D’un ton ferme et clair, et plaidant avant tout en faveur d’un “règlement pacifique” du conflit, ce discours marque une nouvelle ère pour le dossier du Sahara occidental, du point de vue des Marocains. Le souverain annonce la couleur, et appelle ses partenaires à formuler des “positions plus audacieuses et plus nettes au sujet de l’intégrité territoriale du Maroc”. Parce que ce territoire “n’est pas à négocier”, il informe alors que le Royaume n’engagera désormais aucune démarche économique ou commerciale qui ne comprenne pas le “Sahara marocain”, appellation officielle au Maroc. Bien qu’il ne nomme pas explicitement les “partenaires” en question, les observateurs font le parallèle avec l’annulation de la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE), des décisions relatives aux accords agricole et de pêche, suite à un recours du Polisario déposé en mars 2019.
En filigrane, le roi mentionne les avancées qu’ont connues ces territoires que le Maroc appelle “ses provinces du Sud”. Sur le plan économique, il parle d’”
un essor général”, du fait, notamment, de son attractivité auprès
de potentiels investisseurs, mais aussi d’un territoire devenu lieu de rencontres et d’échanges. Pour rappel, en 2015, le souverain lançait un important programme de développement de la région, d’un montant avoisinant les 80 milliards de dirhams (environ 7,6 milliards d’euros). À fin août 2021, plus de 200 projets avaient été achevés pour un coût global de 15,17 milliards de dirhams (environ 1,4 milliard d’euros), selon le ministère de l’Économie et des finances.
Sur le plan politique, le roi considère que seuls les conseils élus “démocratiquement, librement et de manière responsable dans les provinces et régions du Sahara sont les véritables représentants légitimes de la population locale“. Des propos qui renvoient sans doute aux taux de participation aux élections du 8 septembre, estimés à 67% dans la région de Laâyoune, 64% à Guelmim et 58% à Dakhla, selon l’agence de presse locale. Enfin, sur le plan diplomatique, le souverain se félicite, pour la première fois, de l’engagement de vingt-quatre pays d’ouvrir un consulat dans les villes de Laâyoune et Dakhla, territoires revendiqués par le Polisario, après s’être réjoui de la décision prise par les États-Unis de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
Maderpost / Sputnik