Les garde-côtes bissau-guinéens, qui reprochaient aux pêcheurs de Joal d’utiliser du mono-filament, avaient été retenus pendant une semaine. Les quatre militaires marins kidnappés par des pêcheurs sénégalais ont quitté le territoire sénégalais pour rentrer chez eux, à Bissau.
PECHE – 12 pêcheurs Sénégalais ont débarqué mardi, au quai de pêche de Joal/Fadiouth, avec 4 garde-côtes bissau-guinéens dans leurs bagages. Ils avaient kidnappé les quatre marins bissau-guinéens, en signe de représailles après l’immobilisation d’environ cinq de leurs embarcations transportant plus de 100 pêcheurs au mois de septembre dernier.
Les marins ont été libérés par la gendarmerie avant d’être logés dans un hôtel. Ils sont rentrés hier jeudi, dans leur pays. Les deux capitaines des pirogues, dénommées «Aminata Sow Guèye» et «Papa Amadou Guèye», en garde à vue à la gendarme- rie, ont été présentés au Procureur du Tribunal de grande instance de Mbour.
Après avoir subi un retour de Parquet, au-delà du man- dat de dépôt, ils risquent gros…
Les pêcheurs de Joal sont-ils des récidivistes ?
En tout cas, il y a trois ans, une famille de pêcheurs, ayant des parents à Joal, mais habitant le quartier Tefess de Mbour, avait fait le même coup. Ces pêcheurs partis en Guinée-Bissau pour chercher du poisson, ont été interdits d’accès parce que n’ayant pas de licence de pêche. Leurs matériels avaient été saisis et la marine de ce pays avait demandé de les ramener à la terre ferme, elle avait mis dans la pirogue un garde-côte.
Pour se venger, ces pêcheurs étaient finalement partis avec l’agent bissau-guinéen, pour finalement accoster au quai de pêche de Joal. Le capitaine avait été arrêté et avait écopé d’un an de prison ferme.
Un an auparavant, des pêcheurs de Guet Ndar avaient également kidnappé un autre garde-côte bissau-guinéen, trimballé aussi jusqu’à Joal.
Cette fois encore, la main du Tribunal aura été lourde, car ils avaient écopé d’un an de prison ferme. Les acteurs de la pêche se désolent de la situation avant de justifier l’acte des pêcheurs.
“La plupart des pêcheurs arrêtés souffrent une fois en Guinée Bissau. L’amende est trop chère, ils n’ont aucun interlocuteur, ils peinent à manger, ils perdent tout leur matériel, alors qu’ils ont dépensé plus de 5 millions de F Cfa entre la pirogue, le carburant et autre. Pour éviter cette galère, ils essayent de trouver une solution“, a déclaré Moustapha Diatta.
“Nos autorités n’ont pas pris les dispositions pour pouvoir protéger les eaux sénégalaises. Aujourd’hui, si on arrive à quitter ce pays pour aller dans un pays étranger pour trouver du poisson, c’est parce que les ressources sont mal gérées. C’est cela le vrai problème. Même si j’avoue que kidnapper des soldats peut entraîner un conflit entre deux pays. Tout cela, c’est à cause de nos autorités qui n’ont pas bien géré nos ressources“, a pesté le coordonnateur de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal, section Mbour.
Les acteurs de la pêche invitent aussi les pêcheurs à respecter les lois et règlements des pays étrangers.
“Par exemple, un pêcheur qui part en Gambie, le minimum qu’il faut faire c’est se rendre au service de pêche et voir les autorités pour pouvoir s’informer du mode de pêche gambien afin de pouvoir éviter certaines dérives“, Pape Gana Gueye, coordonnateur du Conseil local de pêche artisanal de Joal-Fadiouth.
Maderpost / Leral.net