Au moment où l’Occident montre ses limites et tombe de son piédestal, le Sénégal et bon nombres de pays africains ont la possibilité de s’infiltrer dans le nouveau canal que leur offre le covid-19, à condition qu’ils rompent avec les politiques en cours et optent pour un changement radical de paradigme, en se projetant, se prenant en charge et comprenant qu’il y aura un avant et après coronavirus dont pourrait bénéficier par exemple MEDIS SENEGAL, la filiale de la firme pharmaceutique tunisienne qui a mis en janvier dernier en chômage technique plus de 340 de ses employés.
CORONAVIRUS – Productrice de Doliprane (paracétamol), chloroquine, Gardénal (phénobarbital), Parégorique, Acide folique, etc., l’ex-filiale de Sanofi avait été reprise par les Tunisiens en 2017 pour se “développer en Afrique subsaharienne pour une accessibilité géographique et financière du médicament à partir de sa nouvelle base sénégalaise”.
“Mieux, la nouvelle société avait promis de s’investir dans la fabrication de médicaments bio-similaires pour la prise en charge de maladies chroniques comme le cancer, le diabète, l’hypertension artérielle etc. C’était une bonne nouvelle pour le Sénégal, jusque-là confronté au double fardeau des maladies épidémiologiques et des maladies chroniques à soins coûteux”.
Trois ans après, en plein tempête du covid-19, le projet est devenu un boulet pour les actionnaires. Aux oubliettes le choix de Dakar pourtant géographiquement bien placé pour être «potentiel important» ; la qualité du capital humain local et l’engagement à faire de ce site de production un fleuron de l’industrie pharmaceutique au Sénégal.
L’industrie pharmaceutique qui allait offrir aux professionnels de santé une gamme de médicaments contribuant directement à l’amélioration de la qualité des soins ne fait pas recette, en dépit de ses ventes sénégalaises, dans la sous-région, en Afrique centrale, en Amérique latine.
Les investissements à court terme promis pour d’abord assurer l’acquisition de matières premières en Chine, Inde et d’autres pays pour élargir la gamme des médicaments à fabriquer localement et ceux déjà enregistrés et commercialisés en Tunisie, ne tombent pas.
Trois ans après, le lancement en grande pompe, la filiale industrielle décide de fermer ses portes le 15 janvier 2020, au motif que des pertes financières estimées à plus de 2 milliards de francs ont fini de plomber Medis Sénégal.
Une mauvaise santé financière qui serait disait alors le quotidien Le Témoin, confirmée par le cabinet d’audit Mazars de Cheikh Omar Seck, époux de Sokhna Seck, une des responsables influentes de l’entreprise.
Seule industrie pharmaceutique de manufacturing du Sénégal dans la mesure où elle fabrique des produits, fait des mélanges de comprimés avant de les mettre sur le marché national et international, l’arrêt de la production de médis ne peut qu’avoir un impact sur le marché sanitaire sanitaire et participer à l’accroissement de la facture médicament.
En effet, l’Etat du Sénégal paie annuellement plus de 130 milliards de francs pour importer des médicaments.
Il a été beaucoup question de malversation, de fraude et autres incongruités dans le cadre de la gestion. Peu importe. Ce qui est patent et qui devrait désormais être une réalité pour le Sénégal, c’est la mise en place d’une industrie pharmaceutique sénégalaise.
L’effondrement du système médical occidental, les limites surréalistes constatées partout en Europe et bientôt aux Etats-Unis montrent la voie au gouvernement.
La souveraineté médicale s’impose comme une vérité et le Sénégal ne peut se permettre de s’engouffrer dans cette voie.
Maderpost