Le Musée des civilisations noires (MCN) de Dakar qui célèbre son deuxième anniversaire a présenté, mardi, de nouvelles œuvres d’une exposition axée sur le futur de l’Afrique, selon son directeur général.
Le Professeur Hamady Bocoum estime que le MCN est sur sa ligne de cohérence, car il « ne sera jamais dans des expositions permanentes ».
CULTURE – « Il y a des thématiques qui seront permanentes. Nous n’abandonnerons jamais les civilisations africaines traditionnelles, ni la production contemporaine, ni encore moins la spiritualité africaine. Ces trois thèmes sont permanents, mais il y un fondateur, c’est l’Afrique berceau de l’humanité », a-t-il déclaré lors du vernissage de l’exposition de réouverture en présence du ministre de la Culture et de la Communication Abdoulaye Diop.
Ainsi, l’exposition de la réouverture dont la scénographie est signée par l’artiste sénégalais Fodé Camara montre « une Afrique dynamique et vivante » à travers de nouvelles pièces présentées dans des espaces réaménagés.
C’est le cas de l’espace dédié ‘’aux civilisations africaines continentales’’ où des statuettes et autres représentations d’une divinité africaine exposées sont garants de la fertilité, de la naissance et de la fécondité.
Des expressions du pouvoir traditionnel, de la royauté et de la citoyenneté venant de plusieurs pays d’Afrique tels que le Ghana, Nigéria ou encore le Cameroun peuvent être visitées.
Dans un autre espace réservé à l’art contemporain, trente artistes d’Afrique et de sa diaspora montrent « Maintenant l’Afrique pour une humanité partagée ».
Une sculpture en bois de dimb de l’Ivoirien Jems Kokobi invite le visiteur à lire l’histoire de l’Afrique, celle commune à l’humanité.
Ici, la plupart des artistes exposants ont fait les cimaises de la biennale de l’art contemporain de Dakar (Dak’art) comme le Malien Abdoulaye Konaté lauréat du Grand prix du Dak’art qui a travers trois œuvres interpelle sa communauté en rendant hommage au Mandé et aux Dogons et dénonce aussi l’imposition de la charia à Tombouctou.
Les femmes ne sont pas en reste dans cette exposition où les cinq présidentes sont mises en exergue pour montrer qu’en Afrique le pouvoir politique aussi est incarné par elles.
Il s’agit de Ameenah Gurib-Fatkim de la République de Maurice, de Joyce Bamba de la République Malawie, de Catherine Samba –Panza de la République Centrafricaine et de Ellen Johnson Sirleef du Libéria.
Des femmes africaines ayant contribué au leadership politique où représentant d’assemblées élues sont données en exemple pour leur contribution à l’avancée de l’Afrique.
La salle « Appropriation » des religions Abrahamiques invite à revisiter la pratique de la foi au Sénégal avec les différentes tarikha. Le sabre d’El Hadji Oumar restitué au Sénégal continue d’attirer l’attention.
Selon le directeur général du musée des civilisations noires, des expositions sur le peintre italien Léonard de Vinci ou encore le peintre français Picasso sont attendues.
« Le MCN, souligne-t-il, est un lieu de rencontre, un espace de monstration universel. On doit se rencontrer, discuter et réfléchir sur le futur du monde ».
Le ministre de la Culture et de la Communication Abdoulaye Diop a invité à « un retour à l’essentiel » après une année éprouvée par la pandémie de Covid-19.
Il a rappelé l’appui constant du chef de l’Etat Macky Sall au MCN qu’il a présenté comme « un outil de développement scientifique ».
Diop a annoncé qu’un hommage sera rendu, le 1er avril, aux illustres disparus, Ousmane Sow Huchard, président du Conseil d’administration du MCN, Pr Iba Der Thiam, membre de ce conseil, qui avait prononcé la conférence inaugurale lors de la cérémonie de préfiguration.
Maderpost / APS