Macky Sall, l’inconnue électorale d’un côté, Ousmane Sonko et sa chape de plomb judiciaire de l’autre, au milieu Idrissa Seck que l’on entend de plus en plus, Karim Wade de moins en moins, Khalifa Sall filant dans son road trip en silence, Malick Gackou que d’aucuns jurent retrouver dans le quinté ou sextuplé final de la présidentielle 2024 et les autres qui comme tout le monde devront passer l’écueil parrainage. Le jeu politique ne fait que commencer.
Le procès pour diffamation intenté contre Ousmane Sonko leader de Pastef-Les Patriotes par Mame Mbaye Niang le ministre du Tourisme non moins demandeur d’une seconde « mi-temps » de milliardaire, la célébration des festivités du 63e anniversaire de l’accession à la souveraineté internationale du Sénégal derrière nous, retour à la vie normale si tant et elle est normale, mais surtout aux calculs, combinaisons politiques et édifications des forces prochaines dont principalement celles sur lesquelles les électeurs s’appesantiront pour faire leur choix le 25 février 2024.
Macky, l’inconnue électorale
« Au bout du rouleau », en dépit de tout ce qui ce qui défend dans le camp de la relative majorité, le Président sortant Macky Sall n’en est pas moins confronté à la réalité « d’écoute silencieuse, attentive et prochainement active » de ses compatriotes, qui n’attendent que sa déclaration pour se situer et se décider.
La multiplication de sorties des cadres de son parti et de sa coalition théorisant un troisième mandat de suite prospère à coup d’arguments se voulant « solides », dans la mesure où pour les partisans du président, le OUI majoritaire des électeurs au référendum du 20 mars 2016 exclut le premier mandat de 7 ans que « ne prend pas en compte » la Constitution révisée.
Nouvelles déclarations de 2022, voire avant et de plus en plus en 2023 qui effaceront difficilement dans la mémoire des masses celles antérieures du « constituant » soit le Président Macky Sall alors demandeur de la révision. Sans compter celles de deux de de ses anciens Premiers ministres. Notamment Dionne et Mimi Touré désormais opposante, depuis « l’infidélité » de 2022. Plusieurs autres cadres s’ajoutent à la liste. Tous, avec force, fracas et abnégation ont soutenu que le « constituant » ferait son dernier mandat puisqu’« une disposition constitutionnelle » demandée par lui-même le verrouillait lui-même. Autrement dit, « l’article 27 » de la Constitution s’appliquerait d’abord à lui-même.
Des années après, les Sénégalais entendent un autre son de cloche. « Le Président Macky Sall a le meilleur profil pour continuer le travail et gérer le gaz (power) et le pétrole dont il a les secrets ». Compréhension de la chose : nul autre Sénégalais que lui n’est capable de gérer le pétrole et le gaz. Les 19 millions de compatriotes apprécieront.
Le champion de Benno Bokk Yakaar dit lui-même, que la question de sa candidature est tranchée par la Constitution. Qu’en est-il de ses déclarations de 2015 et 2016, d’avant le référendum ? Sachons qu’elles ont été tenues dans un contexte. Décryptage : le contexte a changé et donc … Là aussi, les Sénégalais apprécieront. Ils n’ont pas sur leur tableau de bord que le bilan matériel « élogieux » du Président Sall, il y a aussi celui immatériel « désastreux ».
Sinon, une question toute simple s’entend. Macky Sall aurait-il trompé les Sénégalais et orienté leur vote en sachant que la Constitution révisée lui accorderait le droit de se présenter pour un troisième mandat consécutif ?
Déjà conquis en 2012 par la « réduction » inconstitutionnelle du mandat de 7 à 5 ans proposée lors de la campagne du candidat par Macky Sall, qui abdiquera le 16 février 2016 après l’Avis du Conseil Constitutionnel, que pensent aujourd’hui ses compatriotes qui n’ont pas oublié la promesse « non tenue » à laquelle vient s’ajouter une autre que le même Conseil constitution trouvera encore « inconstitutionnelle ».
