L’année 2022 tire à sa fin. Mais elle a cristallisé les esprits et suscité des émotions aussi. Plusieurs faits se sont produits et des évènements douloureux se sont succédé tout au long de l’année. Les faits les plus marquants sont la vague de tueries impliquant la plupart des femmes. Les inondations aussi sont passées par là avec leur lot de dégâts. L’année 2022 a vu beaucoup de familles souffrir de la crise économique post-Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne, avec une flambée exponentielle des prix des denrées de première nécessité.
Meurtres en série…
L’année 2022 a été tristement marquée par une série de meurtres, une violence sans précédent qui a attristé tout un peuple. L’espace universitaire a été durement secoué. En mars 2022, l’étudiante à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Seynabou Ka Diallo, a été retrouvée morte au village de Ndiawdoun, à 5 km de ce temple du savoir. Elle a été tuée par son petit copain, pour une histoire de grossesse. Il a été arrêté et placé sous mandat de dépôt.
L’autre cas de meurtre qui a aussi suscité l’ire des populations, c’est la mort de la jeune Ndèye Diop. Âgée de 15 ans, cette ressortissante de Touba est morte, assassinée par son amant A. Mbacké, en juillet dernier, dans la ville sainte. Une idylle qui a vite viré au désamour. Ndèye Diop est décédée à la suite d’une «asphyxie mécanique», après des «coups et des blessures provoquées par une arme blanche», selon le certificat de genre de mort. Pris de remords, A. Mbacké a avoué le crime perpétré sur sa copine. Il sera ainsi arrêté et placé sous mandat de dépôt.
Le meurtre de la dame Fatou Kiné Gaye dans sa boutique à Pikine, a aussi ému. La gérante a été retrouvée morte dans son lieu de travail, en mai dernier. La jeune femme a été assassinée par son superviseur. Elle a reçu 37 coups de couteau. Une tragique histoire qui prend racine dans un versement suspect. K. B. déclare avoir remis 5 500 000 F CFA à Fatou Kiné Gaye.
Un autre crime qui a plongé tout le peuple dans la concertation, c’est le meurtre d’un élève coranique par son camarade. Pour masquer son crime, le présumé meurtrier âgé d’environ 14 ans, a enterré clandestinement le corps de son camarade dans la nuit du 7 novembre 2022. Les limiers du commissariat central de Thiès ont interpellé, puis placé en garde à vue le mis en cause.
Les cas de meurtres se sont succédé en 2022. Et le plus récent s’est produit à Mbour où un jeune ressortissant guinéen a tué deux personnes au marché de Mbour, après l’échec de sa tentative de cambrioler une boutique de transfert d’argent.
Durant l’année 2022, les cas d’agression et de meurtre ont considérablement augmenté, poussant les populations à monter au créneau pour demander plus de sécurité. Cette année finissante restera gravée dans les mémoires des nombreuses familles qui ont perdu leurs proches.
La cherté de la vie, un combat non gagné d’avance
L’autre facteur qui a beaucoup marqué l’aspect social en 2022, c’est la cherté de la vie. Dakar est devenue la ville la plus chère d’Afrique de l’Ouest. Une situation qui a poussé le président Macky Sall a lancé les concertations nationales pour la réduction de la cherté de la vie au Sénégal.
Après plusieurs semaines de conclaves des différentes commissions mises en place dans ce sens, le chef de l’État a procédé à leur restitution. «Ma volonté de toujours alléger autant que faire se peut les souffrances des populations face à la conjoncture internationale difficile, à travers les différentes recommandations des commissions et des mesures suggérées, je prends les onze décisions pour la réduction de la vie chère», avait lancé le président Macky Sall lors de la cérémonie de restitution au palais présidentiel.
Au total, onze mesures sont prises pour la réduction des prix des denrées, dont le riz, l’huile, la viande, le béton et le loyer. Mais les populations attendent toujours de voir les réelles répercussions de ces mesures dans leurs poches et dans le panier de la ménagère.
Les inondations meurtrières…
S’il y a aussi un fait qui un marqué l’année 2022 au Sénégal, c’est bien les inondations qui ont frappé le pays, surtout Dakar et sa banlieue. Des orages ont une nouvelle fois frappé la capitale, le sud et le centre du pays, le lundi 5 septembre 2022. Les pluies diluviennes ont fait officiellement trois morts. Elles ont provoqué aussi des inondations, des dégâts matériels et des perturbations sur les routes. Un phénomène lié au «dérèglement climatique», selon le président Macky Sall. Avec plus de 126 mm de pluie tombés dans la capitale, le Plan national d’organisation des secours (Orsec) a été déclenché le même jour, sur instruction du chef de l’État Macky Sall.
Comme à chaque période hivernale, les dommages subis par les habitants sont légion. Des pertes en vies humaines ont été déplorées à Dakar. Un automobiliste a perdu la vie après avoir été piégé par les eaux sur la corniche-Ouest. Les effets des fortes pluies ont aussi ôté la vie à une petite fille et à un adulte, tous deux électrocutés au niveau de la Zone de captage. Une troisième personne a survécu dans ces mêmes conditions.
Affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko : l’autre Sweet Beauté du dossier
L’autre fait qui a marqué l’année 2022, c’est le rebondissement noté dans l’affaire Sweet Beauté qui oppose la jeune masseuse Adji Sarr et le leader politique Ousmane Sonko.
En effet, après plus d’un an d’attente, le leader du Pastef a été finalement entendu dans le fond du dossier par le doyen des juges Omar Maham Diallo, avant d’être confronté avec son accusatrice Adji Sarr, le 6 décembre 2022. Plusieurs autres personnes citées dans cette affaire ont été aussi entendues. C’est le cas de Mc Niasse, Mamour Diallo, l’ex-capitaine de gendarmerie Touré, entre autres.
Des auditions qui sonnent comme un nouveau rebondissement dans le dossier, si l’on sait que depuis le passage de Mc Niasse devant le doyen des juges, la guerre des révélations semble être lancée. Chaque jour, on assiste à une publication d’audio tendant à incriminer ou à décharger les protagonistes.
L’année 2022 marquera aussi longtemps les populations qui n’ont pas toujours fini d’exprimer leur détresse par rapport aux politiques qui ne cessent d’accaparer les ressources du pays. Le rapport de la Cour des Comptes en est une parfaite illustration. Une situation qui plonge le Sénégal dans des lendemains incertains.
Espérons que 2023 viendra avec ses vagues de surprises avec un bonheur infini…
Maderpost / Dakaractu