Pour arrêter définitivement les flux financiers illicites(FFI) en provenance de l’Afrique, des organisations de la société civile et des Ong qui portent le combat depuis des années dénoncent le manque de volonté des Etats africains à juguler définitivement ce fléau. Selon ces organisations, les chiffres qui sont donnés par les Etats Africains en matière de flux financiers illicites sont loin de refléter la réalité. FLUX FINANCIERS ILLICITES – Les crises récentes ont montré combien est critique la question de la mobilisation des ressources internes pour faire face aux pandémies et pour le développement de l’Afrique. La lutte contre les flux financiers illicites (FFI) est donc devenue, plus que jamais une urgence. En effet, la perte que subit notre continent du fait de ces FFI s’élèvent à 88,3 milliards de dollars par an et représentent 3,7 % de son produit intérieur brut (PIB). Pour arrêter définitivement les FFI en provenance de l’Afrique, des organisations de la société civile et des Ong qui portent le combat depuis des années dénoncent le manque de volonté de nos Etats africains à juguler définitivement ce fléau. Elimane Hady Kane de Legs Africa trouve que les chiffres qui sont donnés par nos Etats sont très loin de la réalité. Alors que l’ampleur est énorme. Il prenait part vendredi dernier à la table ronde organisée par Trust Africa sur le thème : «Les derniers développements en matière de flux financiers illicites et le rôle des médias africains ». « Nos autorités elles-mêmes bloquent l’information qui doit aller vers les populations. On doit nous donner les moyens de mettre la pression sur nos Etats pour qu’ils s’organisent et puissent faire face à ce fléau. Le rôle de nos Chefs d’Etats, c’est de prendre des initiatives panafricaines. Retrouvons-nous et essayons de mettre en place des décisions qui nous permettent de stopper ce fléau. Notre priorité, ce n’est de demander à ce qu’on annule la dette des pays africains, mais c’est que la plus-value qui est créée dans nos terres serve directement aux Africains », a-t-il déploré. Allant dans le même sens, Dr Malado Agne, enseignant-chercheur à Université Cheikh Anta Diop estime que la sensibilisation et la mobilisation citoyenne permettront de faire pression sur les autorités et de les pousser à agir dans le sens des intérêts des Africains. A son avis, le cadre le plus adapté des actions, c’est celui des Etats. « Les Etats sont souverains au-delà de toutes les contraintes internationales. Lorsque leurs intérêts sont en jeu, ils n’hésitent pas à violer les règles du droit. Ils peuvent du jour au lendemain se réveiller et dire qu’on arrête de toucher aux ressources naturelles de nos pays et mettre à l’arrêt toutes les activités qui existent en manière de flux financiers. Lorsque les Etats auront pris ces décisions, les gens du dehors auront pris leur responsabilité. C’est à partir de cette base solide qu’effectivement pourront se construire de véritables organisations panafricaines », a-t-elle soutenu. Pour sa part, John Kaninda, avocat au Barreau de Kinshasa, spécialisé dans les mines, les ressources, le droit de l’énergie, la réglementation et la fiscalité préconise une convergence de volontés politiques pour pouvoir créer un effet boule de neige qui permettra aux pays africains d’aller de l’avant. « On peut parler de solutions transnationales ou de solutions panafricaines, mais elles ne seront pas fortes si au départ, il n’y a pas des Etats forts qui ont une volonté forte de pouvoir juguler ce fléau », a-t-il relevé. Maderpost / Sud quotidien]]>
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