FINANCEMENT – La réunion du Groupe consultatif de Paris s’est ouverte ce lundi 17 décembre 2018 au siège de la Banque mondiale, sous la présidence du chef de l’Etat, Macky Sall, face aux bailleurs de fonds et partenaires techniques et financiers (PTF) pour une huitième édition du Groupe consultatif, après ceux de 2003, 2007 et 2014.
Le Président Macky Sall et son équipe sont à la recherche de 2 853 milliards de FCFA, pour le financement de la phase 2 du Plan Sénégal Emergent.
Le président de la République est accompagné, outre Amadou Ba, des ministres de la Santé (Abdoulaye Diouf Sarr), de l’Education nationale (Serigne Mbaye Thiam), de l’Hydraulique (Mansour Faye), de la Formation professionnelle (Mamadou Talla) et du directeur général de l’APIX, Mountaga Sy, entre autres.
Lors de cette rencontre, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba, a tendu la main aux partenaires techniques et financiers ainsi qu’aux investisseurs privés pour la mobilisation des ressources nécessaires au financement de la 2e phase du Plan Sénégal émergent (Pse). Amadou Ba s’est dit optimiste quant à l’atteinte des objectifs de mobilisation de ressources complémentaires.
Il a annoncé qu’à Paris, le Sénégal cherche à mobiliser auprès de ses partenaires techniques et financiers 2 853 milliards de FCFA, pour le financement de la phase 2 du Plan Sénégal Emergent.
Rappelons qu’au sortir du Groupe consultatif organisé dans la capitale française en février 2014, les partenaires techniques et financiers avaient pris des engagements nouveaux de l’ordre de 3.729 milliards de FCFA. Ces nouveaux engagements étaient venus s’ajouter aux 2.056 milliards de FCFA d’engagements qui étaient alors en cours, portant ainsi à 5.785 milliards de FCFA, le montant global levé par le Sénégal.
Le total du financement acquis s’élevait à l’époque à 9.988 milliards de FCFA dont 4.202 milliards assurés par l’Etat.
Le Sénégal commence à être un habitué des Groupes consultatifs.
De 2000 à nos jours, ce sera la quatrième fois que le gouvernement sénégalais ira à la rencontre des bailleurs et autres partenaires techniques et financiers, pour mobiliser des financements (la première fois fut en décembre 1984).
L’ancien Premier ministre sous Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, a été le premier chef de gouvernement de l’alternance à aller défendre le programme économique du Sénégal devant le Groupe consultatif, au siège de la Banque Mondiale à Paris.
C’était les 11 et 12 juin 2003, Idrissa Seck y avait présenté le Document stratégique de réduction de la pauvreté (Dsrp 1) et avait obtenu 840 milliards d’engagements financiers. Ledit document tournait autour de trois axes stratégiques : la mise en valeur des activités créatrices de richesse, l’accès à l’emploi et aux services de base (santé, eau et éducation) et l’amélioration des conditions de vie des groupes les plus vulnérables.
Ensuite ce fut le tour de Cheikh Hadjibou Soumaré, successeur d’Idrissa Seck à la tête du gouvernement, de conduire l’équipe sénégalaise au Groupe consultatif, les 3 et 4 octobre 2007. Cette fois, la moisson sera plus fructueuse. Les besoins de financement pour la mise en œuvre de la politique de développement économique et social du pays sont présentés, avec la mise au point du deuxième Dsrp. Les bailleurs s’engagent à hauteur de 2 492 milliards FCfa pour la période 2007-2010, soit 600 milliards de plus que ce qui était attendu.
840 milliards en 2003, 2 492 milliards en 2007, 3 729 milliards en 2014
En 2014, pour la première fois, c’est le président de la République, lui-même, qui dirige la délégation sénégalaise pour le 7e Groupe consultatif de l’histoire du pays. Après la mise en œuvre de deux générations de Drsp de 2003 à 2010, le Sénégal a opté pour une Stratégie nationale de développement économique et social pour la période 2013-2017 (Sndes), qui constitue le cadre consensuel de coordination des interventions publiques.
doptée en novembre 2012, par le Gouvernement et l’ensemble de ses partenaires au développement, cette stratégie repose sur la vision d’un Plan stratégique Sénégal Emergent (PSE) visant l’émergence économique à l’horizon 2035.
