Le mythique Orchestra Baobab va célébrer ses 50 ans, ce vendredi 10 mars au Théâtre national Daniel Sorano, par un concert. Une occasion pour la bande à Thierno Koïté, de rendre hommage aux disparus et de montrer aux fans et aux nostalgiques que l’esprit même du Baobab qui compose ce groupe est toujours là, même si sur les 11 membres fondateurs du début des années 70, il n’en reste plus que 3 aujourd’hui.
MUSIQUE – 50 ans que l’une des plus prestigieuses formations musicales africaines enchante les mélomanes du monde entier. L’Orchestra Baobab du Sénégal a décidé de rendre hommage aux grands monuments qui ont fait que le Baobab existe jusqu’au jour d’aujourd’hui. Des premiers membres, il ne reste plus maintenant que Thierno Koïté, saxophoniste, Mountaga Koïté, percussionniste du groupe depuis 1974, et le guitariste Yakhya Fall. Les autres sont les benjamins du groupe, venus bien après. En conférence de presse hier, les croulants de l’Orchestra Baobab donnent rendez-vous sur la scène de Sorano pour un événement annoncé «mythique».
Thierno Koïté informe que la célébration de ce demi-siècle d’existence sera l’occasion de rendre hommage aux disparus et de montrer aux fans et aux nostalgiques que l’esprit même du Baobab qui compose ce groupe mythique est toujours là. «Nous avons organisé cet anniversaire surtout en rendant hommage aux disparus parce qu’ils avaient pleinement la volonté d’organiser ça, mais malheureusement ils ne sont plus là. Alors, en tant qu’anciens, on est obligés de leur rendre hommage. Ils nous ont légué quelque chose de grandiose que nous nous continuons à gérer», a-t-il déclaré.
Au programme, le groupe promet un cocktail explosif dont certains de ses tubes qui ont traversé les générations. «Ce que nous voudrions faire, c’est qu’à partir du répertoire, pour chaque morceau, un artiste est invité à monter sur scène et jouer avec nous», annonce Thierno Koïté. Déjà pour le morceau standard, Dée moo woor, explique-t-il, les enfants de Ndiouga Dieng seront invités à le chanter. Ensuite, une autre composition de Issa Cissokho sera chantée par Papino, et ainsi de suite. Des artistes invités participeront à la soirée, Omar Pène, Carlou D, Souleymane Faye et Baba Maal notamment. Ce dernier va jouer un morceau du Baobab qui s’appelle Fouta toro.
Une relève assurée
Les anciens, gardiens de l’identité du groupe, ont commencé à transmettre l’héritage aux jeunes ces dernières années afin que le Baobab reste éternel. «Nous tenons le flambeau avec nos enfants. Et nous voulons l’élever jusqu’au plus haut», promet M. Koïté, invitant tout le monde à se joindre à eux pour fêter l’Orchestra Baobab. A l’image de cet arbre majestueux et séculaire, le groupe de musique continue de défier le temps.
Porté par l’âme des disparus, l’énergie des anciens et l’enthousiasme des nouveaux, Alpha Dieng, fils du défunt Ndiouga Dieng, et Papino, fils de Mountaga Koïté, ont été initiés très tôt aux subtilités de l’orchestra. Maintenant les choses étant ce qu’elles sont, poursuit-il, ils sont obligés d’y ajouter une petite touche de modernité. «Et c’est la nouvelle génération qui nous l’apporte. La fougue, le dynamisme sont là», renseigne-t-il. Fondé au début des années 1970, ils ne sont plus que 3 sur les 11 membres fondateurs. Baptisé Boléro par l’orchestra Baobab, le jeune guitariste, René Souatche, qui a rejoint le groupe également en 2016, se réjouit d’avoir partagé des moments avec certains anciens qui ont disparu récemment, notamment Issa Cissokho, Balla Sidibé et Rudy Gomis. «Etre avec Baobab, c’est une fierté pour moi. Avec Baobab, j’ai appris une discipline dans l’expression musicale sur la scène et dans ma vie en dehors de la musique», témoigne le jeune qui a eu la chance d’enregistrer l’album hommage à Ndiouga Dieng.
«Nous sommes l’Orchestre national d’Afrique»
Le Baobab mérite une reconnaissance des autorités. C’est le cri du cœur de Thierno Koïté. Quant à Yakhya Fall, le guitariste, il souligne que l’Orchestra Baobab est aussi l’Orchestre national d’Afrique, car il regroupe toutes les nationalités, mais aussi ils ont réussi quelque chose que les présidents africains n’ont pas réussi : l’Unité africaine.
Maderpost / Le Quotidien