De la tension ambiante dans l’air, elle bouillit à un degré telles les laves d’une éruption de volcans. Elle chauffe la nature, stimule les nerfs et irrite la colère. Une situation inquiétante qui mérite que l’on s’y attèle en s’interrogeant vers quoi tend le Sénégal ?
TRIBUNE – Comment avons-nous pu tomber si bas ? De pays de la Téranga (hospitalité), le Sénégal est passé aujourd’hui à pays à “tolérance zéro”. Oui, “tolérance zéro” ont-ils dit : c’est la nouvelle chose la mieux partagée au pays des “républicains” et “patriotes” auto-proclamés. N’est-il pas temps de chiffonner les écarts avant que la césure ne devienne indélébile ? En tout cas c’est ce que voudrait la raison.
Les menaces, intimidations et appels notés depuis quelques jours, de part et d’autre n’augurent rien de paisible et si l’on y prend pas garde, ils risquent de plonger le pays dans une nouvelle spirale de violences pouvant faire des dégâts pires que ceux de mars 2021, qu’Allah nous en préserve.
Tout laisse filer vers un affrontement entre les partisans d’Ousmane Sonko, leader de Pastef-Les Patriotes et forces de défense et de sécurité. Tous les clignotants sont au rouge et on continue de faire semblant comme si rien n’était (ça va bien sénégalaisement).
Après avoir décrété la levée du blocus de Ziguinchor où certains de ses partisans avaient barricadé son domicile pour ne pas assister à son arrestation, Ousmane Sonko a annoncé son retour à Dakar par “une caravane de la liberté”.
Seulement le maire de Ziguinchor appelle tous les sénégalais s’identifiant à son projet à la mobilisation pour faire face à Macky Sall qu’il accuse d’être l’instigateur de tous ce qui l’arrive. Un appel qui n’est pas passé inaperçu dans l’oreille du gouvernement.
Hier, à l’occasion de la séance des questions d’actualité au gouvernement, le ministre porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana a laissé entendre que “l’ordre sera maintenu” à tout égard.
Mieux, son homologue des forces armées, Sidiki Kaba a rassuré que “si la décision de justice prescrit une arrestation, elle se fera dans toute sa rigueur”, en parlant du procès de l’affaire Sweet Beauté dont le verdict est attendu le 1er juin prochain.
Suffisant pour qui sait lire entre les lignes de prendre son bâton de pèlerin afin de sonner le tocsin car l’heure est grave et l’avenir parsemé de nuages qui ne présagent aucunement des garanties de stabilité gage du développement.
A cela s’ajoute la présidentielle de février 2024 en ligne de mire avec son lot d’incertitudes en ce qui concerne les candidatures. Inutiles d’épiloguer sur les risques d’inéligibilités qui planent sur les têtes de Karim Wade, Khalifa Sall, Ousmane Sonko et même de Macky Sall. A l’image de la situation du pays, le paysage politique est tout aussi désolant pour un pays jadis vitrine de la démocratie en Afrique francophone.
Haro ! On ne joue pas avec le feu surtout quand le pétrole et le gaz sont à côté.
Maderpost / Mamadou Ba