Alors que la polémique sur «la mauvaise qualité» des compteurs d’eau de marque ITRON, accentuée par l’appel de SOS Consommateurs au retrait des 17.000 unités déjà commandées de ce matériel ne s’est pas estompée, le chef de la Division de la Métrologie au ministère du Commerce affirme que sur un échantillon de 2000 compteurs testé en milieu rural, tous étaient non-conformes.
HYDRAULIQUE – Le chargé de communication de l’Union du monde rural, Modou Diouf, trouve que cette sortie ne fait que conforter la position des populations rurales qui désapprouvent le changement intervenu dans la gestion de l’eau en milieu rural. Et d’ajouter que les compteurs en question ne sont que le symbole d’une volonté de tirer profit des forages ruraux.
«Ceci nous réconforte, encore une fois, dans notre argumentaire. Nous avons l’intime conviction que cette réforme n’est rien d’autre que de l’accaparement visant à mettre la main sur cette manne financière que les forages ruraux génèrent. Le Directeur de l’Ofor (Office des forages ruraux, ndlr) à l’époque, Lansana Gagny Sakho, avait lui-même fait l’estimation, la somme que ces forages-là génèrent par an, et ça faisait des milliards. C’est sur cette logique-là qu’ils veulent, aujourd’hui, s’inscrire pour tirer l’argent que ces forages génèrent. Les compteurs constituent de l’arnaque. Ils sont hors norme.
Dans un pays normal, où tout doit être contrôlé, si le chef de la Division de la Métrologie du ministère du Commerce avoue qu’il y a des compteurs qui sont impropres à l’utilisation, ça ne fait que nous conforter dans notre logique. Des mesures doivent être prises. Ce qui motive les exploitants, c’est d’appauvrir de façon illégale le monde rural. Avec ces compteurs, un paysan qui n’a aucune ressource, le facturer à plusieurs milliers de francs CFA est impitoyable. On ne va pas se laisser faire. Nous allons établir des ponts entre les différentes collectivités locales et nous tenir prêts pour montrer que nous avons, dans le monde rural, une prise de conscience, un sursaut patriotique. Ce qui était accepté dans le passé, ne l’est plus maintenant».
Maderpost / Sudonline / Fatou Ndiaye