Ces mêmes Sénégalais croiront-ils avoir été abusés à deux reprises ? Par ailleurs, sont-ils disposés à un compagnonnage de 17 ans avec le Président Sall
Des questions qui valent le détour. Ce d’autant que la perspective du coup KO dès le premier tour en 2019 parait peu évident en 2024. Soumis à l’exercice du second tour, rien ne dit que Macky Sall parviendra à réunir la majorité des suffrages. Les cas de Diouf et Wade sont des cas d’école. Si Sonko est au second tour…
Sonko, le marginal
Concernant justement le leader de Pastef, qu’il semble de plus en plus difficile d’écarter de la joute présidentielle, au regard du jugement de fin mars, à moins que tous les autres recours n’en décident autrement (5 mai pour l’appel, voire autre recours), sa probable candidature tient compte du fait que le procès concernant le « viol » et les « menaces de mort » contre la jeune masseuse Adji Sarr obéit à la règle du premier arrivé, premier servi en justice. Ce qui veut dire que le procès peut attendre encore longtemps. Le temps de la justice n’étant pas celui du politique. A moins qu’elle ne décide de mettre le turbo. L’attente peut nous amener à octobre, voire bien après. Le pays pourra-t-il faire l’économie de la stabilité politique et la paix sociale recommandées d’ailleurs par les partenaires du financier du Sénégal lors d’une rencontre en fin de semaine avec le Premier ministre Amadou Ba entouré de plusieurs ministres ?
Par ailleurs, Macky Sall voudra-t-il aller à une présidentielle à laquelle ne participera pas son opposant le plus en vue, Ousmane Sonko en sachant qu’il sera l’absent le plus présent dans les isoloirs ? Rien n’est moins sûr. D’une part, pour des raisons liées à la paix et la stabilité du pays, de l’autre pour l’impact sur le vote.
Vu comme le « sauveur de la Nation » par une bonne partie de la jeunesse sa principale cible, « sanctifié » par d’autres qui voient en lui le « rédempteur », le « saint » n’en est pas moins dans un process qui le marginalise, dans la mesure où rien ne dit qu’il sera de la course présidentielle en 2024. Trop de procès en cours, sans compter d’autres qui pourraient s’inviter, à moins qu’il ne jouisse d’une situation favorable inscrite dans la dynamique d’une « entente politique » souhaitée aussi bien par les Sénégalais que par les partenaires financiers. Le dialogue appelé par le chef de l’Etat à l’occasion de la Fête Nationale, le 4 avril dernier, laisse croire à une « possibilité » du genre.
Cependant, il ne faut pas écarter dans ce « dialogue politique », que le Président Macky Sall ainsi que Sonko soient dans le groupe de la présidentielle 2024, avec cerise sur le gâteau de voir les Sénégalais choisir en toute transparence, liberté et sécurité leur prochain président.
Cette perspective est peut-être la meilleure pour tous.
Un Macky Sall en course, un Sonko en prison, changeront la forcément la donne. Le dernier pèsera comme faiseur de roi. Les législatives du 31 juillet dernier sont là pour rappeler. Hors course, Sonko a donné un sérieux coup de main à Yewwi Askan wi.
Relancé, le leader de Pastef devra toutefois revoir sa copie. S’il est vrai que de nombreux jeunes lui sont favorables et qu’une bonne partie de ses concitoyens lui manifestent leur sympathie durant ses « moments difficiles », il n’est pas dit qu’ils concrétiseront leurs choix électoraux par un vote favorable, ce d’autant que les sorties de certains de ses lieutenants laissent perplexe sur le projet de Pastef.
De plus, dans sa lutte « contre le système » dont il « fait partie », selon d’aucun, Sonko apparait pour certains comme un « opposant de l’Etat ». Ce qui n’a rien à voir avec s’opposer au pouvoir ou au gouvernement. La différence ou nuance est assez forte pour ne pas être rappelée. Les initiatives musclées des forces de défense et de l’ordre sur sa personne en témoignent même si l’on aurait à redire. Mais l’État ne se fait pas prier, voire jamais prier. Il serait faible autrement.
Mobilisé et remobilisant les troupes, Ousmane Sonko d’aujourd’hui, qui n’a rien à voir avec celui de 2019, a non seulement bouleversé l’échiquier politique mais est devenu le politique le plus en vue. Champion de la « communication d’impact et d’influence », Sonko a su trouver sa « cible » pour faire bouger les lignes. « Populiste », « droit dans ses bottes », soucieux de son « image » de son « dress code », « guerrier des temps modernes », concepteur des slogans genre « Mortal Combat », « Gatsa-Gatsa » Sonko a installé dans l’imaginaire populaire le « don de soi » pour la « cause ».
