Le Sénégal traverse une période tumultueuse, marquée par une série d’interpellations de “personnes publiques” qui suscitent de vives inquiétudes. Depuis la dernière alternance politique, nous assistons à une opposition qui semble davantage centrée sur la haine que sur des idées ou des programmes constructifs, particulièrement envers le Premier ministre Ousmane Sonko.
TRIBUNE – Ce climat de tension et de discorde soulève des questions fondamentales sur la santé de notre démocratie et le rôle des médias dans ce contexte. L’opposition actuelle semble avoir abandonné le débat d’idées au profit d’une critique systématique et souvent infondée de la figure de Sonko.
Dans un climat où chaque déclaration est scrutée à la loupe, les discours polémiques et dénigrants prolifèrent, alimentant un cycle de haine qui divise la société. Il est préoccupant de constater que le nouveau gouvernement n’a jamais connu de répit, tant les attaques se multiplient. En tant qu’observateur, je déplore cette dynamique où l’opposition ne se concentre plus sur des propositions concrètes. Les débats semblent être remplacés par des slogans et des émotions, générant ainsi un climat de méfiance et de division. Cette approche nuit à la construction d’un véritable projet politique pour le Sénégal.
Face à cette situation, il est troublant de voir certains journalistes et chroniqueurs, motivés par le désir de buzz, s’illustrer par des prises de parole sans fondement ni analyse rigoureuse. Ces individus propagent souvent des informations erronées, à la manière de virus, sapant ainsi la confiance du public dans les médias. La prolifération de tels discours nuisibles soulève la question de la responsabilité des médias dans le façonnement de l’opinion publique. Pourquoi continuons-nous à donner la parole à ceux qui nuisent à notre société ? La liberté d’expression est un pilier de notre démocratie, mais elle ne doit pas servir de prétexte pour diffuser des mensonges ou des discours incitatifs à la haine.
À cet égard, il serait opportun d’envisager des mécanismes de régulation pour assurer que la parole publique soit tenue par des personnes compétentes et éclairées. La situation actuelle est une occasion de réfléchir sur la nature même de notre espace médiatique et politique. Les citoyens doivent exiger une information de qualité, fondée sur des faits et des analyses rigoureuses. Tout comme la santé publique nécessite des experts pour la préserver, notre démocratie a besoin de voix réfléchies et responsables. Les exemples de pays ayant instauré des systèmes de régulation des médias montrent qu’il est possible de protéger la liberté d’expression tout en garantissant une information fiable.
Il est crucial de sortir de la cacophonie actuelle et d’encourager des débats constructifs basés sur des idées, et non sur des attaques personnelles. Le Sénégal doit faire face à un défi majeur : rétablir un espace médiatique sain, où la critique constructive et le débat d’idées priment sur la haine et la désinformation. En tant que citoyens, nous avons la responsabilité de veiller à ce que la voix de ceux qui souhaitent réellement contribuer au bien commun soit entendue. Seule une société unie et informée pourra surmonter ces turbulences et avancer vers un avenir meilleur.
Mamadou BALDE
Maderpost