Sonko et Diomaye, sont à la barre depuis quatre mois, face à la réalité du pouvoir, surtout à ses impondérables, d’autant que la réclame, la fascination d’antan sur les jeunes, n’ont plus la force initiale de massification. La Power Génération comme disait naguère l’artiste Prince, s’étiole, les rotations sans solutions des pirogues et sa cohorte de morts, y compris, enfants, nourrissons, le prouvent.
TRIBUNE – Où va le pays ?
Quand les commandes d’un aéronef, ne répondent plus pour cause d’avarie du moteur ou de dysfonctionnement du système de navigation, la prochaine manœuvre, peut être un atterrissage forcé. L’immobilisme du pays ou l’avion sans plan de vol, est une lapalissade, à l’aune de la démarche erratique, du tâtonnement, tous azimuts du binôme, sur fond d’humeurs quasi permanentes du Premier ministre, à gérer.
L’assurance du mieux être, du partage des dividendes, a tant coûté au pays en morts, en biens détruits et surtout en démolition des valeurs, en déconstruction du bien public et de l’administration présumée colorée Bby. On a vendu le retour de la posture citoyenne pour chaque citoyen lamda, les valeurs du patriotisme, du souverainisme pour un Sénégal décomplexé, qui plus est, riche en hydrocarbures, de quoi avoir l’esprit tranquille. Le Pastef a présenté le Sénégal comme un pays, qui pourrait presque vivre en autarcie de par ses génies fiscalistes, assurés de remplir les caisses, notre pays devenu une puissance énergétique, désormais dans la cour des grands.
Sonko et Diomaye, sont à la barre depuis quatre mois, face à la réalité du pouvoir, surtout à ses impondérables, d’autant que la réclame, la fascination d’antan sur les jeunes, n’ont plus la force initiale de massification. La Power Génération comme disait naguère l’artiste Prince, s’étiole, les rotations sans solutions des pirogues et sa cohorte de morts, y compris, enfants, nourrissons, le prouvent. Le combat pour la victoire est aujourd’hui inversement proportionnel à la désillusion de ceux qui ont porté le combat Pastef : les jakartamen, les ambulants, les déguerpis, même s’ils n’ont pas raison dans l’absolu. Le tableau, n’est pas à noircir, il l’est déjà.
Les esprits avisés, s’attendaient en fait, à la dure réalité du terrain, au difficile respect des engagements, eu égard au manque notoire d’expérience du nouveau pouvoir dans la gestion de l’État. Ce pays est présentement plombé par d’abord l’ego puissant du Premier ministre, par son accaparement total de la gestion étatique au détriment du président de la République, par la croyance à un casting efficace. Ce qui sous entend “l’infaillibilté” des CV, les nouveaux titres en vogue, les particules “docteur” à l’effet bon chic bon genre, au détriment de.la compétence, l’essentiel. Ce régime est obnubilé par ” l’inévitable” grand remplacement népotique, soupape de sécurité du régime, à faire en toute urgence autant que possible. Mais la nouveauté, qui a fait bondir plus d’un, a été l’alignement du binôme, Ousmane Sonko en particulier sur les nouvelles orientations souverainistes des États putschistes dans un discours incohérent, difficilement entendable et comble d’héresie, les velléités de sortie du franc Cfa et naguère de la Cdeao.
Ousmane Sonko et Diomaye, peinent à trouver leurs marques, eux qui arboraient l’efficacité, l’expertise, la maîtrise du fast track pour épater, non seulement les vaincus, mais montrer à l’opinion, que le peuple a réellement fait le bon choix.
Cependant, notre pays au désormais mode de gestion fiscaliste, donne déjà dès appréhensions sur le doing business, rien que par l’arrêt brutal des constructions, le coup de genou, les mains dans les poches sur le coup de la presse, des affectations-sanctions de certains magistrats, les arrestations d’activistes, qui n’ont pas fait pire que certains, jadis dans l’opposition, à titre comparatif, l’historique punch line, le gatsa gatsa, qui a fait le tour de la terre, sans qu’aucun châtiment, n’ait été infligé à son diffuseur, qui s’adressait sans détour, au président Macky Sall. Quid du tourisme, la première industrie mondiale, jadis deuxième mamelle de notre économie, un tourisme devenu business, paradoxalement fonctionnarisé, qui dort, ankylosé, faute d’inventivité et d’hommes du sérail rompus à la tache pour le manager, pour créer de la richesse ?
Le pire dans cette gestion dyarchique, est l’immoralité, les reniements sans gêne des nouveaux dirigeants devant le peuple sénégalais, aujourd’hui abusé, dupé, balloté entre l’espoir du meilleur à venir et les chimères.
Il est vrai qu’il n’y a plus de partis politiques au sens noble dans le pays, mais plutôt des Gip, des groupements d’intérêts politiques sans offres conséquentes, plutôt dans la polpol ( politique politicienne) dans un interminable charivari pour la conquête du pouvoir, jusqu’à l’usure.
Les récentes nominations de Nit Dof, de Kilifeu, sont d’une absurdité monstrueuse. C’est un signe patent de l’incurie. Sonko et Diomaye en tant qu’enarques, ont tant soit peu appris, les grands axes du fonctionnement de l’administration au point de ne même pas envisager, les ubuesques nominations de Nit Dof et de Kilifeu. Dans le même esprit, Boughazelli, devrait être réhabilité pour recouvrer la dignité ? Il faut dire, que le mal du pays, n’est rien d’autre que le populisme et le manque d’un vécu, surtout riche pour la plupart des dirigeants. Nous nous éloignons de jour en jour de la classe, l’esprit chevaleresque, l’apanage des devanciers senghoriens et des leviers de la bonne gouvernance, du slogan Jubaal, n’en déplaise les thuriféraires du régime, ces hâbleurs zélés, les ralliés de la cinquième heure, tonitruants éléments, aujourd’hui, soit recyclés ou anoblis. Ils sont devenus soudainement de vertueux personnages, modèles de droiture, en dépit de leurs forfaits méprisables ou de leur responsabilité volontairement” floutée” sous l’ancien régime. Une sidération abracadabrantesque, de quoi rendre sa décoration. Le binôme à travers ces nominations-récompenses sans cause, a fini de nous conforter dans la capture du pays, dans un Sénégal en cage, devenu un État pastéfien, dans un climat d’intimidation.
Le Sénégal est aujourd’hui dans un immobilisme inquiétant pour nous d’abord, puis pour la communauté, nos partenaires, qui ont légitimement, le droit d’aller voir ailleurs plutôt que d’investir dans un pays en ruines. Il faut vraiment parfois se pincer pour se convaincre qu’on ne vit pas un cauchemar obsédant, qui nous enlace, un état pathologique à éloigner de nous pour notre équilibre. Et ce n’est ni la camomille comme tisane du soir pour aider à retrouver le sommeil du juste, mais c’est le retour à nos valeurs, à l’esprit des sages, ces bâtisseurs du pays, à retrouver l’impérieuse mission de travailler honnêtement pour le pays. C’est cette posture qui nous libère, qui devrait être notre bréviaire, le tout dans la vérité, dans un consensus, comme socle de management.
Avec tant de boucan pendant trois ans, pour jusqu’ici, une sinistrose, autant de désinvolture, de mépris sur des cadavres oubliés, le protocole assumé du Cap Manuel, autre élément factuel de deal, rampe de lancement du Pastef pour la conquête du pouvoir, la loi d’amnistie, le maintien du PR dans le Conseil de la magistrature, qui croire dans ce pays ?
Mamelles
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