Le Burkina lance sa campagne vaccinale, le variant sud-africain rebaptisé « Beta », les violences sexuelles augmentent avec la crise sanitaire.
C’est ce que représentent les contrats liés à la lutte contre le Covid-19 faisant l’objet d’enquêtes pour corruption en Afrique du Sud.
L’une de ces affaires éclabousse le populaire ministre de la santé, Zweli Mkhize : selon des médias locaux, son ex-porte-parole, Tahera Mather, et son ancienne assistante personnelle, Naadhira Mitha, auraient touché des millions de rands en paiements irréguliers liés à un contrat de communication autour du Covid-19.
L’Unité des enquêtes spéciales (SIU), chargée d’éplucher les transactions suspectes, avait déjà révélé en février que l’équivalent de près de 14 millions d’euros avaient été siphonnés l’an dernier par la corruption, la fraude et des prix gonflés pour les équipements de protection fournis aux hôpitaux publics.Ces affaires à répétition pourraient finir par susciter des mouvements de colère dans le pays africain le plus touché par les morts et les contaminations dues au Covid-19 et dont l’économie a été sévèrement ébranlée par la crise sanitaire. Le chômage au premier trimestre 2021 a ainsi atteint le niveau record de 32,6 %, selon des données officielles publiées mardi.
Les accusations de malversations en lien avec la pandémie ont également fleuri ailleurs sur le continent, au Nigeria, au Kenya, en Côte d’Ivoire, ou plus récemment au Cameroun où un rapport d’audit a révélé que des milliards de francs CFA dédiés à la lutte contre le Covid-19 avaient été détournés.
Le variant sud africain rebaptisé Beta L’OMS a donné des noms de lettres grecques aux variants du Covid-19. Celui identifié en Afrique du Sud est ainsi désormais surnommé « Beta », tandis que le variant britannique a été rebaptisé « Alpha » et le brésilien « Gamma ». Une décision qui vise à simplifier les choses alors que les appellations scientifiques (B.1.617, B.1.1.7, B.1.351) sont difficiles à mémoriser. L’autre objectif est d’éviter que le grand public et les médias utilisent des appellations « stigmatisantes et discriminatoires », a indiqué l’OMS mercredi. En février, dans une interview au Monde Afrique, le professeur Salim Abdool Karim, voix scientifique de référence sur le virus en Afrique du Sud, avait déjà réclamé que le reste du monde arrête de parler de « variant sud-africain ». « Cela donne l’impression que nous avons créé le variant et que nous le propageons partout », avait-il souligné. Lancement de vaccination au Burkina Faso Mercredi, le Burkina Faso a entamé sa campagne de vaccination contre le Covid-19, trois jours après avoir reçu une livraison de 115 200 doses d’AstraZeneca financées par Covax, le mécanisme mondial de fourniture de vaccins aux pays pauvres. Dans une première étape, 92 000 doses devront être administrées aux professionnels de santé, puis environ 20 000 aux candidats au pèlerinage à La Mecque, selon le ministère de la santé. Six pays en Afrique n’ont pas encore commencé à vacciner leur population : le Burundi, l’Erythrée, la Somalie, la Tanzanie, le Tchad, mais également Madagascar, qui a reçu une première cargaison de vaccins le 8 mai mais n’a toujours pas lancé sa campagne. En Afrique à ce jour, 2,5 doses ont été administrées pour 100 habitants, contre 87 aux Etats-Unis et 47 en Europe. La moyenne mondiale est de 26 doses pour 100 habitants. Mardi, l’OMS a homologué en urgence le vaccin chinois Sinovac afin de permettre au dispositif Covax de disposer de doses supplémentaires pour les pays défavorisés. Un feu vert salué comme « une étape cruciale » par le président sud-africain, Cyril Ramaphosa. Les femmes plis vulnérables C’est la « pandémie de l’ombre », selon le rapport de la Fondation Mo Ibrahim publié mercredi. Les femmes et les jeunes filles ont été confrontées, lors des premiers mois de la crise sanitaire, à des situations de vulnérabilité accrues. Les confinements décrétés dans de nombreux pays ont ainsi souvent coïncidé avec une augmentation des violences sexuelles et sexistes. Dans une enquête menée par la fondation auprès de 1 056 femmes dans six pays du Sahel, 52,1 % des sondées disent avoir été victimes de violence domestique, contre 40,6 % avant l’arrivée du Covid-19. Elles sont même 96 % à en faire état au Sénégal, contre 81 % avant la pandémie. Par ailleurs, 1 million de filles en Afrique subsaharienne pourraient ne jamais retrouver les bancs de l’école après être tombées enceintes pendant le confinement, indique le rapport. Maderpost / Le Monde]]>