Le dialogue national dont la réalité indéniable est inscrite depuis longtemps dans les annales de l’histoire politique et sociale de notre pays, a poussé de nombreux observateurs à considérer que celui-ci est non seulement consubstantiel à notre démocratie, mais il constitue même un des acquis les plus importants de la démocratie sénégalaise.
CONTRIBUTION – Depuis son accession à la magistrature suprême en mars 2012, le Président Macky Sall n’a pas dévié de cette trajectoire de dialogue politique national en l’inscrivant de façon ferme et résolu au cœur de son action. Avec lui, cette pratique salvatrice a acquis une telle robustesse qu’elle s’est considérablement élargie et étendue à une très forte amplitude.
En réalité, le dialogue national, de tout temps, a été une pratique constante importante pour parvenir à un consensus sur des réponses acceptables aux problèmes politiques, économiques et sociaux qui interpellent l’ensemble des segments de la nation. Il est basé sur une vieille tradition sénégalaise. Si parmi les pays d’Afrique subsaharienne le Sénégal est resté la principale exception aux discontinuités ethniques, religieuses et constitutionnelles, sous la forme de coups d’État militaire, c’est en partie imputable à une pratique des plus positives : le dialogue national. Les hommes politiques sénégalais ont toujours privilégié la discussion sur le recours aux armes pour résoudre leurs contradictions comme l’a toujours souligné le premier président Léopold Sédar Senghor, qui a décrit le Sénégal comme un « pays de dialogue ».
C’est la raison pour laquelle, tous les chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête du pays, du président Léopold Sédar Senghor à Macky sall, en passant par les présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, ont apporté chacun une touche personnelle à la consolidation du dialogue national.
Sous le magistère du président Senghor, notre pays a connu de 1964 à 1974 a période de parti unique de fait. De 1976 à 1980, c’était la période du « multipartisme limité » avec la reconnaissance dans un premier temps de trois (03) courants politiques, (Socialisme, Libéral et Marxiste) et, plus tard un quatrième courant (Conservateur). C’est dans ce contexte d’ouverture démocratique limitée qu’est né en 1974 le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) créé par Me, à la suite de négociation avec le président Senghor. La naissance de ce parti d’opposition dit « parti de contribution », a donné un souffle nouveau à la démocratie sénégalaise, en permettant la compétition électorale entre plusieurs formations politiques rivales. C’est à cette époque qu’est né le Code électoral sous sa forme actuelle, ainsi que le fichier électoral actuel sous sa forme informatisée.
Avec l’arrivée du président Abdou Diouf à la tête de l’Etat en 1981, le dialogue politique a revêtu la forme du « multipartisme intégral », c’est-à-dire la possibilité de création de parti sans référence à un courant de pensée. Cette période dite « ouverture démocratique illimitée », a été marquée par la création de partis politiques à un rythme soutenu. Ce processus inflationniste s’est poursuivi de façon accélérée jusqu’à atteindre aujourd’hui la barre de près de 400 (quatre cents) partis légalement constitués.
Un des mérites du président Diouf en matière de dialogue politique, c’est non seulement d’avoir favorisé la naissance du Code électoral consensuel de 1992, plus connu sous le nom « Code Kéba Mbaye », mais d’avoir balisé le chemin des concertations permanentes sur le processus électoral.
En effet, suite aux élections locales du 24 novembre 1996 qui ont connu des nombreux dysfonctionnements, le scrutin a été repris le 27 novembre dans certaines localités où le vote n’avait pu se dérouler. L’ampleur des irrégularités et manquements ont été tels que tous les acteurs du jeu politique ont déclaré : « Plus jamais ça » !
Le principal cadre de l’opposition de l’époque, le « Collectif des 19 » avait adressé au Président Abdou DIOUF une correspondance en date du 16 janvier 1997, sur les défaillances constatées lors de ce scrutin. Et, dans une réponse n° 00034/PR / SP/ du 07 février 1997, le président Abdou Diouf informe avoir commis l’Inspection Générale d’Etat, pour faire toute la lumière sur les dysfonctionnements constatés lors de ce scrutin. Et à la question Que faire ? Le président Diouf avait répondu :
« D’abord il faut se parler entre partis politiques sans exclusive, donc recourir au dialogue politique et à la concertation. Ensuite, il faut rechercher les solutions consensuelles, comme nous l’avions fait pour le Code électoral. C’est la raison pour laquelle la démarche qui me parait la meilleure est que tous les partis se retrouvent autour du Ministère de l’Intérieur, fassent ensemble dans la confiance mutuelle et de bonne foi, une évaluation critique du déroulement des élections, situent les insuffisances ou manquements constatés et, proposent, en partant du Code électoral et des autres textes pertinents, toutes les mesures nécessaires pour envisager et améliorer tout ce qui peut et doit l’être ».
Depuis cette époque-là, le dialogue entre toutes les parties prenantes au jeu politique est devenu un rituel qui a permis à notre système électoral de se perfectionner au fil des ans. Avant chaque élection, tous les acteurs politiques se retrouvent autour de la table de concertation avec le ministère en charge des élections pour s’entendre sur les règles du jeu. Après le scrutin, les acteurs procèdent à une évaluation collective pour dresser le bilan du vote.
Dans cette perspective, les CTRCE (Comité Technique de Revue du Code Electoral), ont joué un rôle décisif dans le processus de modernisation de notre système électoral en proposant d’importantes réformes textuelles et institutionnelles.
