En 2018, qui imaginait la socialiste, alors au plus bas, capable de décrocher un deuxième mandat ? Dimanche, la maire sortante a pourtant été largement réélue maire de Paris. Récit d’une renaissance.
PARIS – C’est elle qui mène la troupe, forcément. Ce dimanche après-midi de la mi-juin, à une semaine du second tour des élections municipales, Anne Hidalgo remonte la rue Soufflot avec son équipe de campagne, ses alliés écologistes et ses futurs adjoints. Comme François Mitterrand pour son investiture, en 1981. Mais tous à vélo, cette fois-ci ! Elle pose pied à terre place du Panthéon, retire son casque et se plante devant la mairie du 5e arrondissement, sous les fenêtres de Florence Berthout, l’une de ses bêtes noires, qui a longtemps dirigé l’opposition à Paris.
Devant les caméras, la maire-candidate se met à critiquer ceux qui « voudraient repartir en arrière, faire croire que la ville devrait encore se construire autour de la voiture individuelle, thermique, polluante ». « Ce n’est pas ce modèle-là que nous voulons », martèle alors la socialiste, qui appelle les Parisiens à lui « donner de la force pour faire bouger les choses ». En commençant par faire basculer à gauche le 5e, l’ancien fief des Tiberi…
Une femme de gauche plus écolo que les écolos, une chef de guerre, ambitieuse, un brin provocatrice et à la mémoire longue. En une image, tout est dit d’Anne Hidalgo. Y compris sa victoire annoncée, qui se lit au nombre de micros tendus ce jour-là et aux sourires des colistiers présents à ses côtés.
Les sondages confidentiels dont les résultats circulent alors ne laissent guère de doute. Une semaine plus tard, dimanche 28 juin, le succès se confirme. A 61 ans, Anne Hidalgo est réélue maire de Paris, avec une large avance (48,49 %) sur ses rivales Rachida Dati (Les Républicains, LR, 35,62 %) et Agnès Buzyn (La République en marche, LRM, 13,56 %). Le très symbolique 5e arrondissement, lui, reste néanmoins à droite, à environ 600 voix près.
Maderpost / Le Monde