Une stratégie qui paie dans un pays « fataliste », « dogmatique ». Du statut de « militant » on passe rapidement à celui de « talibé », au point de faire peur. Indubitablement, Sonko a pris de la bouteille, s’est construit un réseau et est aujourd’hui connu et reconnu dans le monde. S’il parvient à passer sans encombre les prochains mois, le phénomène est parti pour « casser la baraque », se retrouver au second tour de la présidentielle de 2024 et qui sait…
Idy, le grand retour ?
« Incompris » pour beaucoup, « tortueux » pour d’autres, « variant » pour certains, Idrissa Seck signe son retour tonitruant sur la scène politique. En témoignent ses « destitutions ». La plus en vue étant celle de du compagnon de toujours Yankhoba Diatara. Et les « nominations » dans son parti que d’aucuns jugent « totalitaires ». Il alimente de plus les titres de Presse.
Le « maître du verbe » champion du « silence d’autorité » selon le Dr Cheikh Omar Diallo, fondateur de l’École de l’art oratoire et du leadership, ne s’arrête plus depuis sa sortie de Thiès, en février 2023, à l’occasion de la « tournée économique » du Président Macky Sall en marge du Conseil décentralisé. L’ancien Premier ministre de Wade avait saisi l’opportunité pour laisser entendre, avec le verbe qu’on lui connait, que le chef de l’État gagnerait à ne pas se présenter en 2024 afin que les « langues de la postérité » lui accordent une place de premier choix dans l’histoire du Sénégal.
Pointé du doigt pour ne pas avoir été « plus explicite », voire « plus tranché » sur le troisième mandat, Idrissa Seck « dribble » encore son monde quand sa conférence de presse annoncée pour le 27 mars est reportée à une date ultérieure. La décision est rapidement commentée, mais elle est toutefois mise sur la décision de l’ancien maire de Thiès de ne pas « mettre de l’huile sur le feu ». En plus du procès d’Ousmane Sonko le 30 mars, il y avait une série de manifestations de Yewwi Askan Wi.
La « stabilité et la paix sociale » étant pour Idrissa Seck « sacrée » pour « être sacrifiée sur l’autel des vanités », il a préféré « reculer pour mieux sauter ». Pour celui pour qui il est « hors de question de marcher sur des cadavres » pour aller à Roume, la bataille pour la présidentielle ne fait que commencer.
A preuve, la destitution de Yankhoba Diatara au poste de 2e vice-président de Rewmi, annoncée au moment où ils étaient avec le Président de la République à la Place de la Nation pour les besoins de la Fête nationale. On soutiendra plus tard dans la presse que c’est plus pour avoir « rencontré secrètement le Premier ministre Amadou Ba » que pour ses propos favorables à la candidature de Macky Sall pour un troisième mandat soutenus quelques heures plus tôt à la télé, que Diatara a été sanctionné. Il n’en est rien. Il l’a été parce qu’il a dit le contraire de ce pense et veut son patron.
Sa rencontre avec le PM rentre dans le « normal gouvernemental », Idrissa Seck a été Premier ministre. Le Problème n’est donc pas là. Idrissa Seck « ne s’amuse pas ». M. Diattara paie la note pour n’avoir pas compris le message de Thiès.
Reste à savoir comment l’ancien Premier ministre va-t-il consolider son score de 2019, mieux, comment et combien il va peser sur la balance pour reprendre du poil de la bête afin de (re)devenir ce qu’il fut d’abord, ensuite incontournable à la présidentielle 2024. Au pire, à défaut de se positionner sur les deux plus hautes marches du premier tour, il s’agira d’être faiseur de roi.
Ce ne sont pas les travaux (Hercule ?) qui manquent pour le rhétoricien. Il est attendu sur le digital, le point fort de Sonko qui s’est joué des médias classiques non sans avoir peut-être perdu leur adoubement social. Exister donc sur le digital pour toucher la bonne « cible ». Donner des « explications » sur ses décisions de 2007, notamment sur sa réconciliation avec Me Wade parrainée par Touba et Tivaouane, à quelques semaines de la présidentielle. Comme pour ses retrouvailles avec Macky Sall durant le covid-19.
