Le canal à ciel ouvert d’évacuation des eaux pluviales et usées de Médina Mbaba, un quartier de la commune de Kaolack, est devenu au fil des années un dépotoir d’ordures, un réceptacle insalubre suscitant une inquiétude permanente des populations riveraines qui appellent à sa réhabilitation.
KAOLACK- Des sachets plastiques et autres types de déchets solides ornent la partie superficielle de ce canal à ciel ouvert point de réceptacle des eaux pluviales et usées qui proviennent de plusieurs quartiers de la commune de Kaolack dont les Hlm Sara, et Passoire Ndorong.
Des enfants insoucieux du danger et des menaces sanitaires de ce canal jouent non loin empruntant, parfois, une passerelle pour les piétons.
L’odeur nauséabonde qui se dégage ne semble pas déranger ces derniers contrairement aux populations riveraines de ce populeux quartier de Kaolack dont le sommeil est hanté depuis des années par ce réceptacle d’assainissement devenu une bombe écologique.
“Si on pouvait déménager, on l’aurait fait depuis longtemps pour s’éloigner de ce cadre envahi par des mouches et des moustiques’’, a confié à l’APS Arame Ndiaye, une vendeuse septuagénaire qui habite non loin du canal.
“La nuit, à cause des moustiques, il est très difficile de recevoir des hôtes dans nos maisons, dans de bonnes conditions, d’avoir une affluence d’acheteurs dans nos lieux de commerces’’, a ajouté la commerçante.
Selon elle, “ces conditions d’insalubrité du canal et la présence massive de moustiques dans le secteur ont porté un coup à l’affluence des acheteurs, surtout la nuit”.
Coumba, une commerçante trouvée assise dans les environs du canal près d’une table où elle expose des biscuits et beignets, a avoué que cet ouvrage constitue un ‘’risque permanent’’ pour les enfants du quartier.
“C’est près de ce canal qu’ils jouent au football où fréquemment ils sont obligés de descendre dans les eaux usées pour récupérer leurs ballons’’, a-t-elle déploré.
La vendeuse de biscuits a également souligné que durant la saison des pluies, “les eaux d’évacuation débordent du canal pour inonder les maisons riveraines”.
A quelques mètres d’une des passerelles de franchissement du canal se trouve la demeure familiale de Bilal Diagne qui soutient que la réfection du canal a été une veille doléance de ses parents.
“Nous sommes tous nés devant ce décor, rien n’a presque changé de ce canal à ciel ouvert qui a fini d’isoler le quartier Médina Mbaba des autres quartiers de la commune. Les charretiers même refusent de franchir les passerelles de ce canal pour accéder à l’intérieur du quartier’’, a-t-il renseigné.
M. Diagne a souligné que le rêve des populations riveraines de voir se réaliser des travaux d’aménagement du canal sont toujours relégués au second plan malgré les nombreuses promesses.
‘’Vous voyez bien cette plaque matérialisant la pose de la première pierre des travaux de reconstruction de ce canal, c’était avec l’ex-maire de Kaolack, Mariama Sarr qui, pourtant est une habitante du quartier. Mais, jusqu’à présent rien n’a changé’’, a fait constater Bilal Diagne.
Pour les habitants, a-t-il relevé, le plus inquiétant demeure le processus de salinisation engagé du sol du quartier, favorisé par la remontée à la surface des eaux et le déversement d’eaux usées dans le canal.
Fatou Awa, sœur du délégué de ce quartier, a déploré le non-respect des promesses de réfection du canal faites depuis plusieurs années. ‘’ Toutes les promesses de réfection n’ont jamais été tenues. D’ailleurs, ce sont les jeunes du quartier qui ont même construit ce ponton’’, a-t-elle indiqué, le montrant du bout d’un doigt.
Elle a insisté sur le fait que ce canal à ciel ouvert est un ‘’danger permanent’’ pour les populations du quartier mais particulièrement pour les enfants.
Maderpost / Aps