On connaissait le khalife général de Médina Baye pour sa simplicité, mais on ne l’attendait sûrement pas sur le terrain du commentaire politique, tant la pratique n’est pas courante surtout dans le cadre d’une interview, mais qui connait l’intellectuel qu’il est et la dimension d’homme qu’il se plait à accomplir d’abord, ne peut s’étonner que Cheikh Mahy Ibrahima Niass ne se fasse pas prier pour dire à l’astre national ce qu’il pense de l’attitude des acteurs politiques. Morceaux choisis.
POLITIQUE – « Pour ce qui est des tensions politiques, vu l’enchaînement des choses, nous avons l’impression que les acteurs politiques du Sénégal, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, ne connaissent pas l’essence de la politique.
Pour eux, tout semble se résumer à occuper postes et sinécures, à conquérir le pouvoir alors que la politique, dans le vrai sens du terme, consiste à se battre pour les intérêts communs, à apporter des solutions aux préoccupations des populations, à leur construire une vie meilleure. Tous les acteurs politiques confondus prétendent défendre cet idéal, mais à y regarder de plus près, ce n’est vraiment pas le cas. »
Discours de l’homme politique sénégalais
« Nos politiciens tiennent souvent de beaux discours, prennent beaucoup d’engagements, mais nous avons l’impression que ce n’est pas toujours en phase avec la réalité que vivent les populations. A mon avis, nous devons penser le Sénégal dans sa globalité en tenant compte des préoccupations et attentes de tous et de tous les recoins du pays qui manquent d’eau, d’électricité, d’infrastructures sanitaires fonctionnelles, mais aussi du devenir du Sénégalais né aujourd’hui. »
« Ce n’est pas pour jeter la pierre aux politiciens, je les respecte beaucoup, pouvoir comme opposition, mais j’ai l’impression qu’ils n’ont pas encore pris la bonne voie qui devrait développer le Sénégal à la hauteur de nos ambitions et de nos aspirations. Et Dieu sait que nous avons les moyens de faire avancer les choses (…)»
Retour aux fondamentaux
«Le peuple sénégalais doit revisiter ce qu’est la politique. Nous ne pouvons pas comprendre que les plus grandes tensions au Sénégal ne surviennent qu’en période électorale ou aient des relents politiques. La question politique ne doit pas rythmer la vie des Sénégalais. Il y a un Sénégal avant et après les élections et nous aspirons à vivre dans la paix et la sérénité.
Il faut que nous apprenions à encourager les Sénégalais et surtout les jeunes dans des initiatives et actions qui leur profitent et profitent à tout le monde au lieu de les inciter à descendre dans la rue, à s’affronter, à saccager, jusqu’à ce que des vies tombent. La politique au Sénégal doit- elle se limiter à cela ? Non. Il faut en revenir aux fondamentaux de la politique : choisir par les urnes les hommes en qui nous avons confiance (…)
La manière d’arriver au pouvoir
« La façon dont on cherche actuellement à accéder au pouvoir ne nous produira pas forcément un leader à la hauteur de nos aspirations. Parce que ceux à qui on demande de descendre dans la rue, d’insulter et de se battre, ce sont les mêmes qui, demain, seront aux affaires et donc perpétueront les mêmes pratiques. Pour dire donc qu’on risque de ne rien apporter de nouveau à la construction du Sénégal de demain.»
Maderpost / Igfm
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