Idrissa Seck, qui a rendu visite à Ousmane Sonko avec qui il a prié au petit matin avant le procès du 3o mars, devrait pouvoir compter sur de « solides appuis », sur des électeurs « mûrs » qui en ont « terminé » avec Macky Sall.
S’il parvient à filer sa toile d’araignée, il n’est pas exclu de le voir peser très lourd à défaut d’être présent au second tour, ce d’autant qu’il peut compter sur une frange du PDS. En effet, le parti du Président Wade ne sachant pas sur quel pied danser. Entre ceux qui sont avec Wade père, les autres qui sont avec Karim qui ne veut pas entendre parler d’amnistie et ceux qui attendent de voir Idrissa Seck venir prendre ce qu’il y a à prendre, il y a de quoi faire, ce d’autant que comme le candidat du PUR il a assuré sa candidature, contrairement aux autres qui sont dans l’expectative.
Karim, de plus en plus loin, Khalifa trop silencieux
Annoncé à plusieurs reprises à Dakar, Karim Wade n’a jamais été aussi loin de la capitale sénégalaise. Le jeu politique « mi-figue mi-raisin » imposé par Macky Sall explique cette situation. Le problème de l’ancien « tout puissant ministre d’État, ministre de la terre et du ciel » qui « avait bien travaillé » aux yeux du père biologique au point qu’il l’exprime publiquement son admiration qu’il entendait partager avec la « mère », n’est pas son inéligibilité. Cette question est dépassée, L’amende de 138 milliards FCFA à verser au Trésor pèse.
Pour rappel, il avait été condamné à 6 ans de prison et une amende 138 milliards par la CREI en 2013. Sans amnistie ou un procès qui laverait totalement son honneur, Karim Wade n’a aucune chance d’arriver à Dakar sans risque. La contrainte par corps pourrait s’appliquer à lui. De plus, il faudrait qu’il ait un document officiel qui lui permette de traverser la police des frontières.
Karim Wade a cependant dit à qui voulait l’entendre, qu’il voulait être lavé dans l’affaire d’enrichissement illicite qui lui a valu un séjour carcéral à Rebeuss, plutôt que de se voir absout par l’enchantement d’une amnistie certes profitable à lui mais non moins chargée d’interrogations.
A 10 mois de la présidentielle, il est plus près de ne pas faire le saut électoral qu’il pourrait rater d’ailleurs que de prendre un pari risqué, sinon celui d’être blanchi. A quoi bon venir à Dakar pour des piges politiques sans intérêt alors que le Qatar se projette de plus en plus en Afrique avec des idées bien en place. Vu sous cet angle, Karim Wade qui a des « amis » sur le continent, est justement une clé pour le Qatar en Afrique.
L’ancien tout puissant ministre d’Etat, du Ciel et de la Terre, peut donc attendre et « laisser couler », en attendant que le ciel sénégalais s’éclaircisse. Il peut se projeter en 2029, ce d’autant que le temps est trop court pour une amnistie, d’une part, et d’autre, de se faire une place de choix dans le vote des Sénégalais.
La question est de savoir par contre sur qui misera Karim Wade. Un opposant qui pourrait faire deux mandats de suite ou Macky Sall qui partirait en 2029 s’il rempilait en 2024 ? Ses relations avec Idrissa Seck et Ousmane Sonko nous étant inconnues, donnons notre langue au chat.
Du côté du taiseux Khalifa Sall, on sait tout au moins qu’il a pris la route en vue de tracer sa voie et marcher sur les pas de Macky Sall. Écarté de la présidentielle de 2019, absent de la course pour la ville de Dakar en 2022, Khalifa Sall peut compter sur les résultats d’un sondage confidentiel pour se faire une idée précise de sa « représentation nationale ». Au pire des cas, il sera faiseur de roi.
Toutefois, comme Sonko pris dans la nasse judiciaire, et Karim Wade limité par son amende de 138 milliards FCFA à payer au Trésor, Khalifa Sall traine la « caisse d’avance ».
L’écueil parrainage ne devrait cependant pas lui poser un problème. Il peut hériter de l’appareil et des voix d’un Parti socialiste moribond « absorbé » par l’APR. Reste à Khalifa Sall, qui fait un gros travail de terrain, de réunir les « verts », les « nostalgiques » du PS, s’il en existe. Et d’aller piocher dans le jardin des indécis.
