FINANCE – Le Sénégal n’a pas levé de ressources sur le marché financier sous régional durant le premier trimestre 2018 alors qu’il avait mobilisé 77,4 milliards sur la même période de l’année précédente.
Ce qui devrait, en partie, expliquer la baisse notée sur le marché régional dans sa globalité.
Le Rapport sur la Politique Monétaire dans l’UMOA Juin 2018 renseigne que le montant global des émissions brutes sur le marché régional de la dette publique s’est élevé, au premier trimestre 2018, à 493,1 milliards, en baisse de 316,9 milliards par rapport aux trois premiers mois de l’année 2017.
Alors que les émissions nettes se sont établies à 504,8 milliards à fin mars 2018.
Cette posture de prudence adoptée par le Sénégal ne s’explique-t-elle pas par la montée en flèche du niveau de la dette du pays même s’il n’a pas encore atteint le seuil retenu par l’UEMOA ?
L’avenir nous édifiera.
La Côte d’Ivoire mène la danse
Si le Sénégal est resté muet depuis le début de l’année, tel n’est pas le cas pour la Côte d’Ivoire qui joue son rôle de leadership, même sur ce segment du marché régional de la dette publique.
Le document de référence renseigne que la Côte d’Ivoire a mobilisé 87,1 milliards contre 346,9 milliards un an plus tôt.
Par ailleurs, il a été souligné que le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont eu recours aux marchés financiers internationaux pour assurer la couverture de leurs besoins de financement.
Sur ce point, il est indiqué qu’au cours du premier trimestre de l’année 2018, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont levé des ressources sur les marchés internationaux par émission d’euro-obligations.
Pour la Côte d’Ivoire, précise la même source, le montant global mobilisé se chiffre à 1,72 milliard d’euros, soit 1.115,0 milliards de francs CFA. Quant au Sénégal, il s’agit d’une émission en deux tranches, à savoir en dollars des Etats-Unis pour un montant de 1,03 milliard, soit environ 531,2 milliards de francs CFA, et une opération en euros pour 1,0 milliard, soit environ 656,0 milliards de francs CFA.
Sur le compartiment des bons du Trésor, informe la même source, vingt-et-une émissions ont été réalisées pour un montant total de 380,2 milliards, contre trente émissions pour 618,6 milliards un an auparavant.
Elle confie que les maturités de 6 et 12 mois ont été les plus sollicitées avec dix-huit émissions d’une valeur globale de 339,3 milliards, soit 89,2% de la valeur totale des bons émis sur cette période.
Avant d’ajouter que les Trésors publics ont mobilisé 112,9 milliards sur le compartiment des obligations contre 191,4 milliards au premier trimestre 2017. A cela s’ajoutent les douze émissions réalisées pour des maturités de 3 ans (9 émissions), 5 ans (2 émissions) et 7 ans (1 émission).
3.782,0 milliards à mobiliser en 2018.
Le Rapport sur la Politique Monétaire dans l’UMOA informe que le coût moyen des ressources levées par les Etats s’est inscrit en hausse, en variation annuelle, sur le compartiment des bons du Trésor.
Le document note que le taux d’intérêt moyen pondéré est ressorti à 6,22% à fin mars 2018 contre 5,68% à la même période de l’année précédente.
Et d’ajouter que l’allure des courbes des taux de sortie des bons du Trésor de maturité de 3 et de 12 mois a été ascendante sur le trimestre sous revue.
L’encours global des titres publics est estimé à 9.125,1 milliards à fin mars 2018
En perspective, pour l’année 2018, sur la base des programmes d’émissions recueillis auprès des Etats membres de l’Union, le dernier rapport sur la Politique Monétaire dans l’UMOA, informe que le montant total des ressources à mobiliser sur le marché régional s’élèverait à 3.782,0 milliards, en hausse de 2,2% par rapport aux réalisations de 2017.
Selon le document, ces émissions porteraient l’encours des titres publics à 10.810,7 milliards, soit 15,1% du PIB, à fin décembre 2018.
Source : Lejecos