ECONOMIE – La décision est forte, voire courageuse. Le seul objectif est d’éviter toute sorte de grincements de dents. Pour cette année, il n’y aura pas d’évaluation du climat des affaires des pays.
La Banque mondiale a suspendu la publication du rapport Doing business. Dans un communiqué publié sur son site Web, le 27 août 2020, l’institution internationale explique sa décision par l’existence d’irrégularités dans la collecte des données. Le classement Doing business fait souvent l’objet de contestations.
Certains pays rejettent parfois les notes qui leur sont attribuées. Généralement, ces contestataires remettent en cause les méthodes utilisées. Pour éviter toute sorte de polémique, la Banque mondiale a décidé de procéder à un examen approfondi des données sur les cinq derniers rapports et de mener un audit indépendant pour vérifier le processus de collecte et d’examen des données.
«Nous agirons sur la base des résultats et corrigerons rétrospectivement les données des pays les plus touchés par les irrégularités», promet la Banque mondiale, dont la décision de revérifier les données sur les méthodologies de validation ne surprend pas le Sénégal. Qui avait attiré l’attention de l’institution internationale dans ce sens.
«En 2013, le gouvernement du Sénégal avait attiré l’attention de la Banque mondiale sur les procédures de validation des données. Le Sénégal avait posé cette question de bien ré-auditer les processus de validation des réformes», fait savoir Lamine Bâ, Directeur de l’Environnement des affaires du Sénégal.
«Ce reclassement peut avoir un impact positif»
Ce rapport non-publié contient des irrégularités. Comme dans chaque publication, des pays ont encore eu de mauvaises notes. La Banque mondiale a informé ces Etats concernés par ces irrégularités. Mais, le Sénégal n’en fait pas partie, selon le Directeur de l’Environnement des affaires. Il affirme : «Nous n’avons pas été saisi (pour des irrégularités). Le Sénégal ne peut pas être concerné.»
Si le Sénégal est épargné, c’est parce qu’il a un processus assez transparent. L’avantage qu’on a au Sénégal, informe Lamine Bâ, au téléphone, est que «les contributeurs qui valident ces données travaillent dans toute la transparence possible. Ils ont des liens directs avec les groupes de la Banque mondiale. Ils n’ont aucun lien avec le gouvernement. Ce sont des gens du secteur privé qui sont connus et qui dépendent directement de la Banque mondiale.»
La Banque mondiale va auditer et corriger les données. Ainsi, il y aura un nouveau classement du Doing business. Le Sénégal se prépare à une meilleure note que celle qu’il a eue par le passé. Pour le Directeur de l’Environnement des affaires, «ce reclassement peut avoir un impact positif» sur le Sénégal.
Lamine Bâ se base sur le fait que l’environnement des affaires est en constante amélioration au Sénégal. «Nous étions sur un bon trend d’amélioration de l’environnement des affaires et nous poursuivons la mise en œuvre des réformes. Il faut reconnaître que ce n’est pas le seul classement qui a reconnu les efforts de réforme du Sénégal.
Nous pensons que nous sommes sous évalués dans le Doing business au regard du rythme des réformes», dit-il. Le Directeur de l’Environnement des affaires précise que les Etats ne font pas de réformes pour des besoins de classement. «Nous faisons des réformes pour faciliter la vie des entreprises au Sénégal afin de créer plus de valeur ajoutée et d’emplois», indique-t-il.
Maderpost / Igfm