Le Plan d’Actions Prioritaires (PAP), articulé sur la période 2014-2018, constitue le document de référence des interventions de l’Etat, des partenaires techniques et financiers, du partenariat public-privé et de la participation citoyenne, à moyen terme. Le Sénégal avait un gap de financement de 1 853 milliards FCfa à rechercher auprès des Ptf, mais plus du double a été obtenu, précisément 3 729 milliards FCfa pour la période 2014-2018. La présence du Président Macky Sall aura été déterminante.
Rebelote pour Macky Sall et Amadou Bâ
Les 17 et 18 décembre 2018, le Sénégal sera de nouveau devant ses partenaires pour un autre Groupe consultatif, organisé avec l’appui de la Banque mondiale et du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud).
Après le succès éclatant de l’édition 2014, le Président Macky Sall et son ministre des Finances iront encore à la pêche aux milliards. On est à la quête de financements pour le deuxième Plan d’actions prioritaires (Pap2) du Plan Sénégal émergent. Après quatre ans de mise en œuvre du Plan Sénégal émergent, à travers le PAP1, et pour une consolidation des progrès enregistrés, le Gouvernement a élaboré le PAP 2019-2023 qui se base sur une analyse des meilleures pratiques, tant au niveau national que mondial, en termes de transformation structurelle de l’économie et de croissance.
Ce second PAP vient renforcer les bonnes performances macroéconomiques, l’offre en services sociaux de base et accélérer l’éradication de la pauvreté. Cette politique de productivité, à travers le développement des infrastructures et la diversification du tissu industriel, constitue, le véritable socle pour garantir une émergence durable de notre économie. Cette seconde phase du PSE sera également mise en œuvre dans un contexte de renforcement de l’exploration et d’exploitation de ressources minières, notamment l’or, le pétrole et le gaz.
Le Sénégal en quête de 2 850 milliards FCfa
2 850 milliards sont recherchés, selon le ministre de l’Economie, des finances et du plan, pour le financement des projets du PAP2, soit 1 000 milliards de plus qu’en 2014. L’objectif principal de ce Groupe Consultatif est de mobiliser tous les partenaires autour de la phase II du PSE et de converger vers un développement durable décliné dans le PAP 2019-2023. Cette conférence permettra de présenter aux partenaires techniques et financiers, aux investisseurs privés et à la diaspora, la seconde phase du PSE et les opportunités d’investissement au Sénégal, en vue de mobiliser les ressources complémentaires pour financer le développement sur la période 2019-2023.
e gouvernement souhaite la mobilisation des ressources financières tant publiques et privées pour réussir la mise en œuvre de ce second Pap. La stratégie de financement dudit plan repose sur une mobilisation optimale de ressources internes (publiques et privées) et sur un recours à des financements extérieurs (publics, privés, diaspora, etc.). En plus des personnalités ciblées et des représentants du Gouvernement du Sénégal, des organisations internationales, les partenaires concernés par le financement public classique, les nouveaux partenaires et bailleurs potentiels, le secteur privé national et international, sont conviés au Groupe Consultatif pour partager les opportunités d’affaires et échanger sur les modalités de réalisation des investissements structurants.
7 secteurs prioritaires identifiés
Dans le PAP 2019-2023, 7 secteurs et domaines prioritaires ont été identifiés. Il s’agit d’abord de l’Agriculture-horticulture-agro-industrie, ensuite des Infrastructures-construction, de l’Energie-pétrole-gaz-mines, d’Industries, d’Economie numérique, de Tourisme et de Finance. Spécifiquement, cette rencontre devra offrir au Gouvernement une plateforme nationale et internationale pour présenter sa vision et sa stratégie pour atteindre les objectifs de développement économique et social, conformément aux objectifs de développement durable (ODD) et à l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Ce sera aussi l’occasion de présenter le système de suivi des engagements et des flux financiers, intégrant le mécanisme de suivi de la mise en œuvre du PSE, de sécuriser les financements pour combler le gap financier quinquennal nécessaire du PAP 2019-2023, d’accroître les investissements privés, notamment les investissements directs étrangers (IDE), à travers une mobilisation efficace du secteur privé international et la diaspora. Il s’agira aussi de renforcer la coordination, l’harmonisation et les partenariats entre le Gouvernement, les partenaires bilatéraux et multilatéraux et les investisseurs privés et de renforcer les liens avec des bailleurs et investisseurs «non‐traditionnels», tels que les fonds souverains et les pays émergents.
Avec iGFM