « puisse contenir jusqu’à 2 800 milliards de mètres cubes de gaz naturel ». De quoi donner des idées folles même s’il « faudra plus d’exploration pour confirmer ou infirmer une telle évaluation ». Mais il est clair que le potentiel confirmé est « suffisant pour lancer un très gros projet gazier ».
Selon Perrin, c’est l’une des raisons clés qui a fait que BP, la troisième plus grande compagnie pétrolière privée dans le monde après ExxonMobil et Royal Dutch Shell, « soit entrée dans ce projet et qu’elle ait pris la direction des opérations. Il n’est pas étonnant que les géants pétroliers, que l’on appelle les Majors, soient intéressés par des projets géants ».
Ce d’autant que le projet gazier est-il un projet « de classe mondiale », selon BP.
Si l’on sait que les ressources gazières récupérables estimées à environ 420 milliards couvrent la consommation gazière de l’ensemble du continent africain en 2020, soit de 153 milliards de mètres cubes, selon la BP Statistical Review of World Energy publiée en juin 2021, et que par conséquent ledit projet couvrirait, en théorie, toute la consommation gazière de l’Afrique pendant un peu moins de trois ans, comme le faisait savoir Francis Perrin, on se dit que la prochaine administration issue de la présidentielle de 2024 a de quoi se frotter les mains.
Rappelons que pour le projet gazier (dont le nom est GTA), le consortium est composé du géant britannique BP, de Kosmos Energy (Etats-Unis) et des sociétés nationales des deux pays concernés, Petrosen (Sénégal) et la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH). Les participations de BP sont de 60% au Sénégal et de 62% en Mauritanie.
Celles de Kosmos sont de 30% et de 28% respectivement. Les intérêts de Petrosen au Sénégal et de la SMH en Mauritanie sont de 10% chacune. Pour le projet pétrolier, la compagnie australienne Woodside Energy détient une participation de 82% en association avec Petrosen (18%). BP et Woodside sont les opérateurs de ces deux projets, c’est-à-dire les leaders.
Pour le pétrole, la production serait de l’ordre de 100 000 barils par jour en phase de plateau, soit environ 5 millions de tonnes par an. Pour le gaz, le projet sera réalisé en phases. A l’issue de la première phase, en 2023, la production de gaz naturel liquéfié (GNL) sera de 2,5 millions de tonnes par an. Elle pourrait atteindre 10 millions de tonnes/an à terme.
Les futures productions de pétrole et de gaz naturel auront l’exportation pour débouché principal. Pour le gaz naturel, une petite partie de cette production alimentera le Sénégal et la Mauritanie. Mais la plus grande partie sera exportée sous forme de GNL transporté par bateau (méthaniers).
Le GNL sera commercialisé par BP Gas Marketing. Le groupe britannique estime que le projet gazier Sénégal/Mauritanie est bien placé pour exporter du GNL vers les marchés de l’Europe, de l’Amérique du Sud et de l’Asie. »