Dans les colonnes du journal L’Observateur, des détenus placés sous surveillance électronique confient vivre un choc psychologique. Entendu sur le sujet, le socio-anthropologue Ibrahima Ndiaye assure que le port du bracelet électronique peut bien causer des dégâts mentaux chez le porteur.
BRACELET ELECTRONIQUE – « Le port du bracelet électronique induit chez les détenus un certain nombre de contraintes ainsi qu’un lourd poids psychologique à porter. Le port du bracelet électronique peut affecter la vie professionnelle et/ou personnelle des détenus. Ainsi, il peut constituer un obstacle à l’accès à un emploi pour certains. Il peut également réduire le rendement au travail des condamnés porteurs de bracelet, et par conséquent baisser la productivité des organisations où travaillent ces derniers », explique Pr Ndiaye dans des propos repris par PressAfrik.
Allant plus loin, il révèle que « l’assignation et la surveillance peuvent aussi affecter les relations entre les détenus et leurs proches ou amis du fait que cette situation provoque souvent des sauts d’humeur chez les détenus les rendant difficile à vivre et pouvant causer des tensions entre ces derniers et leurs proches. Par ailleurs, le bracelet peut aussi générer chez son porteur beaucoup de troubles psychologiques. C’est un facteur de stress, un objet anxiogène ».
D’après le journal, le respect des conditions légales et judiciaires imposées par la mesure ainsi que le respect strict des horaires apparaissent comme une épreuve à supporter pour les détenus. Ce qui peut favoriser le développement « des troubles de l’humeur, des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ou même un traumatisme ».
Toutefois, les détenus ne sont pas les seuls à supporter le poids psychologique du bracelet, leur entourage aussi en souffre. « Sur le plan émotionnel, l’entourage des porteurs de bracelet n’échappe pas non plus au stress et à l’anxiété en plus du fait de devoir supporter le regard des autres, dans une société sénégalaise fortement stéréotypée et où le prisonnier, quelle que soit la nature de sa peine, est sujet à la stigmatisation », déclare Professeur Ibrahima Ndiaye.
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