Le refus déclaré du ministre Mansour Faye de déférer à une éventuelle convocation de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) et d’autres sujets occupent les journaux parvenus à l’APS, lundi.
REVUE DE PRESSE – “Si l’OFNAC me convoque, je n’irai pas. L’OFNAC n’a pas vocation à convoquer un ministre. Cela ne fait pas partie de ses compétences. En tant que ministre je ne répondrai pas”, a notamment déclaré la veille (dimanche), le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale dans une émission diffusée sur la RFM, une radio privée basée à Dakar.
Une sortie publique largement commentée par la presse quotidienne à l’image du journal Enquête qui ne passe par quatre chemins : “Mansour Faye invalide l’OFNAC”, écrit-il à sa Une.
“Le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale n’entend pas répondre à une convocation de l’OFNAC, dans le cadre de la gestion du fonds de riposte contre les effets du Covid-19. Si Mansour Faye explique que l’organisme n’a pas les prérogatives de convoquer un ministre les textes régissant la structure disent le contraire”, soutient ainsi la publication dans ses colonnes.
“Mansour Faye dit non à Seynabou Ndiaye Diakhaté (présidente de l’OFNAC)”, relaie à son tour le quotidien L’Info en évoquant cette affaire partie de deux plaintes visant le maire de Saint-Louis auprès de l’OFNAC pour sa gestion de la distribution de l’aide alimentaire d’urgence financée à partir de fonds publics (Force Covid-19).
Cette affaire est prétexte pour l’Observateur d’évoquer les “failles” décelées dans les attributs ou prérogatives de l’OFNAC.
Créé le 28 décembre 2012, l’OFNAC peine à jouer pleinement son rôle de vigie de la bonne gouvernance, alors que le chef de l’Etat l’avait vendu comme efficace organe de lutte contre la corruption, pointe ainsi le journal qui prolonge le débat en donnant la parole à des spécialistes.
“L’OFNAC, un simple machin”, ironise de son côté a qui montre de façon satirique Mansour Faye ignorant les interpellations de la présidente de l’OFNAC et coordonnateur du comité de suivi du fonds Force Covid-19 tout en courant pour répondre au président de la République assis sous un arbre.
Pendant ce temps, Sud Quotidien analyse l’attribution aux gouverneurs du pouvoir de valider des délibérations d’affectation ou de réaffectation de terre portant sur au moins 50 hectares.
Le journal parle d’un décret de la controverse en se demandant si le président de la République n’avait-il pas mis la charrue avant les bœufs dans sa volonté de lutter contre la spoliation foncière en permettant aux gouverneurs d’approuver les délibérations municipales.
Des administrateurs civils marquent leur étonnement de voir les gouverneurs déjà écartés du contrôle de la légalité par la suppression des régions comme collectivités territoriales, dans l’Acte 3 de la décentralisation, approuver des délibérations dans les circonscriptions administratives où ils n’ont pas la qualité de représentant de l’Etat, explique le journal.
La question foncière préoccupe également Le Quotidien à travers une enquête consacrée au déboisement et constructions sur la Bande des Filaos ;
“La bande des filaos Guédiawaye étouffe sous la pression démographique. Le seul espace d’extension pour ce département né en 2002, aiguise ses appétits, alors que la procédure pour accéder au foncier dans cette forêt classée n’est pas toujours respectée. Avec l’avènement de la VDN 3, les mairies, avec la complicité d’agents des domaines, du cadastre et des autorités déconcentrées, multiplient les délibérations au moment où le président de la République donne plus de pouvoirs aux gouverneurs, préfets dans l’affectation des terres’’, soutient ainsi la publication.
S’intéressant également à la décentralisation, Source A révèle l’existence d’un rapport sur l’évaluation de l’Acte 3 de la décentralisation sur la table du chef de l’Etat.
Le président de la République a maintenant à sa disposition un rapport portant sur l’évaluation de l’Acte 3 de la décentralisation. Le cabinet d’experts choisi pour faire ce travail a fait à Macky Sall deux recommandations de taille : la création de grandes régions et la suppression de certaines communes, croit savoir le journal.
Pour sa part, Walf Quotidien plonge déjà dans l’ambiance du grand Magal de Touba, manifestation religieuse commémorant le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme. Le journal publie notamment une interview du président de la commission communication et culture de l’évènement prévu le 6 octobre.
“Le Sénégal est classé 2e sur le plan mondial dans la gestion de la pandémie du Covid-19. On ne voudrait pas au sortir du Magal qu’il perde ne serait-ce qu’une place. Il y a une baisse de la pandémie à Touba, la région de Diourbel comptabilise en tout 7 cas actifs”, fait valoir Abdou Lahad Mbacké dit “Gaindé Fatma”.
Le Soleil, de son côté, replonge ses lecteurs dans l’histoire en proposant un reportage sur la localité d’Orkadiéré, ancienne cité des Satigi qui porte encore la mémoire des Deenyanke.
“Dynastie régnante du Fuuta de 1512 à 1776, les Deenyanke avaient fait d’Orkadiéré, situé à une soixantaine de kilomètres de Matam, sur la route de Bakel, leur fief (dans le nord du pays). Deux stèles l’une sur la place publique du village, l’autre à l’arrière-village, rappellent cet épisode”, explique par exemple le journal.
Maderpost / Aps