Mais l’histoire retiendra que c’est sous le magistère du président Macky Sall, que le dialogue national a été véritablement institutionnalisé. Le 28 mai 2016, le président Macky Sall avait convié au Palais de la République, toutes les couches sociales à un dialogue sincère pour parvenir à un consensus sur des réponses acceptables aux défis de toutes sortes qui interpellent notre pays. Le chef de l’Etat avait saisi l’opportunité que lui offrait ce forum pour déclarer la journée du 28 mai comme celle du dialogue national. Depuis lors, cette date est écrite en lettres d’or dans l’agenda de la nation et intégrée dans le calendrier républicain. L’accent mis par le président Macky Sall sur l’inclusion du dialogue national constitue une avancée majeure dans les efforts de consolidation de la démocratie. .
Comme chacun le sait, le président Macky SALL est arrivé au pouvoir, le 25 mars 2012 lors du 2ème tour de la présidentielle. Il a été installé dans ses fonctions par le Conseil constitutionnel le 04 avril 2012. Le 1er juillet 2012, se sont tenues les élections législatives, soit 3 (trois) mois après son installation au pouvoir. Le 29 juin 2014 ont été organisées les élections locales. Le 20 mars 2016, c’est-à-dire vingt et un (21) mois après les législatives, s’est tenu le référendum constitutionnel du 20 mai 2016. Six (06) mois après, s’est tenue la première élection du HCTT (Haut Conseil des Collectivités Territoriales) le 04 septembre 2016.
En février – mars 2019, le président Macky SALL est réélu pour un deuxième mandat avec 58, 27% des suffrages. En 2022, se sont tenu deux scrutins en l’espace de six (06) mois : les élections municipales et départementales du 23 janvier 2022 et les élections législatives du 31 juillet 2022. La prochaine élection présidentielle est prévue le 25 février 2024.
Il est établi que depuis son accession à la magistrature suprême jusqu’à maintenant, le président Macky Sall n’a cessé de lancer des appels au dialogue, à la concorde nationale et à l’instauration d’un climat de paix et de sérénité, pour promouvoir le développement économique et social du pays. Dans son message à la Nation, à l’occasion de la célébration du 63eme anniversaire de notre indépendance, le chef de l’Etat a réitéré son « ouverture au dialogue et à la concertation, avec toutes les forces vives de la nation, dans le respect de l’État de droit et des Institutions de la République ».
En conseil des ministres du mercredi 26 avril 2023, le chef de l’Etat a réaffirmé sa disponibilité et son engagement à consolider le dialogue et la concertation entre les forces vives de la nation. Le Communiqué publié à l’issue de cette rencontre fait observer : « Abordant la préservation de la stabilité sociale et la dynamique d’émergence du Sénégal, le Chef de l’Etat a réaffirmé sa disponibilité et son engagement à consolider le dialogue et la concertation avec toutes les forces vives de la Nation dans le respect de l’Etat de droit, des institutions de la Républiques et des valeurs démocratiques. »
A l’occasion des fêtes de tabaski et de Korité, comme à celles de la célébration de l’indépendance ou du nouvel an, le président Macky Sall , ne cesse d’appeler ses concitoyens à se retrouver autour de la table du dialogue pour sceller un formidable pacte inclusif, d’adhésion et de solidarité, pour prendre à bras le corps les multiples défis qui nous interpellent aux plans économiques, démocratiques et sécuritaires.
Récemment trois (3) appels au dialogue ont été lancés en l’espace d’une semaine : message à la Nation du 03 avril 2023 ; message après le sermon de l’imam à la prière de la Korité 2023 et interview accordée au groupe GFM dans l’après-midi de la Korité.
En conclusion, nous pouvons considérer que le bilan de la gouvernance du président Macky Sall , en matière de dialogue national est reluisant. Il est heureux de constater que sous son magistère les différentes formes de dialogue se sont enrichies et diversifiées. Entre autres :
Le dialogue parlementaire qui se déroule dans l’espace de l’Assemblée nationale, entre les différents groupes parlementaires : la majorité, l’opposition et les non-inscrits.
Le dialogue politique : concerne les concertations sur le processus électoral entre les acteurs du jeu politique ;
Le dialogue social avec les institutions qui lui sont dédiées, par exemple le « Haut Conseil du Dialogue Social » (HCDS), le « Haut Conseil des Collectivités Territoriales » (HCCT), le « Conseil Economique Social et Environnemental » (CESE),
Le dialogue avec les organisations syndicales et patronales, à l’occasion des fêtes du 1er mai, avec la remise des cahiers de doléances ;
Le dialogue des territoires avec la « Commission Nationale du Dialogue des Territoires » (CNDT), le « Haut Conseil de la Fonction Publique Locale » (HCFP), les Associations des Collectivités territoriales : Union Associations Elus locaux (UAEL), Association des Maires du Sénégal (AMS), Association des départements du Sénégal (ADS), etc.
Le dialogue à l’occasion des Conseils des ministres décentralisés
Le dialogue politique national : Il s’agit des rencontres entre le président de la République et les autres segments de la société. Il englobe toutes les parties prenantes, y compris les autorités publiques, le parti au pouvoir, les groupes d’opposition, la société civile, les autorités coutumières et religieuses, le secteur privé et les syndicats.
En tout état de cause, Le dialogue national initié par le Président de la République qui sera lancé le 30 Mai 2023 constitue une illustration saisissante du fait que le président Macky Sall est un authentique républicain, toujours disponible à mettre en œuvre les consensus issus de cet exercice important dans la poursuite de la modernisation de notre modèle démocratique.
Ousmane BADIANE
Conseiller Spécial du Premier ministre.
Maderpost