Silencieux, comme le cobra, il avance, ne laissant rien filtrer. Mieux, il a rendu le blouson patronal de Yewwi. Serait-il sur la même marche qu’Idrissa Seck qui avait battu le rappel des coalitions en 2019 ? Se positionnera-t-il pour au pire être un faiseur de roi ? Peut-il être du second tour ? Le silence qui enveloppe sa pérégrination politique pourrait s’avérer payant à l’arrivée.
Le nom de Malick Gackou, leader du Grand Parti, s’entend dans les salons feutrés du Plateau. D’aucuns sont convaincus qu’il sera de la partie. Ancien ministre des Sports puis ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur formel sous le premier gouvernement de la deuxième alternance, Malick Gackou est ce qu’on peut appeler un rebondeur de l’espace politique. Il sait se faire entendre et sait comment s’y prendre avec les jeunes. Son passé de dirigeant sportif, sa culture du sport et son implication dans l’arène de la lutte et les œuvres sociales font de lui « quelqu’un d’aimé ». Il faut dire que le « Polonais » et ancien « disciple » de Moustapha Niasse a été à bonne école. Sa démission spectaculaire de son poste de ministre du Commerce le 13 février 2013 a non seulement surpris tout le monde mais a montré une facette de l’ancien numéro 2 de l’AFP.
Il sait s’en aller quand il y a divergence. Abdoul Mbaye l’a appris à ses dépenses lors de la bataille que se livraient meuniers et boulangers sur le prix du sac de farine. Abdoul Mbaye, alors Premier ministre avait tranché en faveur des boulangers, Gackou a claqué la porte. Il fallait le faire pour un politique de gauche.
Reste à savoir s’il a les moyens de son ambition.
Enfin, il y a les autres. L’enfant de troupe et industriel Déthié Fall, ancien numéro deux d’Idrissa Seck. Ayant marqué d’une pierre blanche les locales de 2022, le libéral Déthié Fall va-t-il tracer sa route et engager la bataille de la quête du parrainage ? Va-t-il rejoindre son ancien mentor Idrissa Seck pour aller à la conquête de la plus haute magistrature. « Jamais en politique on ne dit jamais », a-t-il laissé entendre. Le Parti républicain pour le progrès qu’il dirige a gagné l’estime de plusieurs de ses compatriotes.
Dr Abdourahmane Diouf, un autre ancien de Rewmi et leader de AWALE s’invite aussi dans la danse présidentielle. C’est dire la densité de Rewmi et ce qu’Idrissa Seck a perdu en cours de chemin. Intellectuel de haut niveau, cet ancien directeur général du Club des investisseurs « impressionne » en Afrique. Les « approches » d’Abdourahmane Diouf sont « cotées ». Libéral pur jus, défenseur du secteur privé national, redoutable débatteur, aussi bon en français qu’en wolof, il devra cependant réussir le pari du parrainage.
L’ancienne Première ministre, désormais opposante, Mimi Touré pourrait être cette première femme sénégalaise présente à la course présidentielle. Sa présence dans le groupe de protagonistes directs le 25 février serait non seulement historique mais fort intéressant à suivre. Connue pour savoir « accélérer la cadence », Mimi Touré doit cependant passer par l’épreuve pré-électorale à savoir assurer ses parrains. « Jamais élue, toujours nommée », pour reprendre ses détracteurs, elle s’attaque à grosse partie et devrait compter que sur elle-même dans un pays qui n’est peut-être pas prêt de confier le pouvoir à une femme, dame devrait-on dire. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour Mimi.
L’ancien directeur général des Douanes, M. Boubacar Camara, « plébiscité » sur le continent par des chefs d’Etat qui ne ratent pas ses « conseils », devra aussi passer par l’écueil parrainage, tout comme Bougane Dany Guèye qui a du mal à rassembler ses parrains. Il en est de même pour l’ancien Premier ministre de Macky Sall, Abdoul Mbaye, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur Mary Teuw Niane, etc.
La curiosité d’ailleurs de la présidentielle sera peut-être le nombre d’anciens Premiers ministres candidats dont un certain Hadjibou Soumaré à voir venir.
Pour beaucoup, la bataille du parrainage ne s’annonce pas une partie de plaisir, du fait des doublons, de la mauvaise foi, de l’achat des signatures, etc., si l’on en juge par les péripéties des candidats de 2019.
Maderpost