Mbour dit non aux projets immobiliers sur la lagune de Mballing Pour rappel, la lagune de Mballing prend sa source à la plage d’Orstom, à Mbour, et va jusqu’aux îles du Saloum, jouant un “rôle d’exutoire naturel en cas de marée haute extrême mais également celui de bassin de rétention pour le drainage naturel des eaux pluviales des zones environnantes déjà très inondables”. Un représentant de l’association avait dénoncé à l’émission Jakkaarlo Bi de TFM les autorisations données aux promoteurs sans une étude environnementale fiable. Une autre association, cette fois de Mboro s’était signalée quelques semaines plus tôt, dans la même émission toujours, pour des problèmes également liés à l’environnement. Mboro avait prévenu sur les manaces
Située dans une zone côtière écologiquement riche aux énormes potentialités économiques (maraîchage, pêche, industries, tourisme, commerce…), la Communauté rurale (CR) de Mboro exerce “une forte attraction sur les populations de la région et même au delà”.
Des spécialistes n’avaient manqué de prévenir que Mboro ne pouvait que devenir “un important centre rural urbanisé” qu’il fallait prévenir. Du fait de son influence “liée à l’installation d’unités industrielles d’extraction de phosphates (CSPT) et de production d’engrais chimiques (ICS) et à l’importance des Niayes”.
Sur cette bande littorale de 548 km2 se côtoient des espaces agricoles, établissements humains et des industries.
Il est évident que activités sectorielles mises en oeuvre dans ces divers domaines et la pression humaine à certains endroits soulevaient immanquablement la question de “l’insalubrité environnementale et ses conséquences”.
“Le manque de réseaux d’assainissement et d’évacuation d’eaux usées et l’absence d’éducation environnementale font que cette zone mérite une attention particulière quant aux risques de pollution pouvant provenir aussi bien des rejets industriels, des produits du maraîchage, du système d’évacuation des eaux usées et des déchets domestiques” faisaient remarquer il y a quelques années des spécialistes dans une étude.
Soulignant que sur le littoral, la nappe phréatique est peu profonde (captée entre 0,5 et 20 mètres), ils avaient alerté sur la surexploitation par les ménages, les maraîchers et surtout les industries.
“On entrevoit déjà les menaces pesant sur la qualité des eaux : contamination chimique et bactériologique à partir de la surface du sol.”, disaient-ils. Ils ont eu raison. Des années plus tard, des jeunes connectés par la jonction des révolutions sociétales de l’ère digitale prennent non seulement mieux connaissance des problématiques et enjeux non avoués, mais expriment désormais et davantage leur opinion et leur désaccord.
Yenne ne veut pas de port
Vendredi 20 juillet, c’était au tour d’une association représentée par M. Berthé, toujours dans l’émission Jakkaarlo Bi animé par le journaliste Khalifa Diakhaté, décidément soucieux de l’environnement, de s’illustrer pour dire le refus des populations d’endosser un autre projet dont elles ne maîtrisent rien.
Les habitants de Yenne, Ndayane et Toubab Dialaw ne veulent pas du Port du Futur. Elles sont convainques que ce port long de plusieurs kilomètres et promesses trébuchantes de dédommagement “cache” un envers du décor que le gouvernement ne leur a pas dit.,
Ce port serait un “un volcan” qui pourrait faire d’énormes dégâts à “son réveil”. Comme toutes les autres dans les autres localités, les populations “refusent de troquer le bruit reposant des vagues contre les bruits du monstre”.
Elles sont convaincues qu’elles font face à un “projet de déconstruction”. “Les chiffres du port du futur font peur. Les conséquences néfastes devraient faire réfléchir à deux fois avant que les premières pierres ne soient posées. 1km de digue dans la mer, 20 m de profondeur, 600 hectares réquisitionnés pour la première phase, 1 200 pour la deuxième phase et enfin 1 800 hectares pour la phase finale. Ça sent l’expropriation de milliers de personnes qui devront trouver asile ailleurs”, dit l’association.
“Avec la digue de 1km dans la mer, les conséquences écologiques sur le système marin seront irréversibles. Plus proche de là, à Saly, des plages ont disparu sur tout le litoral de la baie, en partie à cause d’une petite digue construite quelques Km plus au Nord. A Saint-Louis, des décisions prisent à la hâte ont également eu des répercussions sur le littoral et sa population. Des exemples comme ceux-là donnent froid au dos en pensant à ce qui peut arriver à cette partie de la côte. Plus de plages, plus de villages, même la légendaire résidence présidentielle qui date de Senghor ne sera pas épargnée.”, explique encore l’association. Oukam ne veut pas de l’usine de dessalement En dépit de la longue pénurie d’eau qui a fortement perturbé les Dakarois pendant plusieurs semaines, voire mois, les Ouakamois “très peu confiants” ne voient pas d’un bon oeil la validation de l’Etat, avec l’appui du Japon, de construire une usine de dessalement de l’eau de mer au bas du célèbre phare des Mamelles plus indiquées disent les techniciens du fait de la profondeur. Le gouvernement du Sénégal veut y faire construire un centre de traitement capable de produire 75 000 mètres cubes d’eau. par jour et qui sera construit à partir de janvier 2018 dans la zone du célèbre phare des Mamelles. Lancé en 2015, ce projet ne rencontre pas l’adhésion des Ouakamois qui mesurent le changement du décor, des habitudes, de leur vie simplement. La disparition de la plage et de leur cadre de vie qui “souffre déjà beaucoup de l’attribution du front maritime aux étrangers” suffisent à corser leur courroux. Quand il s’y ajoute la pollution liée aux impacts de rejet de sels et produits chimiques dans la mer, les populations qui ne font pas confiances aux études préfèrent voir les poissons ne pas être confrontés aux neuf tonnes de rejet du mélange de sel et produits chimiques. Diender se rebelle “Unie comme un bloc pierreux”, la population du Diender a investi la rue vendredi 20 pour dire “non l’assèchement de la zone des Niayes”, lit-on sur facebook. Les solutions du gouvernement pour juguler la pénurie d’eau en “suçant” Diender de son eau ne plait pas aux populations qui l’ont manifesté et n’entendent pas s’arrêter. “L’âme des Niayes, c’est l’agriculture”, disent-elles. Elles se sont braquées à la suite de la décision gouvernementale “d’implanter 11 forages” et d’en “réquisitionner” 3 des leurs, sans “aucune étude impact environnementale”. “Les Dienderois n’avaient que leurs yeux pour constater l’implantation de 11 forages et 3 de leurs forages réquisitionnés. Ces 14 forages vont pomper un débit 30000 m3/jour, soit 30000000 de litres d’eau pour l’acheminer à Dakar. Ceci sans qu’aucune goûte d’eau ne soit verser à Diender.”, se plaint-on du côté de Diender qui “se pose la question à savoir s’il existe des Sénégalais de première zone et des Sénégalais de seconde zone”. “Nous n’avons rien contre Dakar, mais sont ils plus Sénégalais que nous autres Dienderois ? Cette mesure de l’état est la politique de déshabiller Jean pour habiller Paul. Certes nous notre électorat est modique par rapport à celui de Dakar mais on reste toujours citoyen sénégalais.” Kédougou a sec Quelques jours plus tôt dans la semaine, c’était à l’IAM, chez Moustapha Guirassy que l’association Elerte Environnement basée à Kédougou et présidée par Oudy Diallo, disait aux journalistes le désoeuvrement des populations kédovines confrontées à un “grave problème d’eau” du fait de l’exploitation incontrôlée de sociétés d’extraction d’or sur le fleuve Gambie après la contamination de la Félémé. Habib NGOM ]]>